Demande à la poussière

evagreen

John Fante avec Demande à la poussière, a su trouver le style et les mots.

Il a cette plume franche et met son coeur à nu, cette façon d'auréloer le trivial repoussant de quelque émotion, de quelque magie, ce "je-ne-sais-quoi" qu'ont les grand génies, les âmes sensibles.

John Fante a su, sous couvert de Bandini, exprimer la fulgurance des émotions et la confusion qui régnait en lui. Il a osé nous confier les clés de son âme pour un voyage d'une rare intimité, le tout dans un langage brut mais non dénué d'innocence, et donc de poésie.L'histoire d'Arturo c'est notre histoire, jeune garçon sensible et fragile àla pschologie si complexe qu'il a du mal à se comprendre lui-même, il annonce par là Holden Caufield. Si Proust a su nous rejouer la douce mélodie de sa conscience Fante nous propulse à travers les ruelles de la sienne, ça ne sent ni la madeleine ni la mondanité mais plutôt la poussière, la crasse d ela ville, la peur et la fureur, mais toujours, la sensibilité nous émeut et nous bouleverse. L'humour mêlé au tragqiue rachète le personnage dans une auto-dérision qui fait toue la force tragi-comique d'une véritable épopée humaine. On se plaît à suivre le jeune Arturo dans ses réflexions sur la vie, on aime voir combien il se sent fort et invinicble, ou plutôt combien il aime le prétendre. Aprce quau fond c'est comme si le narrateur jouait avec lui-même. Un moment il va discourir sur la vie et s'en faire une idée et à un autre il va avouer ne rien y comprendre et retrouver cette candeur , sinon pathétique, extêmement attachante.

Son rapport avec les femmes dévoile bien l'ambiguité d'un personage qui joue au dur pour mieux masquer sa fragilité. Bandini cherche la compagnie des femmes pour mieux les fuir, incapable d'aimer Camilla il préfère la haïr. Arturo ne sait pas trouver les mots, il 'na pas appris à aimer, entre Vera et Camilla il se retrouve compressé, entres ses envies et sa morale, entre son idéal du moi et son surmoi pourrait presque-t-on dire. Parce que le personnage est toujours multiple, fugace, incomprhénsible même. Il y a le Badini qu'on pense connaître, celui sont il nous parle, celui qu'il avouie être, celui qu'il se révèle être, celui qu'il montre aux autres et celui qui cache. Car au fond les tribulations miséreuses et grotesques d'un jeune immigrant en quête d'"American Dream", et avant tout d'amour nous entraînent à travers l'Amerique mais surtout à traevrs nous-même. Fante ne fait jamais que décrire avec les tripes ce qu'il avécu, et on ne peut imaginer combien ce terme, désormais galvaudé, se révèle incroyablement difficile à appliquer. Car combien d'écrivains sous prétexte de franchise se mentent à eux-mêmes et à eux lecteurs ? Fante se décrit, sans partis pri, sans lamentations, mais avec humour et sincérité, à travers le jeune Arturo et derrière chaque mot on sent une vie toute entière, derrière chaque page le sang battant dans les temps, le soleil écransant d ela Californie et la sueur se mêlant à la poussière et aux sentiments pour mieux nous faire vivre avec lui l'histoire de sa solitude, l'histoire de sa vie.

Puceau de la vie, puceau des femmes, Bandini nous raconte l'histoire de tous les immigrés désorientés d'une génération qui anonce la "Lost Generation" avec Hemingway et sa bande. Loin du rêve américain, comprimé entre la fureur de la poussière et l'angoisse existentielle du vide Fante parle de lui, et de nous, et sait trouver la poésie à travers ce qui paraît être le vulgaire des mots et le vulgaire de la vie, en cela il rend sa beauté aux choses que l'on qualfie, sinon de grossière, triviales, et en cela il est un artiste génial.

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