Divination

Dominique Capo

Poème onirique...

Il y a longtemps de cela, lorsque le Monde était jeune, les Dieux ont décidé qu'un jour, ils créeraient la plus belle créature qui puisse exister sur Terre. Alors, de l'Aube des Ages à nos jours, ils ont fait de multiples tentatives en ce sens. Et, d'Hélène de Troie à Cléopâtre, d'Adriana Karembeu à Angélina Jolie, des Déesses de l'Antiquité à nos plus grandes stars du cinéma et de la mode, ils ont sans cesse modelé, affiné, ciselé les traits de chaque femme qui est passé entre leurs mains habiles et expertes.

Alors, finalement, ils ont réussi là où ils avaient toujours échoué depuis des centaines, des milliers, voire des dizaines de milliers d'années. Ils t'ont créé. Toi, la plus merveilleuse et la plus désirable des femmes ; toi, qui incarne la perfection faite femme ; cette sensualité qui émane de chacune d'entre elles, mais exacerbée à son maximum parce qu'issue de toi. Car, lorsque je te contemple, de loin, de cette obscurité salvatrice, je ne peux que les remercier de m'avoir permis de croiser ta route. Je ne peux que les remercier du don qu'ils ont accordé à l'humble être humain, indigne de cet honneur, que je suis. Je ne peux que verser des larmes de sang, que laisser ces flots sans fin s'écouler de mon visage, parce que je sais que tes charmes sont destinés à d'autres.

N'oublie jamais que les Dieux ont mis en toi ce qu'il y a de plus éclatant. Toi qui es issue de l'Océan Primordial, de cet Ouragan de feu et de flots, de ces zébrures continuelles se mêlant aux nuages les plus sombres, tu ne peux qu'être destinée aux hommes les plus séduisants. Tu es, avant tout, celle qui juge et choisit ceux qui ont le droit de partager ta couche, d'être désirés par toi. Et je sais que ton regard ne se posera jamais sur moi. Je sais aussi que ton superbe sourire ne me sera jamais destiné. Je sais encore que ton corps aux courbes si parfaites ne connaitra jamais les mille caresses, les milles baisers, les milles délices, que j'aimerai lui offrir. Je sais toujours que je n'ai pas d'autre alternative que de te contempler de loin, rêvant à ce qui est impossible, à ce qui m'est interdit, et aux songes non formulés qui sommeillent en moi. Puis, je m'éloignerais de cette lumière éblouissante. Je quitterais le jour pour la nuit. Et sans regret, sans amertume, je m'effacerai, me laissant engloutir par les Ténèbres. Je disparaitrais et attendrais la mort avec la joie de celui qui a pu, au moins une fois dans sa vie, effleurer l'absolu. Tandis que mon dernier souffle s'envolera vers un Au-delà incertain, j'aurai la satisfaction de m'éteindre heureux de t'avoir connu, déesse parmi les déesses...


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