Dimanche soir

titin

Je vous rassure la lecture est rapide et dites-moi ce que vous en pensez car c'est mon premier texte :).

L'herbe verte de mon jardin est écrasée par les pieds nus de mes cousins qui me poursuivent avec un pistolet à eau.
Le soleil de cette belle journée a inquiété ma mère, qui m'a enduit de crème solaire, tandis que ma tante et mon oncle commencent à se préparer à partir.
Notre première réaction est de s'enfuir loin, là où personne ne pourrait nous retrouver.
Malheureusement, mon oncle sort son ultime atout : un décompte allant de 3 à 1.
Le trois est rapide, le deux est prononcé avec lenteur, comme pour nous laisser le temps de comprendre ce qui se passe, et pour le un... personne ne sait à quoi il ressemble, car personne n'a jamais osé le provoquer.
Mes cousins se jettent donc sur leurs chaussures et filent à toute vitesse récupérer leurs manteaux.
Après leur avoir dit au revoir, j'observe la belle voiture grise s'éloigner depuis ma chambre au premier étage.
À mesure que je vois cette voiture disparaître, un poids se forme dans mon estomac.
C'est dimanche soir.
Ce poids ne veut pas disparaître, car demain matin, je vais à l'école.
Papa et maman viennent me faire un bisou dans mon lit, puis je me retrouve seul dans le noir.
Mon réveil est réglé, mais je ne trouve pas le sommeil.
Le dimanche soir, Morphée n'a pas de chocolat.
Je repense à la journée fabuleuse que je viens de passer, puis j'entrevois avec effroi ce qui m'attend demain.
Mon souffle s'accélère légèrement, et le poids dans mon ventre revient sans me prévenir.
Aucune position n'est assez bien pour dormir, je ne me sens à ma place nulle part dans ce grand lit.

Le réveil sonne, strident, brisant le sommeil durement acquis de la veille.
Je sors du lit, l'esprit encore embué par le manque de repos.
La maison est calme, seuls les bruits étouffés de la cuisine me rappellent que mes parents sont déjà debout.
Je m'habille machinalement, enfilant mes vêtements comme une armure contre la journée qui m'attend.
Mes parents discutent à voix basse, mais leur conversation m'échappe.
Je les observe, envieux de leur sérénité apparente.
Ils semblent avoir oublié l'angoisse des lundis matin.
Le chemin vers l'école est toujours le même : les trottoirs gris, les voitures pressées, les arbres qui bordent la route, immuables témoins de ma routine.
Mes pas résonnent sur le pavé, et je me perds dans mes pensées.
Je me remémore les moments heureux du week-end et je déprime déjà en comptant les heures qu'il me reste à affronter avant le prochain vendredi soir.
En classe, je m'assois à ma place habituelle.
Les murs sont verts, tandis que les rideaux déchirés sont d'un orange très ternes.
Le professeur arrive et le bruit s'en va, une nouvelle semaine commence.

Signaler ce texte