DES PAILLETTES DANS LES AIRS 2

Véronique Decoudun

Suite du 1er tome.


HAYLEY


J'ai un peu de mal à me réveiller ce matin et surtout à retrouver mes esprits. La veille, nous avons fait une partie de bière pong une bonne partie de la nuit. June dort encore à côté de moi. Je sors doucement de la tente, dans laquelle nous avons passé la nuit toutes les deux, puis tends l'oreille pour vérifier si les garçons sont réveillés. Mais dans l'autre tente tout était encore silencieux. La veille Cameron, m'avait dit que sur le parking il y avait un food truck où l'on pouvait acheter des boissons et des trucs à manger. Je décide d'en prendre le chemin pour aller chercher pour tout le monde de quoi grignoter en guise de petit déjeuner. Arrivée à la hauteur du parking, je remarque la moto de Jax, elle n'a pas bougée depuis la veille. Je scrute les alentours dans l'espoir de l'apercevoir. Mais non, aucune trace de lui. Pas très loin de là, je repère le fameux food truck. Quelques clients sont déjà entrain de faire la queue et attendent d'être servis. La plupart sont des jeunes comme moi. Apparemment nous sommes nombreux à nous être donné le mot pour passer le weekend. Je patiente tranquillement attendant mon tour lorsqu'une voix féminine derrière moi m'interpelle :

- Hayley, c'est toi ?

Je me retourne et me retrouve nez à nez avec Beverly, ma colocataire à l'université.

- Hey, Bev', salut. J'ignorais que tu passais toi aussi le weekend ici.

- Ouais, je suis venue avec mon père et ses amis.

- OK. 

Un mouvement derrière elle attire mon attention. Je jette un coup d'œil par dessus de l'épaule de Beverly et vois un groupe de plusieurs mecs arriver. Je ne sais pas si c'est l'effet de masse mais ils étaient impressionnants. Tous avaient une démarche qui semblait dire « nous sommes dangereux, ne venez pas nous emmerder ». Celui qui était à la tête du groupe avait la cinquantaine passée. Plus jeune il devait être beau, car il avait encore de la prestance, mais ce sont ses yeux qui me frappèrent le plus. Ils étaient d'un bleu translucide. Je suis sûre qu'il pouvait me transpercer en un seul regard. Ce dernier d'ailleurs, interpelle ma colocataire.

- Beverly !

Elle se retourne lentement en direction du groupe. Je l'entends marmonner « quand on parle du loup… »

- Papa.

- T'as quitté le camp, je te cherchais partout.

- Bah, tu vois tu m'as trouvé, je n'étais pas loin.

- Préviens-moi la prochaine fois.

- OK, mais tu n'étais pas obligé de venir avec la cavalerie. Lui dit-elle en désignant les autres types qui étaient avec lui.

Arrivé à notre hauteur, je pu mieux l'observer. Son visage semblait inquiet. Il a le visage marqué comme ceux qui vivent souvent au grand air. Mais je dois avouer que pour son âge il devait certainement rencontrer du succès auprès de le gente féminine. J'en étais là de mes réflexions lorsque je m'aperçu que lui aussi m'observait. Ses yeux froids posés sur moi, m'analysaient. Sous la pression de son regard, je ne me sentais pas du tout à l'aise, j'avais même la trouille. La voix de Beverly vient à ma rescousse :

- Papa, je te présente Hayley, ma colocataire à l'université.

Je déglutis avec difficulté, lui impassible continue à me scruter. Je lui tends la main pour la serrer et le saluer.

- Bonjour, Monsieur, ravie de vous rencontrer.

Il fixe un instant ma main tendue et fini par me la serrer à son tour. Sa poigne est ferme, il a complètement englouti ma main dans la sienne. J'ai l'impression que mes doigts allés se broyer sous sa pression.

- Pop's, tu peux m'appeler comme ça.

- OK…. Pop's.

Je ne sais pas trop quoi dire, je continue à le regarder droit dans les yeux. Quelque chose me disait que ce n'était pas le genre de type à apprécier qu'on ne le regarde pas dans les yeux quand on lui parlait. A mon grand soulagement j'entends la voix de la vendeuse me demander ce que je voulais commander. Je me retourne vers cette dernière et lui passe ma commande. Le temps qu'elle me prépare mes cafés et mes donuts, un grand silence inconfortable s'installe entre nous. J'en profite pour détailler les autres types qui l'accompagnait. En prêtant plus attention, je remarque qu'ils portaient tous le même gilet en cuir coupé aux épaules. Mon regard se pose sur un en particulier et ai un petit sursaut de surprise en le voyant. Lui me regardait fixement le visage impassible.

- Bakers… soufflais-je.

- Mon ange, me répondit-il en inclinant légèrement la tête.

Pop's nous regarde tous les deux, puis demande :

- Vous vous connaissez ?

- Ouais, c'est la fille que j'ai aidé hier soir.

- Ah.

Au moment où Pop's s'apprêtais à ajouter quelque chose, la serveuse m'annonce que ma commande est prête. Je saisis mes cafés et mon sachet de donuts lorsque Pops me dit:

- Tu devrais venir prendre le petit dej avec nous. Comme ça je connaitrais mieux les amis de ma fille.

Cette invitation était plus un ordre qu'une demande.

- C'est aimable à vous, mais je dois rejoindre mes amis et leur apporter ça. Lui répondis-je en lui montrant mes cafés à emporter que je tenais en équilibre dans une main et mon sachet de donuts dans l'autre.

- Dans ce cas, apporte-leur et rejoins-nous.

- Oh, oui s'il te plait Hayley, dis oui !

Au ton suppliant de Beverly, j'hésitais entre accepter ou refuser. Mais elle semblait désespérée et ne pas vouloir rester seule avec ces gars. Je regarde son père, une brève lueur de tristesse traverse ses yeux en entendant la supplique de sa fille. Je pousse un soupire et lui réponds :

- Entendu, j'apporte ça et je vous rejoins.

Je commence à les dépasser pour rejoindre Brandon et les autres. Mais une main s'empare de mon plateau en carton dans lesquels se trouvent les cafés. Je lève les yeux vers le propriétaire de cette main et me rends compte que c'était celle de Jax :

- Attends je vais t'aider. 

- Oh euh, ce n'est pas la peine, je peux m'en sortir toute seule.

- Mon ange, tu ne sais même pas où on a établi notre campement.

- Vu sous cet angle…

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