DEATHCHERS

cedricmoire

Les ombres projetées sur les murs en ruine de la maison de la colline provenaient de l'astre lunaire et ressemblaient à d'étranges rayons de lumière vive incrustés dans la pierre brute.

Tout ici semblait sortir de l'ordinaire tel un rêve irréel. Le cimetière ( de forme orthogonale) dont les tombes étaient regroupées trois par trois sur différentes couches de terre noire comme la nuit, se trouvait en contrebas d'une longue pente abrupte menant à la masure .Ce chemin pierreux serpentant en colimaçon jusqu'à l'orée d'un bois quelque peu raviné était empreint de mystère. Ici, à toutes heures, une brume glaciale envahissait ce lieu désolé et parfois dans les méandres de la forêt, des ombres inquiétantes se matérialisaient, fantômes d'un autre âge désormais révolu.Les petites gens du village se trouvant dans la vallée racontaient même qu'à certain moment ( le plus souvent à la nuit tombée) une lumière vive provenait de l'une des fenêtres de la maison tel la flamme d'un phare et s'éteignait presque aussitôt suivie d'un cris strident venu d'entre les morts.

Cet endroit , nommé Hillchurch , sortit tout droit d'un conte macabre , n'était autre que le lieu dans lequel  j ' avais été embauché par le Mestre du village . Depuis quelque temps des disparitions inquiétantes étaient survenus et les pauvres gens (la plupart des paysans , des bergers ,et les esclaves du Mestre ) ne vivaient plus que dans la peur et la détresse profonde de ne pas savoir comment s'en sortir. Seul un Deathcher (dit le chasseur de morts)pouvait s'en occuper .

C ' est là où je fis mon entrée.


Chapitre 1


Je me nomme Sir Cédric Noire . Je fais partie de la confrérie des frères noirs , dont le siège se trouve dans les montagnes lointaines de Greys Mountain.

Le monde dans lequel nous vivons n'est en aucun cas régis par une royauté mais par une communauté de seigneurs et de Mestres se partageant le gâteau du monde dans lequel paysans , bergers ,esclaves , et frères de l'ordre noir se côtoient et vivent ensembles du mieux qu'ils le peuvent. Maussade est le nom de ce monde et sa particularité est d ' être protégé par notre confrérie de frères noirs depuis maintenant des millénaires.

Les Deathchers , tel sont leurs noms. Nous sommes les chasseurs de morts , d'entités oubliés , et de fantômes ne trouvant pas le repos dans ce monde. Nos enquêtes nous amènent souvent à résoudre des énigmes faisant essentiellement partie du paranormal , de l'étrange , et de la Non réalité. C'est le pain quotidien des Deathchers mais parfois une mission peut nous amener à de nouvelles "aventures" encore plus surréalistes. Et ce fut le cas en ce jour du 18 décembre de l'An 3 des Vierges mortes.

Tout commença par une missive envoyée à notre quartier général de Greystoc dans les montagnes grises.Je me trouvais , je m'en souviens très bien, dans mes appartements privés,lesquels se trouvaient dans l'une des plus grandes tours du château de notre confrérie.La particularité de cette tour n'était autre que la vision du paysage sur 360 degrés , phénomène permis grâce à des fenêtres en miroir d'argent faisant le tour complet de la dite tour et d'une coupole d'or à l'imposante cloche que les frères sonnaient toutes les heures ou quand une personne ( influente ou non) nous rendait visite . Les montagnes grises  , appelées  aussi Greys Mountain , étaient ainsi nommée dut à leur particularité : un enchaînement de pierriers et de combes aux pierres de couleurs grisâtre acérées tel de long couteaux surplombaient le château de la confrérie et de chaque côté une brume dense , froide , lugubre et grisâtre entourait la bâtisse datant de l'ère disparut des trois vierges mortes . Seul la vallée n'était pas sujette à la brume et aux intempéries qui survenaient le plus souvent lorsque le tonnerre grondait de sa forte voix sur les plus hauts sommets inaccessibles de ces monts et dont la résonance faisait vibrer les soubassements du château. Moi, me trouvant au plus haut de la tour principale , je ne ressentais jamais ces vibrations de la terre mère qui nous rappelait à son ordre.J'étais le capitaine de ce navire si particulier et je protégeais mes semblables du mieux que je le pouvais.

On frappa à la porte , ce qui me fis instamment arrêter toutes entreprises de lectures sur l'ancien monde et la mise en place de la confrérie noire des Deathchers. Ces lectures me délectaient au plus haut point car j'aimais la connaissance et je voulais toujours plus en apprendre sur notre communauté si étrange.

"Entrez!" Interpellais je sur un ton bourru l'individu encore derrière la porte imposante en bois de chêne véritable. La porte s'ouvrit lentement et une silhouette tout de noir vêtu fit son apparition dans la pièce relativement exigus. Mon ton bourru se transforma alors en exaspération.

"Et bien rentrez et ne restez pas ainsi ..Vous ferais je si peur que même un mot ne sortirait de votre bouche ,hum??"

La silhouette noire se disloqua pour devenir enfin un être humain : un jeune frère de l'ordre , novice , que son supérieur hiérarchique avait envoyé pour venir me remettre un plis très urgent.

"Maître ...Je vous apporte une lettre.On m'a ordonné de vous la remettre en main propre.."

"Et bien donne là et va aux cuisines te restaurer.Ensuite tu iras prier les trois vierges et dans tes prières tu leur demanderas d'être moins timide envers ton prochain.Va ,maintenant."

Il s'en fut tout aussi discrètement qu'il était entré.Je pris alors le plis, lequel portait le sceau reconnaissable de la communauté des Mestres de Maussade: un arbre à trois branches surmonté de trois anneaux aux effigies des Vierges mortes de l'ancien monde.Grâce à une petite lame je défis le sceau et j'ouvris la lettre qui sentait l'odeur caractéristique de la campagne: un mélange de foin , de bousier, et de sueurs piquantes.La missive commençait ainsi.

"Monseigneur et Maître de la confrérie des frères noirs , je vous écrit pour vous demander votre aide.Depuis quelque temps dans mon village de Hillchurch, des disparitions sont survenu.Les enfants ,essentiellement de sexe masculin , disparaissent les jours de pleine lune.Mon peuple et mes esclaves ont peur et ne sachant que faire m'ont instamment demander mon aide.Leur répondant que moi j'étais dans l'incapacité de les aider ,ils me donnèrent alors l'idée de faire appel à votre communauté. Sachant que les Deathchers œuvrent pour le bien d'autrui ,notamment en ce qui concerne tout ce qui touche au paranormal, j'en appelle à vous et à vos frères pour faire le maximum concernant ma demande.En espérant que vous recevrez bien ma lettre et ma requête , je vous souhaite une bonne journée et je vous dis à bientôt. P.S: bien entendu ce travail sera rémunéré et vous recevrez la moitié de la somme quand vous arriverez au village.Je vous en apprendrait plus quand je vous verrais.Merci par avance et gloire aux vierges mortes de l'ancien monde".

Je reposais la lettre sur mon bureau puis la remis dans un autre plis ,de soie celui ci, enfilant ma tunique noire des frères de l'ordre sans omettre de prendre mon pendentif à l'effigie de l'arbre sacré, recouvrit mon crane dégarni de la capuche et descendis le plus vite possible aux écuries.Je demandais au palefrenier de me préparer un cheval et je l'avertis que dans les jours qui allaient suivre je ne serais pas au château .Je lui demandais alors instamment d'en informer le pré-mestre (celui qui me remplaçait quand je m'absentais pour une raison ou une autre) et lui remis une lettre dans laquelle tout était indiqué pour me trouver au cas de grande nécessité.Je lui dit "adieu",enfourchais mon cheval et m'en fut.La porte du château s'ouvrit dans un grand fracas et mon cheval entama sa course par un galop relevé. Une aventure alors extraordinaire commença pour moi.


Chapitre 2


L'hiver de sa robe glaciale m'étreignait de sa froidure .Mes os semblaient gelés de l'intérieur et des frissons parcouraient mon corps alors que mon cheval de son galop relevé semblait s'envoler dans ce paysage de neige et de glace. Les étoiles des cieux tombaient dru sur moi et ne me laissaient aucun répis. J'étais transis de froid et je m'enfonçais tant bien que mal dans ce manteaux neigeux.

La nuit était la plus dure.Je ne voyais même plus le chemin de glace et par moment j'avais peur de périr dans cet enfer blanc.Mon cheval ,lui, intelligent, sentait mon mal être et il s'arrêtait pour nous donner un peu de repos.Ainsi , grâce à mon orbe magique , j'invoquais le feu éternel des trois vierges mortes et je m'assoupissais sur une terre dure comme le fer et je dormais.

C'est dans les rêves que je voyageais alors jusqu'au confins du réel( comme mon Maître pouvait le faire avant qu'il me lègue ses pouvoirs de Deathcher) et que je comprenais l'ancien monde.

Depuis que j'ai entamé ce récit je parle souvent de celles qui ont fait ce monde : les trois vierges.Mais je dois instamment conter ce qu'il leur a permis de s'imposer en tant que déesses vénérées.

Tout commença , alors que le monde n'était pour ainsi dire qu'un îlot de terre entouré d'une mer rageuse. Sur ce lopin de terre vivait trois jeunes filles qui avaient la particularité d'être jumelles.Le village dans lequel elles habitaient était entouré de marais puant aux eaux croupissantes.Le village ne comportait que trois cahutes de bois abîmé par les vents marins qui parfois soufflaient si fort que les masures en souffraient .Dans ces trois habitations de fortune vivaient trois familles.Il y avait dans la plus grande le chef du village Honoré des Marais , dans la moyenne le frère et la sœur du chef du village Ingrid et Fabio des Marais, et enfin dans la troisième les trois sœurs jumelles "Amy ,Stramcy, Grami" ,sans père ni mère connus (du moins dans les écrits de l'ancien monde).

Comme je l'ais signalé plus avant , le village était entouré de marais mais ce que j'ai omis de dire c'est qu'ils étaient infestés de monstruosités allant de la simple plante carnivore aux monstres des Marais : les stagnants(êtres de boue ,de vase,aux griffes acérées et aux dents extrêmement longue).Et surtout il y avait des suceurs de sang appelé dans l'ancien monde des Vampyros .Ces derniers vivaient en meute ( comme les loups de nos jours) et ne se déplaçaient jamais seul.Ils étaient moitié humain moitié stagnants et s'abreuvaient de sang d'animaux ou même du sang de leur congénères lointain qu'était les stagnants des Marais.La nuit était leur refuge car le jour ils ne pouvaient survivre brûlant littéralement sous le joux furieux du soleil.Mais depuis quelque temps le sang des animaux ne leur convenait plus.Alors ils s'attaquèrent pour la première fois aux humains qui habitaient dans le village.Cependant ,ce qu'ils ignoraient c'est que le chef du village était un Chasseur mais pas n'importe lequel : un Chasseur de morts et il était un envoyé des Dieux.Les trois jumelles ,elles , étaient également des envoyés des Dieux mais elles ne le surent qu'au moment précis ,où dans cette nuit de pleine lune du 8 décembre des Ambrées , les vampires s'en prirent à elles.

Les Dieux, qui de leur piédestal céleste , voyaient tout et entendaient tout , se rendirent compte trop tard que leur monde qu'ils avaient créé était corrompu par le mal.Lucifer ,lui même, avait eu vent de ce que tramait les Dieux et avait envoyé ses démons sur terre pour la corrompre.Voyant cela , les Dieux permirent aux êtres se trouvant sur l'île ,d'avoir des pouvoirs mais seul l'un d'entre eux devait le savoir .Celui qui fut l'Élu devint alors un Chasseur de morts et détenait en lui le Feu éternel.Mais comme les Dieux sont intelligents et sûr d'eux , ils permirent également à des jumelles , des Vierges immaculées n'ayant jamais été souillées , d'avoir un autre pouvoir .Et ceux qui en firent les frais ce furent les Vampyros qui attaquèrent le petit village dans cette nuit de pleine lune.

Ils arrivèrent en meute , grognant et salivant , montrant dans la clarté lunaire leurs dents effilées tel de petit couteaux.Leur haine était telle que leurs visages craquelés par le temps qu'ils passaient dans les marais stagnant se reflétait par le côté bouffis et rougis par les vents glacé venant de la mer entourant l'île.Derrière eux ,tel de bon soldats , venaient les Stagnants , qui laissaient traîner derrière eux des nappes gluante de boue et de vase.Dégoulinant d'horreur putride et d'eau croupis , ils criaient leur haine de l'homme . Honoré des Marais s'était préparé à l'attaque depuis très longtemps car les Dieux lui avait parlé dans ses rêves et il savait qu'il était l'un des élu.Grâce à une invocation , connu que de lui seul , il invoqua le Feu éternel celui là même qui provenait de l'antre magmatique du soleil.De sa main jaillir alors une immense boule de feu brûlante et la lança de toutes ses forces sur les assaillants du malin.Les stagnants n'eurent aucune chance et le peu qu'ils étaient et qui restaient sur l'île explosèrent dans un éclair rougeoyant .Leur restes ( selon la légende )se disséminèrent bien au delà de la mer faisant ainsi naître d'immenses bourbiers infâme (où d'ailleurs plus tard apparurent les marais entourant les terres de Maussade notre monde). Le frère et la sœur du chasseur s'étaient réfugiés dans l'une des masures mais malheureusement pour eux ils furent les premiers à être attaqué par les Vampyros. Honoré s'en rendit compte trop tard car lorsque les stagnants furent décimés , Ingrid et Fabio devinrent ce qu'il avait redouté.Ils furent mordus et cette morsure empoisonnée fut leur perte.Ils devinrent à leur tour des Vampyros. Honoré , accablé par la douleur , semblait avoir baissé les bras. Malgré son statut de demi dieu , il avait décidé de baisser les armes et d'attendre la mort car il ne pouvait en être autrement.Perdre des êtres chers étaient ce qui pouvait lui arriver de pire.De plus , il s'en voulait énormément car il aurait pu les sauver si seulement il s'était occupé des dents longues avant les êtres de boue. Mais les jumelles voyant que leur chef avait baissé les bras se rebellèrent et alors que les Vampyros arrivaient en masse sur le petit village , une lumière intense provenant des anges eux même se matérialisa dans leurs mains.Toutes trois reçurent alors des Dieux un orbe de lumière d'or et de ces orbes jaillirent des éclairs de feu , de glace , et de foudre.Et c'est ainsi que durant cette nuit de pleine lune les Vampyros furent détruits par ce qu'ils redoutaient le plus ,les armes divines , et ne furent bientôt plus que fumée et amas de chair morte.Le bien avait vaincu et selon la légende , les trois vierges furent séparées par les Dieux et construisirent notre monde actuel.Maussade fut son nom.

Les trois vierges vécurent longtemps et devinrent des divinités respectées.Toutes trois moururent sous un arbre d'or et de leur corps trois énormes forêts apparurent.Voilà pourquoi aujourd'hui le sceau est constitué d'un arbre surmonté de trois anneaux.Les Dieux ayant pardonné à Honoré des Marais sa couardise lui permirent d'instaurer un ordre pour permettre au bien de toujours contrecarrer les plans du malin .C'est ainsi que la confrérie des frères noirs apparurent et en découlèrent la mise en place des chasseurs de morts que l'on appelle aujourd'hui les Deathchers.


Chapitre 3


Trois coups bref sur la porte furent nécessaire pour que le Mestre du village de Hillchurch m'ouvre l'accès à son logis.Éreinté par mon voyage , je m'engouffrais très vite dans la chaleur moite de la maisonnée.Apparu alors devant moi un être rabougris, cheveux brun hirsutes, tempes grisonnantes , sentant la sueur et la bouse, portant un long habit vert ressemblant à une veste ample sentant elle aussi la crotte .Ses chausses n'étaient autre que des bottes montant jusqu'aux genoux et couvertes de merde et de foin séché.Une lanterne accrochée sur l'un des montants de la porte d'entrée faisait ressembler l'endroit à une maison de petite taille alors qu'il n'en était rien.La lumière peux parfois fausser la réalité .Et dans ses simples rayons de clarté , je vis venir à ma rencontre une énorme femme qui avait du mal à se déplacer dut à son embonpoint.Elle traînait ses pieds (invisible à ma vue) et sa carcasse comme elle le pouvait.Elle était rousse , joues rosie presque écarlate, cheveux lâchés sur un dos abrupte tel une montagne que l'on va devoir gravir.Elle ne ressemblait pas à une femme mais plutôt à un animal dont je n'avais aucune idée de l'existence.C'est elle qui me parla en premier.Elle s'approcha si près de moi que le souffle de l'odeur cuisante de sueur se colla à mes habits de frères.

"Je vais vous débarrasser Maître Deathcher. Donnez moi vos nippes que j'les accroches"

"Je vous remercie de votre gentillesse , mais je vais garder mes habits de frères si ça ne vous dérange pas.Le froid m'a tellement transis pour venir jusqu'à votre village que je me dois de les garder"

Je vis une pointe de désappointement sur le visage bouffis de la mégère mais je n'en fis cure. L'homme s'avance alors vers moi et me tend la main en signe de bienvenu.

"Vous ne refuserez pas un bon thé chaud près de l'âtre n'est ce pas? Venez vous réchauffer auprès du feu.Ma femme va nous préparer les boissons et la ripaille. Cela vous fera le plus grand bien après ce que vous avez enduré pour venir jusqu'ici."..

Il sourit et s'attabla à une longue table qui pouvait bien contenir au moins une dizaine d'invités.Je m'assis en face de lui et nous commençâmes une conversation très instructive.La grosse dame ,elle , faisait à souper sans s'occuper de nous.Je crois bien qu'elle était vexée , vu la mou qu'elle faisait.

Nous parlâmes tout d'abord de mon voyage dans les landes désertiques menant à son village.Comment, grâce à mon cheval , je ne succomba point au froid piquant de ces lieux de damnation.Puis de mon arrivée dans les marais , voie menant à l' entrée de Hillchurch. Le brouillard ensuite m'empêchant toute vision , la seule étant le souffle d'air provenant des nasaux de mon cheval.Puis enfin l'entrée du village et ses habitants fermant leurs fenêtres a mon passage.

Le maître des lieux , un certain Amboise Lonny , Mestre et seigneur autoproclamé des duchés de Hillchurch et des forêts de givre des Alcerfer , commença à me parler longuement de sa vie dans ce village.Il faisait partie de la troisième génération de seigneurs des Alcerfer et s'occupait , comme tout Mestre , de la vie des villages environnant et surtout de Hillchurch ,le plus grand (encore que cela pourrait passer pour un euphémisme) et le plus renommé des contrées environnantes.Son domaine s'étendait donc de Hillchurch jusqu'au forêts des Alcerfer , lesquelles dit on aurait connu les trois vierges il y a des millénaires. La vie de Hillchurch se résumait à deux mots : paysannerie et agriculture. Le Mestre ,comme tout seigneur qui se respecte , avait à son service des esclaves venant des quatre coins de Maussade et notamment les Parjures du conté de Mont_noir au delà des Alcerfer que l'on appelait le Fourneaux dû au désert environnant.Ils étaient parjures car ils ne croyaient pas au culte du feu éternel et des trois vierges mortes.Non , eux , ils croyaient aux Autres , les démons , les morts vivants , les goules , les vampyros , les stagnants...Bref un culte interdit et désavoué par notre communauté .Donc , ils étaient pourchassé par la milice de l'ombre et ramenés dans les villages pour devenir les esclaves des seigneurs.

Le repas était prêt et la femme s'empressa de nous servir.Elle se mit ensuite à l'écart et s'occupait à son tricot de laine.Le Mestre , tout en lapant sa soupe , en vint enfin au fait :le sujet de ma venue dans ce trou perdu.

"Bien..Il est plus que temps que je vous raconte ce qui se passe dans ce village et ce pourquoi je vous y ait mandé mon cher"

"Je vous écoute..Vous me permettez de prendre des notes? Cela ne vous dérange point ?"

"Non aucunement..Alors voilà comment tout à commencé...."


Chapitre 4


" Tout a commencé il y a maintenant un mois.Ce fut par une nuit de pleine lune .Je m' en souviens car au dehors ,on y voyait presque comme en plein jour.Je scrutais par la fenêtre les étoiles qui, par la lumière féerique de l'astre, scintillaient de mille feu.Tout à coup on frappa à la porte ,si rudement que le coucou de l'entrée se fracassa sur le sol , et j'entendis une femme épleurée crier et demander de l'aide à mon insu.J'ouvris la porte et une femme se jeta directement dans mes bras.Elle arrêtait pas de prononcer AIDEZ MOI, JE VOUS EN SUPPLIE AIDEZ MOI...MON FILS...MON PAUVRE PETIT..ENLEVÉ...AIDEZ MOI....On aurait dit une ritournelle , vous voyez , lancinante qui ne s'arrêtait jamais."

"Et qu'avez vous fait ensuite?...Es ce qu'elle vous a dit ce qui s'était passé?"

"J'y viens , oui , la pauvre dame tremblait de tout son corps et ma femme et moi nous l'avons aidé a se relever et nous lui avons demandé de se calmer .C'est seulement ensuite après avoir bu une verveine bien chaude qu'elle se calma .Nous eûmes alors des explications un peu fouillis mais relativement compréhensible malgré son état."

"Mon seigneur , me dit elle , je me trouvais dans la maison en train de ranger mon linge , lorsque j'entendis des pas au dessus de ma tête , à l'endroit même où mon fils dormait .Ces pas n'étaient pas ordinaire.Ils semblaient frotter le parquet de leur lourdeur , vous voyez?..Apeuré , armée d'un chandelier et d'une bougie , je montais quatre à quatre les escaliers.Je ne voulais pas crier car je voulais surprendre l'imposteur ou le voleur , je ne sais comment dire, mais j'arrivais trop tard.Ce que je vis alors , dans le couloir menant à la chambre de mon petit , je le vérais pour toujours.Une silhouette menaçante , d'une grandeur inhabituelle , se tenait dans le couloir près de la fenêtre menant à l'extérieur...Il tenait dans ses bras puissants mon tout petit , qui semblait toujours endormis. L'homme ou je ne sais ce que Ça pouvait être me regardait de son regard noir. LÂCHEZ MON FILS , criais je à son encontre, LÂCHEZ LE IMMÉDIATEMENT .Je m'avançais alors vers lui , lentement tout d'abord puis plus rapidement ,tenant devant moi le chandelier et la bougie comme des boucliers.Alors , Il sourit et dans la clarté lunaire provenant du dehors je vis ses dents..."

Le Mestre , à cet instant précis du récit de la dame , devint blême et demanda à sa Grosse de lui servir un alcool fort.

"Que s'est il passé ensuite? " lui demandais je sans savoir si j'aurais le fin mot de l'histoire.Finalement ,après avoir bu tout son soul , il reprit en me regardant intensément dans les yeux.

"Ce que je vais vous dire maintenant doit rester entre nous , vous m'entendez?..Rien de doit être ébruité dans le village ...Je n'ais pas envie d'avoir les villageois sur le dos...Je ne veux pas qu'il y ait de mouvements de panique...Jurez le moi sur les trois vierges...Jurez le"

Son regard ne quittait pas le mien et dans ce regard je vis sourdre une panique implacable.Je jurais et il continua le récit de la mère , là où il s'était arrêté. "

"Les dents de l'homme ou de l'être innommable , me dit elle , étaient extrêmement longues et effilées tel de long couteaux de boucher..Puis un grognement sortis de sa bouche ...Et il sauta brisant la fenêtre ...Le vent s'engouffra alors dans ma maison..Je repris alors mes esprits et courut après le monstre mais il était déjà loin et dans la brume du dehors je ne vis goûte...Et me voilà devant vous maintenant vous demandant de m'aider."

"Voilà toute l' histoire et depuis , plusieurs enfants disparaissent les nuits de pleine lune. Les villageois n'en peuvent plus ..Aidez nous je vous en supplie..."

Il se resservis un verre de liqueur d'ombre , attendant ma réponse. "

Très bien , je vais faire ce qui est en mon pouvoir pour mener à bien ce mystère.Mais , pour cela , je dois parler aux habitants pour en savoir plus.Y a t'il ici un patriarche qui connaît parfaitement l'histoire de ce village?"

"Oui , bien sûr , le vieux Mac Credi pourrait vous en dire plus.Allez le voir demain matin dans sa ferme près des roches molles.Je vous indiquerais le chemin.Mais en ce qui concerne l'instant présent , souhaitez vous passer la nuit dans mon humble demeure ?"

"Je ne refuse jamais l'hospitalité Mestre."

"Très bien.Ma femme va s'occuper de vous préparer le couchage.Un dernier mot avant .Ne parlez pas de cette histoire d'homme au dents longues à qui que ce soit , même pas au vieux Mac Credi. Qui sait ce qu'il pourrait aller répéter.Et puis vous avez jurez.Sur ce , bonne nuit Maître"

"Bonne nuit à vous également"

Mon lit préparé , je m'y installais , et mon regard s'attarda longuement sur ce que je voyais de l'extérieur : l'intensité de la blancheur lunaire n'avait pas baissé et on y voyait comme en plein jour.Cette dernière éclairait une grande bâtisse élancée se trouvant sur une colline non loin de là.


Chapitre 5


La ferme du vieux Mac Credi se trouvait aux abords du village de Hillchurch, juste en dessous de la fameuse bâtisse que j'avais aperçu l'autre nuit dans ma chambrée.Avant d'arriver à la ferme j'avais dû traverser un champs entier de tournesols ,qui ,du fait de la froidure de l'hivers n'avaient aucunement leurs corolles magnifique d'été.Dans le champs décrépis , des corbeaux noirs de mauvaises augures , se repaissaient d'un animal mort.En me voyant , ils déguerpirent ,et se dirigèrent tous vers la maison sur la colline .Leurs croassements firent échos à l'hurlement d'un loup solitaire. Ce matin là , la brume avait élu domicile dans le petit village et la nuit dernière la neige avait tombée dru.

Aujourd'hui , alors que j'arrivais tant bien que mal dans cette neige vers la ferme , mon œil fut d'abord attiré par la grandeur et la vieillerie du domaine. Je dépassais une grange immense dont le bois était tout râpé par le temps .Puis un peu plus loin un majestueux moulin avant dont les ailes imposantes tournaient au ralenti m'invitait en son antre.On aurait dit des bras de géants voulant m'agripper et m'emmener loin au delà de l'inimaginable.Enfin , la ferme apparut et je fut un peu déçu car ce que j'avais vu auparavant était bien plus "majestueux" devrais je dire que la bicoque dans laquelle vivait le vieux Mac. Ce dernier se trouvait dehors , en train de déblayer la neige près du porche des cochons.Quand il me vit , il arrêta son labeur , essuya son front d'un mouchoir sale couleur de suie , et pris sa canne .Il vint à ma rencontre clopin clopant et s'arrêta devant moi pour souffler un peu.

"Bonjour à vous , qu' es ce qui me vaut votre présence sur mes terres?"

Il était vieux , et on voyait bien qu' il lui restait que quelques années a vivre avant de rejoindre les anciens dans le monde de Dieux.Ses cheveux couleur sel contrastaient avec la rougeur accrue de ses joues.De nombreuses cernes creusaient des sillons sur une peau flétris et abîmé par les multiples hivers qu'il avait connu.

"Excusez-moi de vous déranger.Vous êtes bien le vieux Mac Credi que l'on appelle aussi le vieux Mac?"

"En chair et en os , oui.Mais le vieux Mac n'a jamais beaucoup de monde qui vient le voir.Alors quand un homme du monde vient , le vieux Mac se pose des questions.Voyez vous , ici , dans ces landes , les seigneurs sont nos maîtres mais l'étranger on le regarde comme un bête curieuse."

"Je comprends.Je manque à tous mes devoirs.Je me présente , Sir Cédric Noire , deathcher de son état et frère noir de l'ordre."

Je vis de la stupéfaction dans ces petits yeux de fouines et son regard s éclaira soudain.

"Et ben ça par exemple.Si on m'avait dis un jour que je verrais en chair et en os un vrai Chasseur je l'aurait pas crû du tout .Mais là ,pincer moi ,foi de cochons de lait , j'en ai un juste devant"

Il me tendis une main amicale que je serrais en lui souriant.

"Alors? Que me vaut votre présence sur mes humbles terres Maître?"

"Nous devrions rentrer dans votre logis et je vous expliquerais tout à l'intérieur"

"Oui , rentrons nous réchauffer et boire un bon verre de bière de l'ombre , ma spécialité , vous m'en direz des nouvelles."

Derrière nous , plus imposante que jamais , la maison de la colline semblait nous envelopper de son aura étrange.

A l'intérieur une douce chaleur enivrante provenait d'un poile à charbon datant de l'ère des anciens.Une grande table accueillait l'hôte comme chez le Mestre où j'avais trouvé ripailles et repos.

"Asseyez vous , je vous en pris , Maître.Je vais chercher de quoi nous désaltérer et ensuite vous me raconterez tout au sujet de votre présence ici"

Il disparut derrière une énorme porte à battants .Durant ce laps de temps je me rendis compte que le vieux Mac faisait collection d'animaux empaillés et qu'il devait être un sacré chasseur vu la quantité de trophés ornant ses murs.

"Ah! Je vois que vous regardez mes trésors ?"me dit il alors que ,chargé de boissons noire comme la nuit ,il s'attabla.

"En effet , je vois que vous êtes un fameux chasseur"

"Dans le temps , oui, mais plus maintenant.La vieillerie m'empêche de m'adonner à ce plaisir.Car voyez vous je souffre d'arthrite à un stade où le moindre truc lourd me fait un mal de chien et que je peux même pas porter.Alors , aller chasser , avec le bivouac sur le dos , les fusils et tout le reste , c'est plus pour moi."

Je vis dans ses yeux de la détresse et la nostalgie de toutes ses heures à traquer la proie et la satisfaction ou pas de l'avoir attraper et d'avoir passer une journée fantastique dans la nature.

"Mais revenons à nos moutons.Qu'es ce que vous faite ici Sir?"

"Eh bien voilà en gros toute l'histoire.J'ai été mander dans votre village par votre seigneur et Maître , le sieur Amboise.Ce dernier a vu depuis quelques temps un grand malheur s'abattre sur le village car des enfants , essentiellement de sexe masculin , disparaissent les nuits de pleines lune.En avez vous eu vent?"

"Oui , car même si maintenant je sors très rarement de ma ferme , j'ai entendu de nombreuses femmes épleurées en parler au marché.Au début , ce n'était l'affaire que d'une pauvre femme , qui, une nuit à vu son enfant disparaître , soit disant , dans les bras d'un inconnu.Et qu'elle est allé chez le Mestre pour l'implorer de l'aider..."

"Je sais déjà tout ça mais ensuite?"

"Ensuite?...Eh ben tout s'est accéléré et ça a empirer.Depuis la fameuse nuit d'autre disparitions sont survenu et comme vous l'avez dit : seulement les jours de pleine lune..Mais moi là dedans qu'es ce que je viens faire Sir?"

Inquiet , il se servit une grande rasade de bière de l'ombre et l'avala d'une seule traite.

"Rien qui ne vous concerne à proprement parler ( son inquiétude disparut alors) mais comme vous êtes le patriarche du village peut être pouvez m'en apprendre un peu plus sur l'histoire de ce village , de ses landes qui l'entourent , et également de la maison en ruine sur la colline?"

"Ben , je suis d'accord pour vous raconter tout ce que je sais.Mais avant , buvez un coup car la nuit risque d'être longue."

Alors , reprenant de cette bière d'ombre , je l'écoutais , et ce que j'appris cette nuit là , me mena sur une voie inconnue.La maison sur la colline avait disparut dans le brouillard glacé de l'hivers.Seule sa fenêtre unique apparaissait comme un œil qui vous surveille.


Chapitre 6


"Il y a longtemps , toutes ces terres que vous avez vu en venant au village et les forêts des Alcerfer, appartenaient à un grand seigneur qui se disait être le descendant du fameux et redouté Honoré des Marais.Oui! Le seul et l'unique , celui qui avait été l'Élu des Dieux des légendes de l'ancien monde.Cet homme était ce que l'on peux appeler un saint homme , un homme de l'église du feu éternel et garant de la protection des orbes d'or des trois vierges mortes depuis longtemps."

"Ainsi , le Mestre Amboise Lonny serait l'un de ses descendants direct?"

"Pas exactement , non , plutôt un très lointain cousin mais il est quand même resté dans la hiérarchie seigneurial. Mais pour revenir à notre histoire , le seigneur des Alcerfer , commençait à se faire vieux et sa femme n'étant plus de ce monde(dû à une fausse couche qui s'était mal passé entraînant une hémorragie interne) et n'ayant donc aucun descendant direct pour reprendre le flambeau , il se mit en tête de faire construire une belle demeure tout en haut d'une colline qui aurait la particularité d'accueillir et d'aider les démunis , les pauvres bougres , et les orphelins dans le besoin.Et au dernier étage , il voulait une chapelle à la mémoire de son descendant Honoré des Marais et des trois vierges."

"En effet , ce personnage était un saint homme mais alors pourquoi la maison sur colline est à l'abandon maintenant?"

"J'y viens.A cette époque , les caisses du seigneur était presque vide et il ne savait aucunement comment il pourrait construire cette fameuse bâtisse.Mais l'envie d'un homme est parfois plus forte et selon les dires il passa d'étranges contrats avec les hommes des contrées de Mont noir , lesquels avaient plus d'or que le seigneur lui même n'en aurait jamais.Alors , il fit construire la bâtisse ici même à Hillchurch ,qui a l'époque se nommait autrement, et aboutis à son désir de bienfaiteur.Des années s'écoulèrent sans que rien ne vienne entacher cette belle aventure humaine.Mais un jour , un enfant orphelin disparut du sanctuaire et on le retrouva le lendemain pendu au bout d'une corde avec ce simple avertissement "la damnation est votre dû" dans la forêt sombre en contrebas.Énigmatique n'es ce pas?.Depuis ce jour fatidique le lieu saint fut victime d'autres choses plus étranges les unes que les autres aboutissant toujours à la mort d'un démunis tantôt retrouvé dans la cave de la maison le corps brisé dû à une chute inexplicable , tantôt un orphelin brûlé vif dans le fourneau de la cuisine et j'en passe et tous retrouvé avec ce même mot " la damnation est votre dû".Ainsi, la maison de la colline fut abandonnée et le seigneur en mourut de chagrin. En pactisant avec les hommes de Mont noir il s'était mis à dos toutes les doctrines bienfaitrice des trois vierges et on se retrouve aujourd'hui à payer un dû finalement plus important que l'on peux le croire."

"Vous voulez dire que le seigneur à eut de l'or à profusion pour construire le rêve de sa vie mais qu'en contrepartie..."

"Une malédiction ancienne s'abattrait un jour sur ses descendants seigneuriaux , oui , c'est bien cela. Du moins c'est ce que l'on dit."

"Je comprends mieux .Mais pourquoi la malédiction se matérialise maintenant ?"

"Ça , je sais pas , mais ça va être à vous de démêler le fin mot de l'histoire.Tout ce que j'espère c'est que nous n'avons pas affaire à un démon."

"Je le saurais bien assez tôt car demain à la première heure , je vais à la maison sur la colline.Une dernière chose.Es ce que dans les nuits précédente de pleine lune vous avez vu une lumière intense briller la haut suivit de près d'un cris monstrueux?"

"La lumière , oui , j'l'ais vu et bien vu mais pas brillante plutôt ténue en fait comme des bougies allumées voyez?...Par contre , non , aucun cris monstrueux.En même temps , je suis à moitié sourd maintenant alors peut être que j'l'ais pas entendu...Mais ça m'étonnerais quand même.."

"Merci grandement pour vos explications Mac .Je vais informer de ce pas votre Mestre des avancés de mes recherches.A demain, je passerais vous dire bonjour juste avant de monter à la maison sur la colline"

"Une dernière chose Maître Deathcher. Faites attention à vous.Je sais bien que vous êtes formé pour ce genre de chose mais s'il s'agit vraiment d'un démon , aucun homme même un Chasseur de morts comme vous ne peux le prendre à la légère.Je vous prêterais mon fusil demain d'accord et je dois avoir quelques balles en argent qui doit me rester de l'époque où je chassais , en vain , les loups noirs des Alcerfer."

"Merci , à demain"

Je lui serrais de nouveau sa main calleuse et sortis dans l air glacé de l'hiver.Devant moi , m'écrasait de tout son poids la bâtisse oubliée .Un frisson me parcourut et je quittais la ferme en détournant le regard de la colline.


Chapitre 7


Amboise Lonny se tenait sur le pas de sa porte et il fumait tranquillement une pipe dont les arômes aigres s' effilochaient dans l'air glacé de notre hiver rigoureux.Il me vit alors et vint à ma rencontre.

"Alors Maître Noire , comment ça s'est passé avec le vieux Mac? Vous avez appris des choses qui pourraient nous amener sur des pistes?"

"Oui , le vieux Mac est un vrai conteur d'histoires et il m'en a raconté une qui pourrait très bien me mener à un coupable potentiel en ce qui concerne cette enquête."

Je vis de l'impatience et de la curiosité un brin malsaine dans les yeux de fouine du Mestre.

"Alors? Vous voudriez bien m'en dire un peu plus Maître deathcher?..Mes ouailles s'impatientent vous savez et elles n'arrêtent pas de me harceler pour savoir si l'affaire avance.Je ne vous paye pas pour que vous me cachiez des choses à ce sujet"

Mon regard noir fit l'effet d'un coup de fusil tiré en plein cœur.

"Je n'ais rien à cacher .N'oubliez pas une chose. C' est vous même qui avez voulu qu'un Deathcher s'occupe de cette affaire.Alors laissez moi faire mon travail comme il le faut et il n'y aura aucun griefs entre nous.Es ce clair?"

Le Mestre se rembrunit et se mis à me déblatérer des excuses.

"Je suis désolé.Je suis au bout du rouleau avec cette histoire.Hier soir encore un enfant à disparut.Les mères sont épleurées et ne savent plus à qui se confier...Rentrons ,il fait froid et ma pipe gèle."

"Je suis là pour vous aider et demain j'en saurais je pense beaucoup plus.Oui rentrons, l'hiver de cet année est bien rude.Allons nous réchauffer auprès d'un bon feu et je vous raconterais tout ce que le vieux Mac m'a dit .Mais pas d'ébruitages dans le village. Je ne veux aucune rumeurs.D'accord?"

"Oui.Vous avez raison."

Après lui avoir tout raconté , Lonny n'en croyait pas ses oreilles et un grand silence pesant s'interposa dans l'espace temps de notre conversation.Puis , il reprit ses esprits et un flot ininterrompu de questions sortirent de sa bouche pâteuse et avide de réponses. Alors , je lui répondis tant bien que mal mais la fatigue s'imposa très vite en moi comme une réalité et je pris congé de mon hôte plus vite qu'il aurait sûrement souhaité.

Cette nuit là fut l'une des plus étranges que je vécu et de nouveau tout se passa dans mon subconscient . J'en appris beaucoup plus (malgré moi ) sur la maison de la colline.Étais ce un avertissement , une mise en garde? Es ce qu'un ange gardien était à mes côtés et me faisait comprendre que toucher ne serais ce que du doigt cette affaire me mènerait à rencontrer le mal en personne? Quoi qu'il en soit , voici ce qu'il advient de mon être non physique cette nuit là.

Dans les brumes , j'errais comme une âme en peine dans une forêt sortis tout droit d'un cauchemar d'enfant.Des arbres menaçant semblait vouloir s'en prendre à moi et m'enserrer dans leurs branches noueuses , dépourvu de couleur.Au dessus de moi , loin , très loin , la lune de son masque blafard éclairait l'endroit de sa lumière morte et glacé. Je marchais lentement comme ralenti par cette brume immatérielle et je montais petit à petit les ravines.Tout à coup , alors que je me trouvais non loin d'un chêne centenaire , un son lointain se fit entendre.On aurait dit comme le murmure d'un être dont les sons sont étouffés.En m'approchant plus près de l'Ancien , je découvris avec effroi ,qu'un être décharné était pendu à l'une des branches et me regardait de ses yeux vitreux , sans vie , des lueurs mortes dans cette nuit de pleine lune. Tout à coup , alors que je m'apprêtais à le dépasser , espérant oublier cette vision d'horreur , le pendu se mit soudainement à bouger,me montrant le haut de la colline de son bras dont les peaux mortes pendaient , en faisant grincer ses os blanc .De sa gorge enflée sortirent alors des bribes de mots hachés ,presque susurrés.

"Être de chair , qui que vous sssoooyyezz...n'allez pas à la mmmmaaiissonn ...Une mallléddiicctttion s'en est emparée ...La dammmnnaattion est notre dû...Vil est l'être qui séjouuuurrnne là haut...Les enfants...Les enfants sont...morts"

"Que voulez vous dire??..."

Aucune réponse de sa part.Le cadavre était redevenu la poupée morte pendu à l'arbre et ses lueurs mortes s'étaient éteinte. Le temps accéléra soudainement et tel un loup je traversais si vite la forêt des brumes où certaines âmes des morts s'accrochent encore à une once d'espoir , et je me retrouvais devant la porte de la bâtisse , autrefois orphelinat et refuge des démunis. Aujourd'hui , tout était à l'abandon et seul des ruines m'accueillaient. Sur le seul mur encore debout ,il y avait un avertissement en lettre rouge :DANGER...MAISON EN RUINE..NE PAS Y PENETRER.A la suite de celui ci , un blason seigneurial y était incrusté. Sûrement celui de l'ancien seigneur des Alcerfer. Je frappais à la porte.Plusieurs fois.Aucune réponses.Je m'écartais alors de la porte et regardais au dessus de moi.En dessous du toit , une lumière tamisée provenait assurément de la petite chapelle, qui semblait elle resté intacte. J'appelais mais l'échos de ma voix ne fit mouche.J'étais prêt à repartir lorsque j'entendis de nouveau , comme pour le pendu , des sons provenant cette fois en dessous de moi.

Une cave ?... Je fis le tour des ruines et derrière la maison je découvris des escaliers menant , semblait il a un souterrain.Je prenais alors mon orbe de lumière dans mes mains et je descendis l'escalier oublié.A cet instant précis , je me suis réveillé , dans le lit , couvert de sueur.

Mes yeux s'habituèrent à la nuit presque totale de la chambre et je découvris , horrifié , devant le cadre du lit , un animal mort :un loup dont la tête avait été arraché , dont les dents étaient plantés dans ses yeux vitreux , et sur le sol marqué en lettre de sang "La damnation sera votre dû".


Chapitre 8


"Que signifie tout cela à votre avis Maître Noire?"

Je regardais le Mestre sans savoir vraiment quoi lui répondre.Cependant une seule réponse me vint à l'esprit.Je détournais alors mon regard du sien et d'un doigt assuré , je lui montrais la maison abandonné de la colline.

"Je vais bientôt en avoir le cœur net Lonny .On a voulut me faire peur mais ça n'a pas changé mon souhait de résoudre cette affaire.Un Deathcher ne connais pas la peur car nous sommes immunisés à ce sentiment."

Le Mestre fumant de nouveau sa pipe ajouta ces quelques mots.

"Vous avez sans doute raison Maître mais faite vite car la paranoïa s'installe dans le village"

Il allait rentrer en son logis lorsque tout à coup il se retourna.

"La tête que vous avez trouvé devant votre lit..(il frissonna). Savez vous que je n'avais plus vu cet animal depuis de longues années.Serais ce de mauvaise augure?"

Le soleil de toute sa majesté frappa de sa lumière l'orée des ruelles vides du village .La neige ne tombait plus.Et la brume s'en était allé ce matin là.

"Je crois seulement Lonny que quelqu'un tire les ficelles de tout ça et je dois trouver qui.Sur ce , je vous laisse je dois retrouver le vieux Mac chez lui."

"Une dernière chose avant que vous montiez la haut.L'animal décapité de cette nuit est un loup des Alcerfer .Voilà.Bonne journée à vous et passez le bonjour au vieux Mac Crédi. Je retourne à mes affaires.Le village est sens dessus dessous depuis tout ces enlèvements et je croule sous le boulot.A ce soir."

Un signe de la main et j'étais déjà sur le chemin de la ferme du vieux Mac.Ce jour là , je vis la mort en face.


Chapitre 9


Alors que je me trouvais sur le chemin menant à la ferme du patriarche du village , j'entendis derrière moi que l'on m'appelait.Je me retournais et je vis à ma plus grande stupéfaction un petit groupe de femmes venant à ma rencontre. A sa tête se trouvait une belle jeune femme d'environ vingt ans , cheveux auburn lâchés , la taille fine , la poitrine généreuse , des yeux bleu océan où tout homme aurait pu se perdre , et un minois de jeunette. Elle portait sur elle une vieille veste de laine toute rapiécée et dans un linge blanc un jeune enfant qui n'avait pas plus de six semaines à en juger par la taille du nourrisson.

"Maître Deathcher!!! Maître Deathcher!! ..." criaient elles à tu tête

"Que voulez vous gentes dames?" leur répondais je en me retournant , un vent glacial commençant à se lever faisant volter le bas de ma pelisse de frère. Essoufflé , du au fait qu'elles avaient couru à ma rencontre , celle qui me répondis fut la jeune fille aux yeux clair .

"Maître , nous avons eu vent mes bonnes filles et moi que vous comptiez monter aujourd'hui à la maison abandonné."

"Oui , j'en ais l'intention en effet ..."

"Hé ben j'vous annonce qu'on monte avec vous aussi.Voyez cette enfant que je porte dans le baluchon ben c'est ma petite fille."

"Très mignonne en effet et avec les mêmes yeux que sa mère..."

"Merci.Et ben vous savez que les petites filles elles craignent rien du croc mitaine qui s'en prend à notre village.Seul les enfants mâle sont emmenés par le croc mitaine.Hé ben nous toutes on a décidé que ça pouvait plus durer comme ça et comme on savait qu'un Deathcher était au village et qu'il enquêtait sur ces disparitions , ben on a décidé moi et les mères qui ont perdu leurs fils d'aider...ne serais ce qu'un peu."

"C'est tout à votre honneur mesdames mais je ne peux accepter cette aide.Je suis un Deathcher et je travaille seul.Je sais très bien que vous souffrez de ces disparitions mais laissez moi faire mon travail et je vous jure au nom des vierges mortes et du feu éternel que je trouverais qui en veux tant à vous et votre village.Je vous en fait le serment."

L'une d'entre elle écarta les autres de son chemin et se mis à genoux devant moi en pleurant de chaude larmes se brisant tel des vagues sur les récifs.

"J'implore votre grâce de nous laisser monter avec vous la haut.Tout ça doit finir et je veux que ça finisse.Je ferais tout pour que tout ce cauchemar se termine..Je vous en conjure.Aidez nous .On ne rentrera pas avec vous dans la maison mais laissez nous venir pour voir de nos vues qui nous en veux tant."

"Je vous le répète et ce sera la dernière.Un Deathcher est un solitaire.Il ne s'entoure de personne mis à part ses frères.Je pense , et je ne me trompe pas en disant cela , que vous êtes la première dont le fils à été enlevé par la chose , n'es ce pas?."

Elle acquiesça de la tête un peu surprise.

"Alors , je comprends très bien.Il vous manque et c'est légitime mais mesdames rentrez chez vous et laissez moi faire mon travail .Ne sortez pas à la nuit tombée.Et laissez vos hommes faire le guet les nuits de pleines lunes comme celle qu'il y a ce soir.Maintenant je dois me remettre en route.Adieu."

Alors que je m'apprêtais à partir je les entendis derrière moi m'invectivant avec ses simples mots: "mettez fin à l'enfer que nous vivons.Le croc mitaine doit disparaître.Nous sommes damnés, c'est notre dû"

Elles avaient sûrement été dépitées de ma réaction en leur encontre mais il était hors de question d'emmener là haut un groupe de jeunes femmes (dont l'une avait en plus sa petite dans ses bras) qui aurait pu faire de moi une proie beaucoup plus facile pour le fameux "croc mitaine" comme elles disaient.

Cette petite mésaventure terminée j'arrivais enfin à la ferme du vieux Mac. Ce qui me surpris en un premier lieu ce fut de ne pas entendre les cochons grogner dans leurs enclos.De plus , les corbeaux , ces oiseaux de mauvaises augures , n'étaient même pas là.Tout était trop calme.En m'approchant de la maisonnée , je me rendis compte que la porte d'entrée était grande ouverte et malgré le soleil déclinant laissant de nouveau place à la brume je vis une longue traînée de sang allant du porche jusqu'à l'enclos des cochons. Mon sang ne fit qu'un tour et je m'y précipitais.Je vis alors la mort en face.

Le vieux Mac était mort et gisait dans une marre sanglante à l'intérieur de l'enclos , les cochons n'étant plus qu'un Hamas de chair tout autour de lui.On aurait dit que le vieux avait été littéralement manger de l'intérieur.Il ne restait de lui que sa tête et ses yeux.Mais comme le loup des Alcerfer trouvé plus tôt à la tête de mon lit , les yeux du patriarche était crevé par des dents (sûrement ceux d'un des cochons) et sur la rambarde attenante , en lettre de sang , ces mots glaçant " la damnation est son dû".

Reprenant mes esprits , et malgré ma peine pour le vieux Mac , je me rappelais ce qu'il m'avait dit la veille : qu'il avait chez lui un fusil avec des balles en argents.Je suis retourné à l'intérieur de la bicoque , ais cherché longuement l'arme.Enfin , l'ayant trouvé dans un coffre de fer fermé à double tour dont la clef se trouvait sur l'étagère principale de la cuisine , je m'en saisis ainsi que les balles et je sortis très vite de la maison de l'horreur.

Je vis alors sur le porche , dans la trace de sang , des empreintes de long pieds avec semblait il d'énormes griffes.Je décidais alors de suivre ces traces .La nuit était prête à tomber.Je n'avais pas vu le temps passé.La recherche de l'arme et des balles en argent m'avait pris plus de temps que je l'aurais souhaité.Je suivis donc les empreintes et celles ci me menait directement à la maison de la colline.


Chapitre 10


Comme m'avait dis un jour mon Maître ( paix à son âme) une preuve même si elle est pertinente peux différer de la réalité de la résolution d'une enquête.Et cette nuit là ( une belle nuit de pleine lune sans nuages ) je compris ce qu'il avait voulut me dire.

Alors que je m'en allais du lieu où le vieux Mac avait été assassiné , des flocons gros comme les poings se mirent à tomber et je compris très vite que l'ascension de la colline ne serait aucunement de tout repos. Avant d'arriver à la bâtisse je devais d'abord passer par une petite forêt où seule la brume avait élu domicile .Ensuite , une côte avec de nombreuses ravines serait ma deuxième épreuve.Enfin, un cimetière lugubre aux tombes décrépites serait le chemin menant à l'orphelinat oublié. Tout ce que je viens d'écrire en cet instant , au moment de monter la haut je n'en avais pas la moindre idée.Et vous , celles et ceux qui découvriront un jours ces écrits , je vous l'ais déjà dis dans mon préambule au tout début de ce récit.Mais ce que vous ignorez c'est toutes les épreuves que j'ai du enduré avant l'arrivée au sommet.

Je m'engageais bien vite dans ce qu'il semblait être un chemin de terre( aussi froide et dure que celle que j'avais enduré sous mes épaules avant d'arriver à Hillchurch il y a de cela quelques jours ).Le sentier , tout en colimaçon , semblait me mener à une forêt embrumée. Malgré la luminosité fantasmagorique de l'astre lunaire , je me rendis très vite compte que la forêt était ancienne et relativement petite.Elle était sombre et lugubre et plus je m'y enfonçais plus le cauchemar de l'autre soir refaisait surface.De plus , la brume bleutée tout d'abord puis noire comme la nuit m'empêchait toute vision réelle .Les arbres d'une taille semblant d'un gigantisme absolu empêchaient les flocons de neige de ne serais ce que me froller. J'étais seul dans ce monde sans vie et bientôt mon cauchemar devint réalité.

Alors que j'entamais une petite côte d'où commençait les ravines , je vis avec horreur le même arbre centenaire de mon rêve de l'autre nuit.Il y avait bien une longue branche mais aucun pendu sur celle ci.Cependant quelque chose m'attira l'œil .Dans les feuilles mortes gisant tel des cadavres au pied de l'arbre , je vis quelque chose qui brillait dans la lumière glacée de la lune.Heureusement pour moi , les brumes de la petite forêt s'était éteinte et je voyais presque comme en pleine journée.Ce quelque chose était un blason doré tout déchiré et semblant daté de l'époque où avait vécu le seigneur des Alcerfer.En effet , c'était le sigle du vieux seigneur : un loup des Alcerfer surmonté d'une lune pleine et ce loup hurlant à la lune.Je ramassais le blason et le mis dans la poche de ma veste en laine de mouton prêté par le Mestre. J'eu alors une idée.Je pris mon orbe magique et j'invoquais son feu.Ce dernier me permettait de me réchauffer mais également de voir les choses passé .En me plongeant dans sa lumière je vis alors ce qui s'était déroulé ici à l'époque du seigneur des Alcerfer.

Des bruits de chevaux tout d'abord se firent entendre et bientôt à l'intérieur de l'orbe de vision , je vis arriver deux groupes armés (composé de trois chevaux de bataille chacune) venant de l'orphelinat (qui a cette époque n'avait rien d'une ruine).Les cavaliers portaient sur leurs armures un glyphe que je ne connaissais point : une montagne noire surmontée d'un soleil rouge. Derrière l'un des chevaux ,un homme presque totalement nu et lacéré de toutes parts était traîné par une corde attachée à la selle de l'animal. L'un des cavaliers noirs stoppa alors son pas , sauta de son cheval et se dirigea avec une corde vers le vieil arbre centenaire.Il y attacha la corde à l'une de ses branches tordu et alla avec rage vers le prisonnier.Les autres firent de même et ils l'emmenèrent vers l'Ancien.

"Pour avoir commis un meurtre d'enfant et pour que ce crime soit à jamais punis même dans l'enfer , nous, les protecteurs du seigneur des Alcerfer , nous te condamnons à la peine capitale.Tu seras pendu ici et ton âme sera emprisonnée à jamais dans les brumes magiques."

"Veux tu te repentir? Ou souhaites tu que l'on en finisse tout de suite?"

Un long silence s'interposa alors entre les deux palabres des deux guerriers puis...

"Je n'ais rien à voir avec ce meurtre horrible.Je suis innocent. Ce jour là , je n'étais même pas au cuisine .Je suis innocent et votre erreur va être de punir quelqu'un qui n'a rien fait.Vous verrez , je vous le dit , la malédiction ne fait que commencer et tous les enfants sont en danger la haut.Pendez moi mais ça ne servira à rien.Le malin est plus fort que vous..."

"Cela suffit , j ' en ais assez entendu.Pendez le .Qu'on en finisse.Nous devons rentrer au château de Casterfer bien avant la nuit.Je dois instamment parler à notre souverain."

La vision stoppa alors net .Tout redevint noir .Je sentis de nouveau le froid pénétrant.Le feu de l'orbe s'était tari comme une rivière qui a soif.Ma chasse devait continuer.Un Deathcher sent les morts et je su à cet instant que je n'étais plus seul. Je me suis retourné et là devant moi ,accroché à l'arbre , le pendu me souriait.

"Désolé pour ce qu'il vous ait arrivé mon cher" ,lui dis je sur un ton alarmiste.

"Je sssuuiis hhheureeuxx quee vooous ayyezz assisté à ceellà.Je mee senss aiinssi moinns seeull ett oublié.Poourriez vouus dettacherr la cccoorrdde?.J'aai ddu mmal à mm'exxprimer."

J'acceptais sa demande et bientôt la corde toute pourris se détacha presque d'elle même.Et voilà que se trouvais devant moi le fantôme d'un pendu.Ma chasse avait bien commencée et je m'en réjouissais.Un commun des mortels n'aurait jamais compris et aurait détalé comme un lapin devant un tel "gibier" mais moi non car je suis un Deathcher et je chasse les morts et leur rend leur liberté quand ils ne sont pas corrompu par le mal.Or ce pendu était un gentil fantôme et même s'il était de brume et que son âme errait à jamais dans les limbes de cette forêt , il n'avait rien oublié de ce qui s'était passé . Il m'en appris encore plus au sujet du seigneur des Alcerfer.


Chapitre 11


Dans sa robe de brume le fantôme du pendu parla et me raconta tout à propos du Maître des lieux de jadis.

"Tout à commencé , un jour de printemps ,( la date exacte m'échappe désolé) alors que je n'étais qu'un apprentis commis dans les cuisines du château de Casterfer( le lieu où résidait à l'époque le seigneur des Alcerfer).Alors que je m'activais dans la découpe de mes légumes , j'entendis de fort cris dans le hall menant aux prisons royale.Deux hommes , à la voix forte et claire , semblait se disputer très violemment.Ma curiosité de jeunesse fut plus forte que la finition de mon travail.Étant seul aux cuisines , je m'approchais bien vite de la porte , et écoutais la querelle des deux hommes."

"Je vous l'ais déjà répété , disait l'un des hommes (qui, a la voix quelque peu éraillée semblait plus vieux que son interlocuteur)et cela à maintes reprises Andorre , le Maître ne veux voir personne en ce moment.Je ne peux vous laisser rentrer dans le salon royal."

"Et je vous le répète pour la énième fois Sir Laon , je n'en ai cure des ordres qui vous a été donné.Je dois voir le seigneur car un grand malheur vient d'arriver à l'orphelinat ."

"Et vous iriez jusqu'où exactement?...Savez vous qui je suis au moins?..Ni plus ni moins que le second du Maître..."

Une autre personne rentra alors en scène et je vous le dis Maître Deathcher il y avait longtemps qu'un tel tumulte n'avait pas eu lieu au château.Je gouttais ce plaisir coupable avec délectation.

La troisième personne parla en ces mots: "Suffit que tout cela. Seriez vous des enfants pour vous chiffonner de la sorte?"

Ce devait être une femme vu sa voix légèrement aiguë mais une femme de poigne à ce qu'il semblait.

" Savez vous que l'on vous entend dans tout le château ?..N'êtes vous pas au courant que le seigneur à besoin de repos?...Depuis de nombreux jours il ne dort plus et vous savez très bien Laon qu'il porte en lui un mal étrange.Les médecins lui ont préconisés du repos ..Et vous , vous criez dans tout le château depuis tout à l'heure...Cela suffit où je ne répond plus de ma personne.M'avez vous bien compris bande d'ingrats?"

Le vieux eut un semblant de réplique mais fut vite remis à sa place.

"Mais Maîtresse Ursuline , je ...suis ...navré mais Andorre n'arrête pas de me demander une audience auprès du Maître...Et je lui ..."

"STOP!!! vous ais je dis.Andorre , je suis désolé mais vous devriez revenir plus tard car le seigneur ne va pas bien et vous Laon , venez avec moi dans la salle d'entraînement.Je vous y attend et ne traînez pas..."

Quelques jours plus tard je fus conduit devant un homme assez vieux accoutré d'une redingote mauve plissée , portant à la ceinture une épée d'argent.

"Je me nomme Laon Ludge .Approche petit n'ais pas peur.Je voulais t'avertir qu'à compter de cette heure tu quittes le château pour rejoindre l'orphelinat des brumes .Tu as été promus .Félicitation à toi tu deviens le chef de leur cuisine.Que les anciens Dieux te gardent petit"

Quelques heures après j'étais aux fourneaux de l'orphelinat des brumes...Le premier jour rien ne se passa ...Ce fut le troisième jour où toute ma vie bascula dans l'invraisemblable. Ce jour là , comme à mon habitude , je préparais le repas du Midi pour les orphelins et les laissés pour compte que comptait ce lieu.On frappa à la porte avec insistance.J'ouvrais et je découvris , surpris , derrière la porte des hommes en armes.

"Nous sommes les protecteurs du seigneur des Alcerfer, me disent ils , et nous venons faire l'inspection de la bonne tenue de l'orphelinat à commencé par les cuisines".

Soulagé , je leur fit le tour du propriétaire sans omettre de présenter au passage mes employés.C'était drôle de les voir ici , accoutré de côtes de mailles et d'épées tous portant le même glyphe dont je vous ais parler tout à l'heure : la fameuse montagne noire surmonté d'un soleil rouge. Sans demander leurs restes , ils m'expliquèrent le pourquoi de leurs présences en ce lieu.J'appris qu'il y avait une semaine de cela un meurtre horrible avait été commis au sein de l'établissement ( en fait le jour où Andorre demanda audience auprès du seigneur et qu'on lui refusa l'accès).Un enfant orphelin fut retrouvé dans la cave au pieds des escaliers complètement désarticulé comme un pantin , semblant avoir été poussé par une force extraordinaire.Mais le plus étrange ,me dirent ils , c'est que le cadavre portait sur son poitrail des signes de griffures très large et profonde.Une enquête fut menée mais on ne trouva rien.Leur chef Andorre essaya d'expliquer le topo au château de Casterfer mais rien n'y fit.Alors , il décida , d'un commun accord avec la maîtresse Ursuline d'envoyer céans , un détachement de soldats royaux.Ils me quittèrent et montèrent aux étages.Ce fut cette nuit là que tout bascula pour moi.

Toute la journée cependant , juste après le départ des soldats , j'avais ressentis un étrange mal être comme si quelque chose essayait de prendre emprise sur moi.J'en parlais autour de moi , aux commis, aux femmes de chambres , aux portiers , toutes et tous ressentaient ce même mal.La nuit fut la plus effrayante et l'emprise de la chose ou je ne sais fut écrasante.Cette nuit là , un autre meurtre fut commis.Et il se passa dans mes cuisines.Bien entendu , moi je me trouvais dans ma chambre à cet instant , mais j'entendis très distinctement le cris horrible d'un enfant mourant dans d'affreuses souffrances.Ma porte s'ouvrit alors avec fracas et les soldats royaux m'attrapèrent , me bayonnèrent , et me traînèrent de force en dehors de l'orphelinat.Ensuite , vous savez ce qui s'est passé.J'ai été pendu , innocent que j'étais.Ils n'ont jamais voulu entendre ma version des faits.Voilà à peu près tout ce que je sais à propos de cette maison.Le diable y a élu domicile et vous ne devriez pas vous en approcher Maître.

"Je suis navré pour vous de l'accusation qui fut faîte en votre encontre.Les soldats ont simplement vu que la tuerie s'était perpétré dans vos cuisines et n'ont pas chercher plus loin .Ils vous ont pendu à la place d'un autre.Savez vous ce qui est arrivé exactement à l'enfant?"

"Je ne le sais pas mais vu les cris qu'il poussait je crois qu'il a vécu l'enfer avant de succomber"

"Vous présumez bien mon cher , l'enfant fut immolé dans l'un de vos fournils.Le feu le consuma et seul son cris résonne encore dans la maison maudite..."

"Mon âme est désormais libre Maître Deathcher et ce grâce à vous.Vous m'avez libéré de mes chaînes qui me retenaient sur ce monde..Merci..."

Tout à coup , alors que j'allais souhaiter bon vent au fantôme , un craquement significatif se fit entendre : une branche venait d'être cassée non loin de nous.Je mis mon doigt devant ma bouche et quittait le fantôme.Son aura de lumière s'éleva au dessus de moi et disparut.Je fis alors le tour de l'arbre centenaire et à ma grande surprise je me retrouva face à face avec la jeune femme , qui quelques heures plus tôt m'avait interpellé sur le chemin du vieux Mac.

"Encore vous!!!...Combien de fois je dois le dire pour que vous compreniez!!!.Un Deathcher est solitaire et encore plus en mission..."

"Et bien , et bien!!! C'est bien la première fois qu'un homme me repousse ainsi!!!...J'ai bien compris ce que vous aviez dit en bas mais je suis têtu et quand j'ai une idée en tête ,personne ne peux rien contre...Alors!! Je ne partirais pas d'ici ..."

Un long silence s'interposa entre nous et la lune de sa blancheur d'albâtre éclaira son minois magnifique et je succombais à ses charmes.

"Très bien petite , vous venez avec moi , mais s'il vous arrivait quoi que soit je ne serais en aucune façon responsable de vos actes.M'avez vous bien compris demoiselle?."

"Angeline...Je m'appelle Angeline et j'ai très bien compris merci de vous en inquiétez."

Ronchonnant dans ma barbe , je pris alors les devant et continuâmes ensemble l'ascension de la colline.Un cimetière nous attendait en haut.


Chapitre 12


Alors que l'ascension de la colline menait à son terme , une vision morbide s'offrit a nos yeux ébahis.Un cimetière très ancien composé de quelques tombes en ruines semblait appartenir à un autre monde.En s'approchant de plus près , Angeline et moi , nous vîmes sur le marbre abîmé par les temps le sigle du seigneur déchu des Alcerfer. Mais comment des tombes pouvaient se trouver là ? Et pourquoi y avait il sur chacune d'entre elles la marque du loup des Alcerfer?. Dans cette solitude je sentais une présence inconnue et celle ci était loin d'être amicale.Mais je n'en pipais mot à Angeline et je lui fit signe de continuer à grimper .Au delà du cimetière , la bâtisse , autrefois orphelinat et abris pour les démunis , nous attendait. Alors que j'entamais la dernière côte , Angeline s'arrêta et me fit signe , son regard se portant en contrebas proche de l'arbre centenaire.

"Regardez Maître , il y a une ombre et elle se déplace rapidement...Vous la voyez?"

"Oui Angeline , je la vois ...Et il n'y en a pas qu'une je le craint.Venez , ne perdons pas de temps.Allons à la bâtisse.."

La jeune fille ne le savait pas mais ce qu'elle avait vu et qu'elle avait pris pour des ombres n'était autre que des stagnants...Mais moi même le doute m' habitait car les stagnants n'existaient pour ainsi dire plus, à part peut être dans les profondeurs des Monts noir.Mais ce n'était que pure spéculation.Je mis de côté mes pensées en espérant que les ombres ne nous suivent pas . Nous sommes arrivés devant un grand mur .Ce dernier, couvert de lierre mort depuis longtemps  faisait partie de ruines .Seul ce mur et la chapelle aux étages supérieurs avait survécu aux temps anciens.Un peu plus loin , une trouée menait à un souterrain , autrefois la cave de la maison.

"Regardez Maître une porte! .Il y a un avertissement...Attention maison en ruine , danger..Et de nouveau le sigle comme au cimetière...Qu'est ce que tout cela signifie à votre avis?..Et où sont les enfants?...La maison semble abandonnée."

"Une chose à la fois ma chère enfant..Ne croyez en rien à l'idée d'abandon ici.Je sens une présence..Je crois que l'on nous surveille Angeline.Une aura maléfique que je n'avais plus ressentis depuis des années semble se matérialiser ici.Continuons.La porte est condamnée.Empruntons le chemin des ombres.Voyons où nous mène le souterrain."

Un frisson me parcourut alors que nous nous enfoncions dans la nuit de l'ancienne cave.La peur , la vrai , je ne l'avais jamais ressentis.Mais ce jour là ne fut pas ordinaire et la peur s'insinua dans ma chair et mon cœur . Angeline se serrait contre moi et cette chaleur humaine me faisait le plus grand bien.Finalement avoir quelqu'un a ses côtés en cet instant n'était pas une mauvaise chose en fin de compte.

"Nous ne voyons goutte ici Maître.."

"Attendez ,une réponse amène toujours à une solution.Prenez mon orbe."

"Très bien...voilà et ensuite?"

"LUMINUX!!!!! Que les blanches colombes soient nos guides...LUMINUX!!!!"

"Ouah!!!!!! Que c'est beau...C'est ça de la magie?...."

Angeline n'en croyait pas ses yeux.Devant nous , par mon incantation , s'était matérialisé des dizaines de petites fées de lumière qui suivaient des colombes blanche comme le lait .L'endroit nous apparut alors sous un autre jour. Les fées tournoyaient autour de nous et les colombes faisaient le tour de la pièce.Nous nous trouvions bien dans une cave.Il n'y avait rien excepté une table dont l'un de ses pieds était brisés.Sur cette dernière un livre ancien aux armoiries étranges.En m'approchant de plus près ,toujours collé par Angeline , je me rendis compte à qui appartenait cet ouvrage . C'était un journal intime .Il appartenait à Laon Ludge le second du seigneur des Alcerfer lui même.Je l'ouvrais et commençais la lecture à Angeline.

An de grâce 1 de la croisé des loups

Je me nomme Laon Ludge .Je suis le protecteur de mon seigneur Enérald le sage deuxième du nom et descendant d'Honoré des Marais.Je suis pour ainsi dire son second au château de Casterfer. Aujourd'hui est un grand jour car mon Maître aura d'ici une heure ou deux un héritier(le vieux Mac s'était donc trompé!!) , ma maîtresse Eliane étant sur le point d'accoucher.les sages femmes sont au travail actuellement au côté de ma reine. Je suis heureux pour le seigneur , depuis le temps qu'il voulait un enfant , de plus un garçon qui saura le succéder quand il sera en âge de gouverner. Attendons maintenant et prions les trois vierges pour que tous se passe comme prévu.


An de grâce 2 de la croisé des loups


Maîtresse Eliane vient d'accoucher d'un beau petit garçon.Le travail à duré toute une nuitée et s'est finit au point du jour.Des cris de douleurs ont résonné dans tout le château.Espérons que ma souveraine aille bien .Je ressens un pressentiment et il est de mauvaise augure.


An de grâce 3 de la croisé des loups


Un grand malheur vient de s'abattre sur Casterfer. Maîtresse Eliane vient de succomber à sa trop longue nuit de mise bas.Trop fatigué et souffrant d'une hémorragie conséquente en son corps , ma souveraine s'en est allé.Mon seigneur est à son chevet actuellement.Un malheur n'arrivant jamais seul , le petit se porte bien mais porte une malformation des muqueuses de la peau.On dit que tout son corps est couvert d'un poil brun et que ses dents sont en pointe.Je vais aller voir ça de par moi même.Les faux ragots sont si vite arrivés en ces temps troublés.


An de grâce 5 de la croisé des loups


Les rumeurs concernant l'enfant ne sont malheureusement pas des inepties.Je suis allé au chevet de ma reine et je l'ais vu de mes propres yeux.On dirait un monstre comme ceux que l'on trouve dans les foires et aussi petit qu'il soit il ne m'inspire aucune confiance.Seigneur Enérald ne semble plus réagir et se morfond dans la peine.Il ne veux pas voir l'enfant et se met dans une colère noire lorsqu'on en vient à parler de Lui.De sombres heures sont à prévoir je le craint.


An de grâce 15 de la croisé des loups


Quelques jours d'horreurs viennent de passer et je n'avais pas le courage de continuer mes écrits.Ma reine à été mise en terre sous une pluie battante vers un arbre centenaire , lequel on dit est l'incarnation d'une des trois vierges , et la tristesse à envahie les cœurs de Casterfer. Mon Maître ne mange plus , ne dort presque plus et à une idée en tête mais il ne veux rien me révéler.L'enfant , lui , à été enfermé dans la plus haute tour du château car comme je l' avais prédis il est devenu dangereux et s'en est pris à l'une de ses suivantes la mordant jusqu'au sang.Depuis , la pauvrette est pâle comme le linge des lavandières et ne sort plus le jour car la lumière du soleil lui fait mal aux yeux.L'enfant , dans sa plus haute tour ,cris sa haine du monde et hurle à la lune lorsque celle ci est pleine.Que va t'il nous arriver et quel est le projet de mon seigneur?


"Angeline! Des pages sont déchiré à cet endroit.Es ce que je continu , il y a encore des écrits plus loin.?"

"Allez y Maître , l'histoire de ce Laon est pour le moins énigmatique .A t 'il mis le mot fin dans ses écrits? "

"Nous le verrons bien.Je continu"


An de grâce 55 de la croisé des loups


L'orphelinat que mon seigneur Enérald à fait construire sur la colline des brumes vient d'être achevé.Il accueillera en son sein les orphelins et les démunis des régions environnantes des Alcerfer.La journée s'annonce riche en événements car mon Maître invite les chefs de clans des Monts noirs et du fourneaux à une grande fête organisée en leurs honneur.Rien n'aurait été possible sans leur soutient financier.Mon Maître m'a cependant soumis une requête : Woolf devra resté caché aux invités et devra rester dans sa tour .


An de grâce 57 de la croisé des loups


Le petit seigneur Woolf s'est échappé la nuit dernière de sa tour et à semé la panique dans les quartiers paysans de Casterfer. Une milice à été envoyé à sa recherche mais il reste introuvable.Les chefs de clans ont quitté précipitamment Casterfer et mon Maître ensuite s'est enfermé dans sa chambre royale.Il ne veux pas me parler et ne fais que répéter que sa damnation est son dû.Je ne comprends pas.Tout se passait si bien.Pourquoi les Dieux anciens s'en prennent à nous ainsi?...


An de grâce 70 de la croisé des loups


Mon seigneur est malade et ne quitte plus son lit.Des apothicaires , ces charlatans , sont à son chevet jours et nuits. Ils lui prodiguent des soins , des potions , et toutes sortes de mixtures dégoûtantes mais rien ne fait.Mon Maître semble sur le point de succomber .Par moment , dans ses délires , il répète par intermittence que tout est de sa faute , qu'il est damné , que ses descendants seront damnés et que la damnation est son dû.Puis il s'endort et son corps semble froid.


An de grâce 80 de la croisé des loups


Le protecteur et chevalier de l'ordre rouge m'a fait mander en bas vers les cuisines du château.Il a quelque chose à me dire et cela semble important.J'y vais de ce pas.

Je suis de retour et je viens de m'entretenir avec Andorre.Il y a eu une dispute entre nous car il voulait voir mon Maître mais je n'ais pu accéder à sa demande.Maîtresse Ursuline est venu nous calmer et j'en appris plus juste après .D'étranges disparitions surviennent depuis quelques temps à l'orphelinat des brumes et un enfant vient d'être retrouvé mort.Sur ce dernier , des griffures significatives et les mêmes avertissements que mon Maître répète inlassablement : la damnation est son dû.Je me rendrais dans une semaine à l'orphelinat et je verrais par moi même ce qu'il s'y passe.


"Il n'y a plus rien ensuite...Les pages ont été arrachées comme si quelqu'un ou quelque chose ne voulait pas que l'on en sache plus.Tout cela me trouble au plus haut point."

"Que voulez vous dire? "

"Je me demande si Woolf n'est pas derrière tout ça!! Et je veux en avoir le cœur net.Regardez, il y a une fissure sur le mur .Je ne l'avais pas vu avant.La lumière des fées commence à s'estomper.Aidez moi à casser ce mur.Il semble friable à cet endroit."

"Tenez Maître , prenez ce barreau de table ."

"Très bien , mais je crois que nos coups de pieds suffiront.A trois on y va .Prête?..Un..deux..trois.."

Par l'assaut de nos pieds , le mur ne résista pas.De la poussière s'éleva dans la cave et nous fit suffoquer un cour instant.Puis notre vision s'habitua et nous découvrîmes derrière le mur fracassé une longue montée d'escalier.

"Allons y Angeline. Voyons où ce chemin nous mène."


Chapitre 13


La montée d'escalier ,tout en colimaçon , semblait mener à une sorte de petite pièce faiblement éclairée dont la luminosité filtrait aux travers de ses interstices. Angeline se trouvant derrière moi ne disait plus un mot.Le temps semblait suspendu.La porte était fermée.Mais derrière celle ci j'entendais comme un souffle , une sorte de respiration prolongée comme si quelque chose dormait. Alors que je m'apprêtais à redescendre je sentis une présence me passer à travers le corps et Angeline ne comprenant ce qu'il se passait fit l'erreur de crier et de redescendre jusqu'en bas des marches à toutes jambes en faisant un bruit de tout les diables.

"Je le savais que j'aurais des ennuis avec elle , je le savais..." me dis je en mon fort intérieur.

La chose derrière la porte sembla tout à coup se mettre en mouvement et un râle de mécontentement se fit soudainement entendre. "QUI OSE ME DÉRANGER DANS MON SOMMEIL...GRRRR...QUE LE CROC ME CROQUE JE VAIS FAIRE UNE BOUCHÉE DE CES INTRUS...GRRRR..."

Entendant l'avertissement je fis comme Angeline et je descendis les marches quatre à quatre sans me retourner.Arrivé en bas je fus accueillis par les bras de la demoiselle ,tremblante de tout son corps , ses seins de déesses sursautant sous les accoues répétés de son cœur apeuré.

"RE..GAR..DEZ.....UN..FAN..TÔ..ME...!!!! MAÎTRE!! Qu'allons nous faire."

Le fantôme nous demanda de le suivre très rapidement et un autre pan de mur (sans fissures celui ci) s'ouvrit sur un autre escalier qui descendait encore plus bas.Nous avons alors entendu une porte se fracasser puis un grognement de colère .Le mur se referma juste à temps .Ma chasse continuait de plus belle et je m'en réjouissais même si je me demandais où le fantôme nous conduisait. L'escalier de pierres nous mena à une pièce étrange où s'écoulait un minuscule petit ruisseau , chemin menant à une échelle de fortune. Le fantôme s'arrêta et nous montra l'échelle.

"Prenez la voie Maître ...Vous y trouverez l'innocence ...Prenez la voie et ne vous retournez pas.."

"Je ne comprends pas fantôme.Qui es tu?..."

"Celui qui jadis a écrit ces notes et dont vous avez lu les mots."

"Laon Ludge? Serais ce vous? ...Et es ce que le monstre de tout à l'heure est le prince Woolf?"

La forme spectrale se figea un court instant semblant dans une réflexion intense puis il se mit à parler et on aurait dis que dans sa voix ils étaient plusieurs ...

"Les noms oubliés , effacés de mon âme défunte ..Les noms prononcés ..souvenirs de temps anciens..Oui!! Laon fut mon prénom et Woolf mon supplice...Les enfants de l'innocence tués par ce monstre...La vengeance d'un être abandonné voulant un nouveau corps..Le plus beau , le plus grand , le plus fort ..Les âmes innocentes lui ont procuré sa nourriture mais Il a toujours fin..et il se repaît de la peur des gens , et mange les enfants de l'innocence..Maître Enérald..souvenir de ce nom...Es ce notre dû??..."

Plus rien ne sortis ensuite de l'entité spectrale.Il nous montra le chemin et disparut à jamais.

"Qu'est ce que c'était ce charabia ?...Vous avez compris quelque chose vous a ce qu'il a raconté?"

"Les énigmes dans la nuit ..."

"Quoi??...Vous aussi vous vous y mettez!!!... Vous me faites peur vous savez.On continu ou on reste là à ruminer ce que le fantôme nous a dis...?"

"Ne soyez pas désinvolte.Je crois que j'ai compris ce qu'il voulait nous dire.Mais comme toute entité il parlait en énigmes..Continuons et je vous dirais mon ressentis.Montons l'échelle et voyons où cela nous mène.Vous vouliez de l'aventure , vous en avez!!.."

Je ne savais pas si l'échelle tiendrait pour tous les deux alors je décidais de passer en premier , Angeline me suivant.Le bois ancien craquait sous mes pieds et la montée semblait interminable.Enfin, j'aperçu une lumière tamisée provenant d'une pièce au dessus de moi.Un anneau de cuivre d'une trappe à l'effigie d'un loup me permis l'accès à la pièce . Mes yeux s'habituant à la luminosité ambiante , nous découvrîmes une petite pièce de forme arrondis avec une seule fenêtre , les murs ornés de symboles anciens et sur l'un d'eux la représentation des trois vierges combattant les démons de l'ancien temps.Sur le mur adjacent ,une autre représentation , celui d'Honoré des Marais recevant des Dieux le feu éternel ,la magie destructrice de l'orbe de lumière.Et au centre , se trouvais une sorte de réceptacle qui brillait d'une aura surnaturelle.

"Qu'es ce que c'est Maître?"

En me rapprochant je découvris ce que contenait la boule lumineuse.

"Angeline , je n'en suis pas sûr , mais je crois que c'est un réceptacle d'âmes.En magie on appelle cela la prison des âmes .Je comprends maintenant ce que le fantôme Laon à voulut nous dire à propos de la signification d"innocence".Nous sommes en présence de toutes les âmes des enfants morts ici depuis des années et gardé précautionneusement par Woolf lui même semble t'il...A moins que..."

"Ne parlez pas en énigmes .Je déteste quand je ne comprends pas.Expliquez vous.Vous avez bien vu qu'on a faillit se faire avoir par une sorte d'être moitié loup moitié humain tout à l'heure non?..Et il semble qu'il n'y ait que lui ici .Donc nous tenons nôtre coupable."

"Non je ne crois pas.Je sens une présence beaucoup plus forte et plus machiavélique. Woolf n'est qu'un pion sur l'échiquier , un gardien protégeant les âmes défuntes car celui qui est l'instigateur de tout cela lui a sûrement promis une nouvelle vie et un nouveau corps.Voilà pourquoi Woolf s'en prend aux enfants mâle et qu'il ne tue que ceux qui ne sont pas digne de lui procurer un nouveau corps.Son Maître est sûrement un démon des anciens temps.Je ne suis sûr de rien mais je crois que l'on a affaire à un Vampyros.

Angeline me regarda incrédule.

"Avec tout le respect que je vous dois Maître Noire , les vampyros appelé communément "vampires supérieurs" ne sont plus de ce monde depuis longtemps et ne sont que contes que l'on raconte dans les tavernes ..."

"Malheureusement et du à mes sens plus développé que les vôtres ma chère , je sens un mal ancien ici, plus ancien que tout les démons que j'ai eu à affronter dans ma vie.De plus , ce qui me fait douter c'est ce que vous avez pris pour des ombres dehors.Je ne vous l'ais pas dit sur le moment car j'attendais d'en avoir le cœur net mais ce que vous avez pris pour des ombres sont en fait des stagnants , esclaves des vampires supérieurs , eux même Maîtres incontestés de la communauté vampirique."

Angeline s'approcha de moi et m'effleura la joue avec ses doigts si fin et si doux.

"Vous savez Maître que si je suis venu à vous c'est parce que j'ai toute confiance en votre personne.Je ne sais ce qui va nous arriver mais je vous suivrai .Je crois que mon cœur n'est point indifférent envers votre personne..."

Nos yeux se croisèrent , nos deux cœurs battant si fort que nos sens s' entremêlèrent en un tout , et nous prenant les mains nous nous embrassâmes d'un fougueux baiser.

"Moi aussi je ne suis pas indifférent à vous..." dis je et un autre long baiser se mua ensuite en caresses voluptueuses .Nos corps bientôt ne firent plus qu'un dans cette pièce qui n'était autre que la petite chapelle de l'orphelinat des brumes.Le temps semblait suspendu nous aimant tout deux jusqu'à l'aube matinale. Tout à coup , alors qu'à peine sortis de notre nuit de volupté , nous entendîmes provenant du dehors un grognement de fureur .En regardant par l'unique fenêtre de la chapelle nous vîmes Woolf invectiver de sa gouaille un étrange être tout de noir vêtu et ce dernier semblait entouré par des ombres.

"Angeline , ma chère , je crois que l'on a trouvé notre vampire!"

"Comment?..Mais comment on va faire pour les rejoindre?..Nous sommes coincé dans cette pièce , non que ça me déplaise , mais assez de batifoleries pour aujourd'hui.Essayons de cueillir le fruit tant qu'il est mûr."

"Je crois que j'ai une idée.Prenons avec nous le réceptacle des âmes.Mon objectif était aussi de sauver les enfants disparu.Peut être que si j'arrive à renvoyer le vampire supérieur dans ses enfers , alors les âmes emprisonnés seront libre et peut être certains enfants retrouveront leurs corps.Pour ce qui est de les rejoindre et si vous n'avez point peur du vide passons pas cette fenêtre exiguë. Ne perdons pas de temps."

Ouvrant la fenêtre , nous nous sommes suspendu à son rebord et grâce à une gouttière descendant jusqu'en bas nous avons rallier la terre ferme.Un trais de lumière provenant du soleil nous réchauffa alors...

Woolf et le vampire supérieur était proche..


Chapitre 14


Angeline et moi nous sommes approché très lentement du vampire et du loup garou. Woolf semblait dans une rage folle et n'arrêtait pas de dire à l'être de la nuit qu'il l'avait dupé.

"Vous!! disait il , vous êtes un être vil et un menteur.Je vous ais servis depuis toutes ces années et en récompense vous me dîtes que vous me bannissez et que je dois retourné là où tout à commencé pour moi...Mais là bas , il n'y a plus rien , je ne suis plus rien à cause de vous..Et mon dû alors?...Tant d'années à attendre pour rien...Grrrrr...Vous me dégouttez..."

L'être en noir entouré de ses ombres (qui n'étaient autre que des stagnants à l'état de fantômes corrompu) s'approcha du loup.Ce dernier s'était recroquevillé sur lui même sans dire un mot.

"Woolf ne soit pas triste .Toute histoire comporte une fin et pour toi il est temps que tu me quittes.Tu as été un bon gardien et je t'en remercie mais oui je t'ais menti.Je suis ainsi fait.Les vampires sont fourbes c'est dans notre nature.Ton dû ne sera pas et tu n'obtiendras jamais ce que tu m'as demandé il y a tant d'années.Tu es né loup garou et tu mourras ainsi."

Woolf releva sa grosse tête poilu et je vis de la souffrance dans ses yeux.

"Je suis le seigneur Woolf des Alcerfer et je n'accepterais jamais que l'on me parle ainsi.Je vous ais fait confiance il y a de cela il me semble des décennie.Quand vous m'avez aidé à m'enfuir de Casterfer j'ai cru en vous.Quand vous avez corrompu mon père que je haïssais au plus haut point j'ai cru en vous.Quand ma mère est morte non des suites de sa mise bas mais parce que vous l'avez mordu pour qu'elle devienne l'une des vôtres , je croyais en vous.Quand mon père est devenu fou car il savait la vérité a propos de sa reine et que du fait de son ralliement aux chefs de guerres des Monts noirs et du fourneaux il ne pouvait plus revenir en arrière car il avait fait un pacte avec le diable lui même , j'ai cru en vous.Et enfin quand vous m'avez dit que je serais le gardien des âmes dont vous auriez besoin pour refaire vivre votre communauté vampirique je l'ais fais et la seule chose que je vous ais demandé en contrepartie c'était de faire de ce corps exécrable un vrai corps humain beau et resplendissant ."

"Woolf , j'ai beau être un vampire supérieur je suis dans l'incapacité d'accéder à cette demande.La magie seule pourrait t'aider...Mais tu le vois je ne suis pas magicien..."

"Je le vois très bien Vampire!!..Je vais donc vous tuer sur le champs et ensuite je me vengerais de tout le mal que l'on m'a fait en tuant tout les villageois et villageoises de Hillchurch "

"Pourquoi tuer des innocents alors qu'ils n'y sont pour rien dans cette affaire?.Woolf , je t'ais permis par moment de te nourrir des enfants mâle du village car leur chair est plus tendre et que leurs âmes sont plus succulente pour nous les vampires et tu ne t'en ais pas privés n'es ce pas mais c'est finit .Il est temps de mettre un terme a la terreur du loup.Il est plus que temps que la communauté vampirique reprenne sa place dans ce monde..."

Woolf s'était mis sur ses pattes arrière et hurlant à la lune était prêt à se jeter sur le vampire et ses sbires. C'est à ce moment précis qu'Angeline et moi nous nous sommes mis à découvert.Le vampire nous vis en premier.

"SUFFIT QUE TOUT CELA....WOOLF ARRETEZ!!!....CET ETRE VIL NE VOUS LAISSERA AUCUNE CHANCE ...IL EST TROP FORT POUR VOUS..."

"GRRRRRR!!!!!! Vous êtes les intrus de tout à l'heure!!!...J'en finit avec le démon et ensuite ça sera à votre tour...GRRRRRR!!!!"

Woolf , malgré ma mise en garde , s'élança au devant du vampire supérieur.Ce dernier voyant que le soleil n'atteignait point ce côté de la colline , ouvrit en grand son habit noir ,pris son épée d'argent et s'élança sur Woolf. Le loup garou toutes griffes dehors se jeta dans la bataille et fut submergé par les ombres noires qui l'englobèrent .Il se retrouva englué dans un amas d'ectoplasmes malfaisantes et ses mouvements semblaient être désarticulés et d'une lenteur maladive.Le vampire voyant que Woolf ne pouvait presque plus bouger le transperça de part en part avec son épée. Woolf hurlant , eut un dernier soubresaut et se jeta de nouveau vers son ennemie de l'ombre.Il ne l'atteint jamais et le loup garou mourru dans une mare de sang s'écoulant sur les tombes de ses aïeux en contrebas. Le vampire eut un rire sarcastique.

"Ainsi finit la lignée des Alcerfer...dans une mare de sang!!...Ah ah ah !"

"Arrêtez tout de suite!! Woolf vous a fait confiance et vous l'avez dupé mais le loup garou était un piètre adversaire par rapport à moi."

Le vampire était de nouveau entouré par ses ombres et avait repris son habit noir.Il m'invectiva.

"Un piètre adversaire?..Oui sans aucun doute...Mais vous ! A qui ais je affaire pour que vous soyez si sûr de votre réussite à mon égard?"

Angeline me regarda et se mis en retrait me laissant le champs libre.

"Savez vous que j'ai sentis votre présence depuis le bas de cette colline..."

"Oui ! Et alors?..La divination n'est qu'un jouet a mes yeux.Je suis un vampire supérieur et ce n'est pas un pauvre humain qui va m'empêcher d'arriver à mes fins..."

Mon regard se figea dans le regard glacial du vampire.Il compris alors à qui il avait affaire.

"Un Deathcher voyez vous ça!!.."

"Oui ! Je m'appelle Sir Cédric Noire.Souvenez vous bien de ce nom car c'est l'être qui va vous détruire"

Je ne le vis pas arriver.Dans un éclair il se matérialisa devant moi et avec ses mains décharnées aux longs ongles de mort il me pris le cou.

"C'est plutôt moi qui va vous détruire Deathcher et vous allez devenir ce que vous avez toujours redouté!!!"

"Vous êtes et vous serez le dernier vampire ..Vous allez mourir" lui dis je avec grande difficulté Il ne vit pas alors que j'avais sortis mon orbe trop occupé à essayer de me mordre . Il ne su jamais ce qu'il se passa.J'invoquais le feu éternel et dans un éclair de lumière ce fut le vampire cette fois ci qui fut englobé d'une aura de lumière incandescente.Je ne vis que son regard et cette fois ci je vis de la peur en lui.Le feu éternel le consuma de l'intérieur et il explosa dans une gerbe de flammes et de cendres.Les stagnants voyant que leur maître n'était plus devinrent un danger encore plus conséquent que le vampire.Ils se ruèrent sur moi et je fut englué d'ombres corrompu .

"Maintenant...Angeline!!!..Avais je réussis à dire alors que le magma noirâtre de mort m'envahissait presque complètement. J'entendis un craquement sourd puis de multiples cris se propagèrent dans l'espace temps me reliant à la réalité .Tout à coup , un flash puissant émanant du ciel lui même transperça la brume et les ombres disparurent pour toujours.Le soleil apparut dans le ciel .Les brumes n'étaient plus.Je me relevais tant bien que mal et autour de moi je vis les fantômes des enfants morts.D'autres, bien vivant mais hagards (comme s'ils sortaient d'un rêve éveillé) sortirent de la forêt tenant dans leurs bras des nourrissons .La malédiction avait été vaincu.

Angeline tenait encore dans sa main un bout du réceptacle des âmes .Elle me sourit.Certains enfants sauvés ne comprenaient pas ce qu'ils s'étaient passé.Les enfants fantômes eux me remercièrent puis disparurent emportant avec eux la maison de la colline et ses secrets .Ce fut comme si rien de tout ce que nous avions vécu avait existé et seul le cimetière énigmatique perdura .


Peut être un jour le mystère du seigneur des Alcerfer sera complètement résolu.Mais en cet instant où j écris ces lignes des zones d'ombres subsistent.


Une année vient de s'écouler depuis que nous avons sauver Hillchurch de la malédiction et du retour des vampires sur cette terre. J'ai quitté depuis la confrérie des frères noirs et me suis marié avec Angeline la femme de ma vie.Désormais nous vivons dans un lieu reculé proche de la forêt de givre et je suis le plus heureux des hommes car je viens d'apprendre que nous attendions un heureux événement.Encore neufs mois à attendre et j'aurais un fils.

Je n'oublierais jamais mes années passées chez les Deathchers mais une vie ne dois pas se cantonner à une seule voie.

Le destin des hommes est tracé et je suivrai le chemin qui m'est dû.

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