De zérac

idem

Quand, passé minuit, le plaisir solitaire convoque tous les possibles.

En secret, dans mon lit, je reste de zérac
Pour conduire assoupie mon voilier sur le lac
Dans les flots scintillants du miroir de mes rêves
De douces illusions comme les vagues se lèvent
Qui s'habillent de tes yeux et qui m'ouvrent tes bras
Mirages voluptueux, Abracadabra !

Dans la pénombre bleue de ton regard feutré
Crépiteraient les feux d'une âme fatiguée
Par les règles et les lois qu'elle s'était prescrite
Pour guérir de l'amour et des peurs qu'il excite

Nous serions allongés sous les draps d'une couche
Tu poserais ton coeur là tout contre ma bouche
Se blottirait le mien si gorgé de désir
Bordé dans les fossettes de ton doux sourire

Quand cédant à l'envie de mes charmes brûlants
Ta main aventureuse glisserait sur mon flanc
De mon souffle un zéphyr chanterait les délices
Et danserait ta force dans le creux de mes cuisses

Là-dessus les eaux noires du sommeil impatient
Prévenant le péril d'une veillée qui s'étend
Balancent ses troupes de trombes déferlantes
Mais elles sont têtues ces images ardentes
Lors je glisse mes doigts sous ma coque de chair
Et jette l'ancre à jas au plaisir solitaire

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