D'où j'écris

« Il n'existe que peu de moyens pour pénétrer ce petit îlot de sérénité. Le plus commun et, de loin, le moins périlleux, consiste en une petite échelle de bois si fine qu'il semble toujours que rien ne puisse expliquer qu'elle ne s'effondre sous votre poids lorsque vous montez. Le risque pris est vite oublié. Une fois le sommet conquis, une pièce minuscule s'étend sous nos pieds. Et quelle pièce! Le moindre centimètre de ses murs est recouvert de livres: des livres de poche, des illustrés, des livres de collection, des livres de peu de prix et des livres uniques, des policiers, des bluettes, des recueils de poèmes, des récits de science-fiction, des livres de recettes et même quelques piles de quotidiens conservés pour un motif oublié. Le sol en bois de chêne est recouvert d'un immense cuir de bête qui diffuse encore une odeur sensuelle. Le petit écritoire posé sur le rebord de l'unique fenêtre permet de supposer que rêverie et lecture sont de temps en temps oubliés pour le stylo. »

https://lucioleetfeufollet.com/2016/10/27/le-capital-mourrait-si-tous-les-matins-on-ne-graissait-pas-les-rouages-de-ses-machines-avec-de-lhuile-dhomme/