Dimanch’blues

boukinoli

Dimanch’blues

La gaité de dieu m’attriste
L’anxiété des bêtes féroces répétant
presque instantanément les cauchemars me glace
Qui dresse le chapiteau des lianes ?
Qui fait cingler le fouet des cieux ?
Qui conduit la mâchoire du meurtre ?
Qui offense le repas du vainqueur ?
Qui trouble le repos du créateur ?
C’est dimanche ! Relâche du cirque
Ramadan du spectacle

L’auteur de vérité plonge sa main dans l’ivresse
Universelle de milliards de têtards en expansion...

Je t’ai vu ! Pris en flagrant délit de miracle de foire
Pris en train de fourguer ta came
Dans les recoins bouillonnant de sang chaud
Dans les replis qui sentent la pisse de croyance
De lendemain de fête...

J’ose, je suis laïque le hic j’ose te le dire en face
C’est la crise, la cassure du genre, le mépris du vase
et du foutre, reste l’or politesse d’usage.

Mais enfin dieu des fourrures et du strass
Quelle époque de peau de lapin
Se recroqueviller en boule de loto
Fermer les écoutilles et s’injecter des programmes
En boucle
En cascade
A la régalade
Jusqu’à plus jamais rien à faire
Bruler ses dernières cartouches de crédit
De promesses renouvelables par tacite décomposition
Compter les trépassés de la petite semaine
Les tracassés du dernier verre
Les trépanés du quotidien
Enfin les moutons de mon sommeil d’abonné
 D’abreuvé, d’affaissé aux heures creuses
Enfin cette morne solitude foutaise massive
d’abominable homme des grilles déjà remplie
Jusqu'à la lie

Dimanche, dimanche qui me saigne d’ennui
Qui ne veut pas vomir l’enfance
Des grands-huit des sorties de messe et des pâtés en croute
Régime donc sec sous les traits de Jack l’éventreur de vieilles lunes
Mes souliers de visites vernies  tortures interminables
les souvenirs de papiers mâchés et remâchés
l’agglutinement des peurs et des fou-rires que je bazarde
Un paquet de hardes, paquet, gros paquet que je trimballe
Comme un petit bossu de bonheur ganache
Serpentin facétieux confetti interdit

 J’émigrerai dans une grotte-monde
Je quitterai la rue étroite des rires tristes
Du soleil dédaigneux – Raisons trop fâcheuses
Paroles de l’immobilité automatique avant l’arrivée
Des grands yeux – Luttes humaines voici l’aveu
L’avant - Avenir radieux – Voici l’enfant curieux
Derrière la fiancée du monde – Belle et vaine
Miraculeusement sauvée....

Si cela était – L’après Patagonie – l’après Rimbaud
Les rues irradiées comme des voiles mystérieux espagnols !

Le couteau sans manche sans lame au coté
Libre dégringolant derrière devant à cœur
De bras croisés - Libre - j’inscris l’écume du verbe
Sur le sable des ramifications joyeuses du cerveau
Si mou
Si tendre
Si émouvant
Si repentant
Si persillé, si lardé d’épaisses ténèbres
D’un seul mot sublime (*******)


Non au contraire
perdre mon couteau le sifflet la ficelle des jours
Perdre la foi tondre l’œuf effacer les guides
Acrobatiques - En profiter pour repasser par les toits
Les trous de mémoires vont s’assagir laisser filtrer
Une fumée blanche de folie en fuite
Une fumée blanche qui se dessine sur le bord
D’un bassin, d’une épine, d’un cercle d’encre

J’y vais j’y suis je m’y glisse
Et là  je vais me surprendre
D’aimer sept étoiles
Sept branches d’oasis
En plein désert
Du dimanche

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