Digoin, l'île charolaise
Laurent Pendarias
Si vous craigniez la pollution, les épidémies d'Ebola ou encore les invasions de zombies, je vous recommande la ville de Digoin.
Située à deux heures de route de n'importe quelle ville de cent mille habitants, la cité n'est pas qu'une île au sens géographique du terme, c'est également un îlot de tranquillité au cœur du charolais. Là-bas vous croiserez plus de bovins que d'humains.
Si les gaz des voitures rendent vos enfants malades, si vous en avez assez du bruit la nuit ou encore si les voitures brûlées chaque semaine vous insupportent, rejoignez-nous.
Certes, les jeunes vous diront qu'on s'ennuie. Chez nous, les bars ferment à vingt-et-une heure. On se couche tôt. Même les criminels sont au lit quand la nuit tombe. Je n'ai, de ma vie, jamais vu une bourgade aussi tranquille, à l'image du fleuve Loire qui s'écoule le long des berges. C'est un plaisir, sans cesse renouvelé, d'arpenter ces terres et de respirer un air froid, à la fois si inspirant et si énergisant.
Je n'ai découvert que très tard que notre ville abritait un camping bien particulier: nous louons des maisons-bateaux. Des chalets flottants. Pourquoi pas? Les touristes européens se pressent pour visiter la ville. J'en ignore la raison.
Est-ce pour notre fameux musée de la faïencerie ? Ou pour notre église, faîtée par deux authentiques cigognes? Pour les pistes à vélo bordant le pont canal ?
En tous cas je vous invite à vous arrêter si vous passez dans le coin. Ce n'est pas la Sillicon Valley. Nous n'avons qu'un cinéma, avec une unique salle, mais nous avons de l'air, de l'espace et du temps.