Décalage
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Décalage
Comment fait quand on se sent en décalage ?
Une société maboule et biface.
La partie du haut qui court après le temps, parce que le temps c’est de l’argent et que l’argent ça rend pas heureux mais ça permet quand même d’y être.
Et l’autre partie en bas qui trime pour ceux du haut et qui n’ont droit à rien.
En haut, aussi, parmi ceux qui courent, il y a ceux qui sont au-dessus du haut et qui se gavent littéralement. Eux, ils s’en foutent du temps : ils le font perdre aux autres en leur pressant le citron jusqu’à ce que mort s’en suive, sous prétexte d’efficacité productive et de rentabilité financière.
Ah ça, la rentabilité financière… Elle a bon dos, elle permet à ceux-là de s’enrichir en hypothéquant l’endroit où vit ce monde qui fourmille, en pillant les ressources, en crevant les écosystèmes, la biodiversité, en inventant des encadrements qui font que les individus sont surveillées du soir au matin et du matin au soir, leur nourriture est modifiée et infestée. Leur quotidien est empli d’objets qui sonnent, qui bipent, qui vibrent, qui s’agitent pour les réveiller. Là où ils vivent, il y a de la publicité partout pour faire croire qu’acheter des choses c’est le top et que c’est ça la vraie vie et qu’il ne faut surtout pas penser à autre chose…
Ceux d’en bas, lorsqu’ils ne triment pas, sont les proies faciles de fous qui s’emparent de leur pensée, de leur être, pour les faire mourir dans une guerre qu’ils sont seuls à mener pour le bien d’un inconnu.
Ca donne envie, un monde pareil ?
Tandis que des utopistes, des rêveurs, songent à un monde meilleur, sans violence, avec des pâquerettes dans les cheveux et de la musique du cours de yoga.
Ces personnes-là, avec leurs défauts, leurs qualités, leurs galères, sont autant de petites perles qui s’échouent sur la plage et sont souvent coincées entre des grains de sable. Mais elles tissent un fin collier depuis des années et ce collier se durcit au fil du temps, et le sable qui se trouve autour de ces petits bijoux se cristallise et devient perle à son tour.
C’est comme ça, qu’à la file indienne, parmi les grains de sable, émerge ce trésor de pensée positive, d’attitudes solidaires et d’initiatives dynamiques.
Je veux faire partie de ce collier de perle. Je pense déjà en faire partie. Je souhaite faire devenir les grains de sable qui m’entourent aussi conscient que moi des problématiques de cet en haut en bas sans dessus dessous. Je veux être l’un des individus porteurs de ce changement doux et inévitable. Je désire une chose : la réussite de ce collier. Que ce collectif de perles soit le plus habile possible, qu’il ne cède pas à la pensée unique et qu’il trouve les réponses nécessaires aux paradoxes auxquels il est constamment confronté…