Dernière Ode
Alice Pervilhac
Dernière Ode
Lourde et puissante, ma monture frappe le sol,
De son galop régulier, déclaration de guerre
A ce peuple décadent qui se dresse contre nous.
Hommage à Yngvi, la bataille, peu à peu, prend corps,
Tandis que les guerriers sentent monter en eux
Une ivresse sans égale, une pulsion de mort
Les fers s’arrachent de la boue avec lenteur et force, implacables,
Et la pluie torrentielle lave le sang qui n’a pas encore coulé
Chacun de nous a dit au revoir aux femmes, aux enfants, aux vieillards,
Prêts à partir combattre, honorés de mourir,
Les berserkers se sont recommandés aux Dieux du Panthéon
Ils n’attendent plus que le moment où s’entrechoqueront
Cette formation sévère et notre assemblée barbare
Je n’ai aucun regret, je sais que je vais mourir
Et c’est avec respect et dans l’honneur que je vais accueillir
Le fer et la douleur qui déchireront mes entrailles
Le Valhalla, pour moi, est proche, et mon cœur se fait dur comme la roche
La plaine, bientôt, sera rouge de nos vies,
Qui s’écouleront de nos plaies béantes,
Douloureuses et mortelles, elles marqueront nos corps,
Ces balafres, impuissantes à toucher nos cœurs
Autrement que comme preuves de bravoure
Les chevaux, eux aussi, s’impatientent, et leur galop devient désordonné.
L’affrontement se rapproche à un rythme effréné
M’empêchant de penser, de voir, et de me protéger,
De la flèche enflammée, qui déjà, me transperce le cœur.
Je ne sais déjà plus si cette ardeur brûlante,
Qui me dévore, me consume, et me hante
Est une folie guerrière, ou l’appel des Dieux
Mais peu m’importe, car, déjà, je sais,
Que notre rage et nos lames trancheront
Le cou de ces impurs, et leur civilisation…
Lourde et puissante, ma monture frappe le sol,
De son galop régulier, déclaration de guerre
A ce peuple décadent qui se dresse contre nous…