Dieu et le Big Bang

Dominique Capo

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Plus édifiant encore est l'émergence des trois Religions monothéistes qui les ont remplacé. Le Judaïsme, le Christianisme et l'Islam se sont directement inspirées des mythes et des légendes des Civilisations qui les ont vu naître, puis prospérer, pour se propager. En voici trois exemples assez parlants :


La Mythologie Grecque définit LA Création du Monde ainsi : « Au commencement, seul le Chaos existait. En sortirent Gaïa – la Terre -, et Éros – la Vie. Gaïa enfanta Ouranos - le Ciel Étoilé. Des amours de Gaïa et d'Ouranos naquirent les Titans et les Cyclopes. Ils furent engendrés par le sang de ce dernier. Mais, au fur et à mesure de leur naissance, Ouranos les enfouit de nouveau à l'intérieur du corps de Gaïa. Et c'est à partir de certaines fleurs magiques poussant sur son ventre qu'ils apprirent à préparer un miel artificiel les rendant Immortels.

Puis, un jour, un des Cyclopes appelé Cronos parvint à s'approcher d'Ouranos. Et il le châtra, puis le détrôna.

C'est Cronos qui régna ensuite sur l'Univers. Cependant, dès que ses enfants naquirent, il les dévora. Il savait en effet que son propre Fils le limogerait. De fait, à la naissance de Zeus, Rhéa donna à Cronos une pierre emmaillotée de langes. Elle cacha l'enfant en Crète, où il fut nourri par la chèvre Amalthée. Maitre de la Foudre et du Tonnerre, il commanda aux Immortels. Il vainquit les monstres engendrés deux générations avant lui. Et il donna un nouvel ordre à l'Univers.

Zeus régna dès lors sur l'Olympe. Il présida au banquet des douze Grands Dieux de la Grèce ; dont il est le Frère, le Père, ou l'Amant. Et de son Palais Céleste, il surveille la troupe turbulente des autres Dieux et des Héros.

Car, un jour, un Héros dénommé Prométhée se joua de lui : après le sacrifice d'un bœuf, celui-ci ne lui offrit que les os nus de la bête. Et il réserva la bonne viande aux Hommes. Zeus comprit malgré tout la ruse. Il se vengea en privant les Hommes du feu de la Connaissance qu'il était le seul à le posséder.

Toutefois, Prométhée le lui déroba et le donna aux humains. Zeus, irrité de voir briller l'éclatante lueur du feu, décida de punir Prométhée et ses protégés. Il demanda à Héphaïstos et à Athéna de créer une femme du nom de Pandore. Ils l'ornèrent de toutes les qualités du monde. Puis, finalement, Zeus l'envoya auprès du frère de frère de Prométhée appelé Épiméthée.

Hélas, avant de quitter l'Olympe, Pandore, dévorée par la curiosité, souleva le couvercle d'un vase qui contenait tous les maux de l'Humanité. Ils se répandirent sur Terre. Affolée, Pandore réussit à refermer le vase rapidement. Y demeura bloquée l'Espérance. Quant à Prométhée, il fut tout de même puni : Zeus l'enchaîna au Caucase, où un aigle lui dévorait le foie ; tandis qu'il renaissait sans cesse. ».


En ce qui concerne le Déluge, un des nombreux mythes mésopotamiens sur le sujet en est le meilleur exemple. Il s'agit De celui parlant de Ziusudra :

« C'était il y a longtemps, très longtemps. A cette époque, les Dieux vivaient sur la Terre. Et c'était la période durant laquelle le seigneur du Firmament Anou, l'exécuteur des décisions Divines Enlil, la déesse de la Guerre et de l'Amour Charnel Innana, et le maître des Eaux et le protecteur des Hommes Ea, habitaient le Monde.

En ce temps là, donc, la Terre était surpeuplée. Les humains avaient crû et multiplié. Et la Terre beuglait comme un taureau sauvage. Anou fut réveillé par sa clameur. Il tint aussitôt conseil auprès de ses Frères et de ses Sœurs. Il leur dit : « L'agitation de l'Humanité est intolérable. Il n'est plus possible de dormir à cause de ce brouhaha incessant. ».

Alors, les Dieux décidèrent d'exterminer l'Humanité.

Cependant, Ea eut pitié d'un homme appelé Ziusudra. Il l'informa de la catastrophe imminente en lui parlant à travers la paroi en roseaux de la maison du roi. Il lui enjoignit de construire un bateau. Il le pressa d'y embarquer sa famille : « Détruis ta maison, lui expliqua t-il. Fabrique un navire. Abandonne tes richesses, et fais fi de tes biens. Préserve ton souffle de vie, et embarques-y ta descendance. ».

Comme on le lui avait ordonné, Ziusudra construisit dès lors un bateau : « Je plaçais à son bord tout ce que je possédais. Je chargeais tout ce qui put donner la vie. J'y fis aussi monter tous mes parents et alliés. J'y fis monter troupeaux nomades, bêtes sauvages, ainsi que tous les maîtres artisans. Et voici qu'ensuite, arriva le moment décisif : Lorsque parurent les premières lueurs de l'aube, une nuée noire monta des fondements du Ciel. A l'intérieur d'elle, le dieu de l'Orage Adad ne cessait de gronder. Manifestant son courroux, il changea en ténèbres tout ce qui était lumineux. Les assises du Monde se brisèrent comme un vase. Durant tout un jour, la tempête se déchaîna. Soufflant fougueusement, elle fit s'abattre un Déluge sur les humains. Lesquels ne se virent plus les uns les autres. On ne les aperçut plus que du haut du Ciel. Et les Dieux eux-mêmes s'épouvantèrent de ce Déluge.

Ils reculèrent, et remontèrent jusqu'auprès d'Anou. Tapis comme des chiens, ils se couchèrent hors du Monde. Innana se mit bientôt à crier, puis à se lamenter. Elle dit : « Voilà que le jour s'est changé en boue. J'ai approuvé le combat pour la destruction de ces créatures, moi qui les ait pourtant enfantées. Comme du frai poisson, elles remplissent maintenant la mer. ».

Puis, pendant six jours et sept nuits, le vent souffla. Le Déluge tempétueux nivela le pays. Lorsqu'enfin arriva le septième jour, la tempête diluvienne s'affaiblit. La mer redevint calme, le vent mauvais silencieux, et le Déluge cessa : « J'observais le Ciel, expliqua Ziusudra. Un profond silence régnait, et je constatai que toutes les populations s'étaient métamorphosées en fange. Comme un toit, l'eau s'étendait uniformément.

J'ouvris une lucarne ; un vent frais me caressa la joue. Je m'agenouillai alors, et, immobile, je me mis à pleurer. Des larmes coulèrent sur mon visage. Je scrutai ensuite les horizons aux confins de la mer. Une montagne nommée Nitsir émergea à quatorze lieues de distance. Le bateau y aborda.

Le mont retint le navire ; il l'immobilisa. Et, lorsque la fin du septième jour arriva, je fis sortir une colombe et la laissa partir. La colombe s'en alla, mais revient au bateau. Nulle place où se poser ne s'offrant à elle, elle avait fait demi-tour. Je fis ensuite sortir un corbeau, et le laissa partir. Le corbeau s'en alla, mais voyant que les eaux s'étaient retirées, il chercha à manger. Il voleta, coassa, et ne fit pas demi-tour. ».

Ziusudra sut donc qu'il pouvait débarquer en toute sécurité : « Ayant fait sortir tout le monde dans toutes les directions, j'offris un sacrifice aux Dieux. Je répandis une libation sur la pointe de la montagne. J'entassais de l'acore, du cèdre, et du myrrhe dans des coupes. Les Dieux en sentirent l'odeur délectable. Et, comme des mouches, ils se pressèrent autour du sacrificateur. ».

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