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Le Brexit, vu par un Français vivant au Royaume-Uni...

Rester ou Sortir, That Is the Question

Pourquoi ce vote ? Comme vous le savez peut-être, les britanniques n'ont jamais eu la tête dans les douze étoiles et les deux pieds dans l'Europe. Le Royaume-Uni, est entré dans le marché commun en 1973, uniquement pour participer aux libres échanges économiques et a toujours été réticent à aller plus loin dans l'intégration à l'Union. C'est pour ça qu'il a refusé les accords de Schengen et l'Euro, entre autre.

Margaret THATCHER avait réussit à négocier un rabais. Les britanniques pouvaient jouir d'un régime de faveur tout en profitant du marché commun : L'Europe à la carte. A noter en passant, qu'aucun pays majeur n'acceptait de payer le manque à gagner pour financer l'Europe. Notre très cher Président MITTERRAND, s'est alors généreusement porté volontaire. Merci, Tonton pour votre nouvelle collaboration ! (quelle belle rime !). Depuis, les Français contribuent, en partie, pour les britanniques.

Toujours pas satisfait, les eurosceptiques commençaient à donner de la voix. Beaucoup ont rejoint le camp du BNP (British National Party, parti d'extrême droite et ouvertement raciste). Le BNP a fait une belle percée lors d'une élection locale, il y a quelques années.

UKIP

Puis est venu la création d'UKIP (United Kingdom Independence Party). Son but était de sortir le Royaume-Uni de l'Union Européenne. Il faut politiquement le situer entre la droite et l'extrême droite. Ils ont petit à petit récupéré des membres du BNP et des Conservateurs. Bref, UKIP a gagné en puissance et a remporté un franc succès lors des deux dernières élections, en partie, en raison du charisme de son leader et co-fondateur, Nigel FARAGE, courtier et entrepreneur de profession.

UKIP réussit un grand coup lors des dernières élections européennes en se plaçant deuxième, derrière les Conservateurs (la droite, le parti du Premier Ministre, David CAMERON) et devant le Labour (les socialistes). Ils ont fait élire 22 Eurodéputés, dont FARAGE lui-même. A noter en passant, que Marine LE PEN a voulu une alliance avec UKIP au parlement européen. Alliance que Nigel FARAGE a refusée en raison de l'image du FN.

Bien qu'UKIP ne termine que troisième lors des dernières élections générales, il confirme sa montée en puissance, et surtout prend quelques circonscriptions clefs.

C'est dans ce contexte que Nigel FARAGE réussi le coup de force de pousser David CAMERON, malgré lui, à organiser un referendum, alors que ni les Conservateurs ni le Labour n'en voulaient. Depuis, être eurosceptique est devenu un peu plus politiquement correct, malgré que certains considèrent UKIP comme un parti xénophobe.

La Campagne

Les troupes de Nigel FARAGE ont commencé leur campagne comme ils l'avaient fait lors des autres élections. Ils se basent sur quatre critères, chers aux britanniques : L'immigration, l'économie, le système de santé et la souveraineté du Royaume-Uni.

Concernant l'immigration, l'actualité leur a donné du pain béni, si j'ose dire, avec la "crise" des réfugiés et Calais. Ils ont simplement ajouté ces deux excuses à celle que, selon eux, les Polonais, les Roumains et les Bulgares envahissaient leur pays. Apparemment, depuis l'adhésion des pays de l'est, les immigrants prendraient les emplois des britanniques. Notez bien la différence avec la France : Ici on les accuse de prendre le boulot des autochtones, alors qu'en France on accuse les immigrants de profiter des allocations. Différents pays, différentes mœurs.

Sur l'économie, il paraitrait que l'Europe leur couterait très cher et leur rapporterait peu. Selon eux, elle ne les autoriserait pas à exporter avec qui ils veulent. Une fois dehors ils pourraient négocier librement avec la Chine, l'Inde et… l'Europe, tout en privilégiant leurs partenaires du Commonwealth. Ils ont juste oublié de dire à leurs électeurs que le Commonwealth, qui est déjà un partenaire économique, est 50 fois plus petit que le marché Européen.

Au sujet du système de santé, les millions économisés pourraient être injecté dans le NHS (National Health Service, le système de santé britannique). Le NHS est très bien fait et, d'après certains, un des meilleurs systèmes au monde. Le problème est qu'avec la cure d'austérité du gouvernement, le NHS n'a pas reçu autant d'argent que prévu : Donc moins de moyen et une baisse de la qualité des services.  Et bien sur, dès que quelque chose ne va pas au Royaume-Uni, l'Union Européenne est pointée du doigt par UKIP.

Enfin, la sacrosainte souveraineté du Royaume-Uni. D'après les eurosceptiques, les britanniques, perdraient leurs pouvoirs de décisions politiques, car soi-disant décidées à Bruxelles. Ils perdraient même de leur "britishness". "Britishness" est un terme très abstrait qui défini, ce dans quoi les britanniques se reconnaissent en temps que britannique. En gros, leurs valeurs et leurs traditions. Donc, selon certains eurosceptiques, les britanniques perdraient leurs valeurs et leurs traditions en raison de la mainmise de l'Europe sur leur pays.

C'est autour de ces quatre thèmes que la campagne a tourné pendant six mois. D'un point de vu personnel, c'était instructif au début, répétitif ensuite. En effet, les deux camps réitéraient les mêmes arguments à longueur de débats.

Les Britanniques, réputés pour ne pas être des foudres de politique, se sont passionnés pour le Brexit. D'habitude, ils préfèrent parler sports, alcools et voyages, leurs sujets de prédilections. Dans les jours qui ont précédés le referendum, les demandes d'inscriptions sur les listes électorales ont explosées. Cela avait déjà été le cas en Ecosse lors du referendum sur l'indépendance, en 2014. Est-ce que nos amis britanniques s'intéresseraient enfin à la politique ?... J'ajouterai juste, que dans la rue, les gens argumentaient passionnément, parfois violemment, quelque soit le camp choisi. Scènes impensables avant le début de la campagne.

Les Autres Forces

Du côté des Conservateurs, les plus eurosceptiques, la division s'est très vite fait ressentir et certains députés ont rejoint le clan du "leave" (sortir), sans pour autant adhérer aux thèses de UKIP.

Quant au Labour, parti dans sa quasi-totalité pro-européen, leur nouveau leader, Jeremy CORBYN est passé inaperçu pendant toute la campagne. Juste une parenthèse, pour dire que Jeremy CORBYN fait partie des 17% de républicains britanniques (estimation). Non, cela ne veut pas dire qu'il va voter pour Nicolas SARKOZY ou Donald TRUMP, mais qu'il est contre le principe de la monarchie. Fin de la parenthèse.

Notez que le parti écologiste, (Green Party, à situer quelque part à gauche), pro-européen, mais avec une seule député, est quasi inexistant de la scène politique britannique.

Le Lib.dem (Parti libéral démocrate, à situer au centre), parti totalement pro-européen qui avait récemment terminé deuxième et battu le Labour. Ce succès a permis Nick CLEGG, son leader, de se faire bombarder Vice Premier Ministre, et de former un gouvernement de coalition, lors du premier mandat de David CAMERON. Paradoxalement c'est son accès au gouvernement qui à quasiment tuer politiquement le Lib.dem. En effet, Il avait mené une campagne anti-austérité, mais il a précisément dû se plier à cette cure d'austérité, imposée par les Conservateurs. Les électeurs se sont sentis trahis. Résultat, le Lib.dem s'est fait laminer lors des deux dernières élections (européennes et nationales) finissant quatrième et disparaissant quasiment de la scène politique.

Bref tout ça pour dire que les deux partis pro-européens n'ont pas vraiment pesé lourd dans cette campagne. Les quelques Conservateurs dont le Premier Ministre, et trois anciens premiers ministres (Sir John MAJOR, Tony BLAIR et Gordon BROWN, aucun en odeur de sainteté auprès des britanniques) se sont retrouvés au gouvernail de leur galère. Bien sur, ils avaient le soutien de quelques personnalités. Par exemple le Gouverneur de la Banque Central Britannique (un Canadien, soit dit en passant), Sir Richard BRANSON (patron de Virgin), Lord SUGAR (fondateur d'Amstrad, multimilliardaire grâce a l'immobilier) et Michael O'LEARY (patron de Ryanair. Bien qu'irlandais, il a fait une campagne acerbe. Il a menacé de délocaliser sa compagnie, pour le moment basée à Luton, au nord de Londres). Et pas mal de personnalités de tout bord…

Pour couronner le tout, Boris JOHNSON, conservateur, journaliste et éditorialiste. Il avait alors une popularité à faire pâlir François HOLLANDE. Il venait de terminer son second mandat en tant que Maire de Londres. Il était donc libre. Beaucoup de britanniques voyaient en lui un futur Premier Ministre.

Boris, comme on l'appelle ici, a toujours été eurosceptique et il a beaucoup critiqué la bureaucratie européenne, mais dans aucun de ses éditoriaux (du moins, dans ceux que j'ai lu), il n'a rejeté le marché européen au point de le quitter. A l'instar de David CAMERON, il prône plutôt un changement dans les institutions européennes. Mais à l'image de Winston CHURCHILL, Boris navigue en fonction du courant.

Il a aussi vu que beaucoup d'Eurosceptiques ne se reconnaissaient pas dans le programme d'extrême-droite de UKIP. Il s'est donc lancé de façon très virulente dans la campagne, prenant à contre-pied, David CAMERON. Il a quand même entrainé dans son sillage, Michael GOVE, politicien réputé qui a démissionné de son poste de Ministre de la Justice. Il a certainement aussi rallié les indécis qui avaient une bonne opinion de lui. Et puis Mr GOVE a une arme secrète : il est le mari de Sarah VINE qui est éditorialiste pour le Daily Mail, un des tabloïds (voir plus bas.)… Qui tire les ficelles ?

Autre coup dur pour David CAMERON. Boris avait aussi le soutien de quelques milliardaires. Par exemple, Peter HEARGRAVE, un bristolien qui a fait fortune dans les placements financiers, et propriétaire de l'équipe de football de Bristol City, 2ème division anglaise. Peter HEARGRAVE a dépensé plusieurs millions pour financer la campagne du Brexit. Et pas mal de personnalités de tout bord…

Enfin, et non des moindres, les fameux tabloïds anglais comme le Sun et le Daily Mail et le Daily Express, historiquement et notoirement eurosceptiques. Ces trois-là ont mené une propagande anti-européenne d'une violence spectaculaire. Il suffisait de lire les titres chaque matin. Et Chaque matin, la propagande montait d'un cran. Il ne faut pas sous-estimer les soi-disant journalistes des tabloïds : Ils sont super créatifs. On aurait dit un concours de pétage de plombs. La presse traditionnelle, ouais… bof… instructive, parfois objective, mais pas aussi effrayante ou marrante…

Pour schématiser leur propagande (mais sans exagérer), les gentils étaient les pauvres britanniques à qui l'Europe lui volait son indépendance. Toutes les décisions étaient prises chez les méchants, c'est-à-dire Bruxelles. Le NHS en crise, les internes en grève, les immigrants et les réfugiés envahissaient leur beau pays. Les enfants britanniques ne pouvaient pas aller à l'école parce que les étrangers leur prenaient leur place. Une fois dans l'Union Européenne, 76 millions de turcs allaient entrer au Royaume-Uni. Les attentats de Londres, Paris et Bruxelles, les islamistes et toutes autres calamités sont la cause de l'Union Européenne, qui n'est pas capable de les protéger. Et quand bien même, il sortait de l'Union, cela n'empêchera pas les Allemands, les Français ou les Italiens de leur vendre leurs voitures… Remarquez, ils ont raison, je suis sûr qu'on vend aussi des Mercedes, des Peugeot ou des Fiat dans des pays riches comme le Malawi et le Bangladesh…

Et la liste continue ainsi sur six mois de campagne intensive de dénigrement… Six mois comme ça, à vous faire avaler des couleuvres… et on commence à les trouver juste épicées comme il faut.

KO et Chaos

Bien sur, comme vous le savez, le résultat a pris tout le monde par surprise, y compris les sondages et les bookmakers. Le soir du 23 juin, les premières enquêtes issues de la sortie des bureaux de vote, indiquaient 52% en faveur du maintien. J'ai pensé que c'était tout bon et j'allais donc faire un bon gros dodo.

Et le délire a commencé : Il a du y avoir une tempête solaire pendant la nuit, car au matin, les 52% étaient en faveur du "leave". Dans la foulée, démission du Premier Ministre. Ils reconnaissaient sa défaite et, très démocratique, il préférait laisser son successeur s'occuper de, je le cite, "cette merde".

Si on regarde les résultats de plus près, on s'aperçoit que le Royaume-Uni s'est coupé en deux. D'un côté les villes et les lieux touristiques, qui ont voté en faveur du maintien, à l'exception de Birmingham et Bolton (mais bon… Personne n'est parfait). A Bristol, le camp du maintien l'emporte avec 61,8% des voix… Ouf, on a eu chaud ! On se rassure comme on peut… De l'autre côté, dans les campagnes, on avait décidé qu'on préférait se débrouiller sans l'Union Européenne… Ce qui va faire quelques milliards d'Euros d'économie pour l'Europe et autant de manque à gagner pour les agriculteurs britanniques… Mais passons !

On constate aussi que l'Angleterre et le Pays de Galles préfèrent voler de leurs propres ailes… Eh bien, comme nous a annoncé Nigel FARAGE, en découvrant les résultats, les Anglais et les Gallois allaient enfin avoir, je cite, leur "jour d'indépendance". Mr FARAGE voulait peut-être faire référence à… l'indépendance du Royaume-Désuni.

Il voulait se débarrasser du drapeau européen, mais au rythme où vont les événements, il faudra aussi qu'il pense à envoyer l'"Union Jack", le drapeau britannique, au musée. Voyez plutôt ce qui suit…

L'Ecosse

Si vous ne le saviez pas déjà, l'Ecosse est gouvernée par le SNP (Scottish National Party) depuis 2011. Le SNP prône l'indépendance de l'Ecosse et est pro-européen. Pourtant en 2014, les Ecossais ont rejeté leur indépendance à 55%. Déception du SNP vite oublié car lors des élections générales de 2015, il remporte un record historique de 54 sièges au parlement britannique. Du coup, le parti contrôle le parlement écossais et pèse un plus lourd dans les décisions à Londres, au parlement britannique.

En 2016, malgré une baisse des voix du SNP aux élections en Ecosse, il maintien son pouvoir et Nicola STURGEON, son leader, rempile pour un troisième mandat de Premier Ministre Ecossais, un record. Elle a quand même dû faire une coalition pour garder son poste.

Les Ecossais sont en faveur de l'Union Européenne et le résultat du referendum le confirme avec 62% des votes pour le maintien.

Et c'est là qu'apparaît le paradoxe : Les Ecossais veulent faire parti du Royaume-Uni et de l'Europe. Ils sont dans le Royaume-Uni et quitte l'Europe. S'ils rejoignent l'Europe, ils quittent le Royaume-Uni. Comme ils ne peuvent pas avoir le beurre, l'argent du beurre et la crémière… Ils sont forcés de choisir. Beaucoup d'Ecossais se disent trahis par les Anglais et les Gallois. Parmi ceux qui avait rejeté l'indépendance, il y en a qui voudraient se remettre en question. Un sondage fait après le résultat du referendum sur le Brexit indique que les Ecossais voteraient à 59% pour l'indépendance de leur pays. Nicola STURGEON, ne pouvait par rêver mieux. Et je vous le donne en mille… Elle remet le referendum de l'indépendance sur la table. Cela ne l'empêche pas, dans un même temps, d'aller courtiser les dirigeants européens. Elle joue contre la montre et s'appuie sur sa popularité.

Les Européens seraient idiots de refuser un pays qui a, certes du pétrole et Nessie, mais beaucoup plus important… du Whisky. J'ai lu quelque part que le Whisky était le produit le plus exporté d'Ecosse.

Notez aussi que l'Ecosse héberge une base de sous-marins nucléaires. Une fois l'Ecosse indépendante, on peut faire un échange : On donne les sous-marins, l'Europe en a déjà, et on prend le Whisky.

Le Royaume est désuni, mais l'Ecosse n'a jamais été aussi unie.

L'Irlande du Nord

Les Nord Irlandais ont votés à 55,8% en faveur du maintien dans l'Union Européenne. Ce sont surtout les régions limitrophes à la République d'Irlande qui ont fait balancer le résultat dans ce sens.

Sur l'Irlande du Nord, j'avoue mon ignorance. Je n'ai pas religieusement suivi ce qui s'y passait politiquement. Mea Culpa. Tout ce je peux dire c'est que le parlement nord-irlandais est un immense château inachevé, dont l'architecture fait penser à la Maison Blanche. Je crois comprendre que beaucoup de Nord Irlandais descendent… des Ecossais. Leur accent est certainement le plus dur à comprendre, même pour des anglophones natifs. Ils ont une équipe nationale de football (qui s'est d'ailleurs qualifiée pour l'Euro 2016), alors que les joueurs de rugby jouent dans l'équipe d'Irlande, qui regroupe la République et l'Irlande du Nord. C'est cette Irlande Unie qui à récemment dominée le tournoi des Six Nations… Uni dans la diversité… Tiens, Tiens ! Cela me rappelle quelque chose…

Bref… Après l'annonce des résultats du referendum, beaucoup de Nord-Irlandais habitants limitrophes de la République, s'inquiétaient de savoir s'ils allaient pouvoir aller travailler, entre autre, sans avoir à montrer un passeport ou un visa sur une éventuelle frontière. D'autres s'alarmaient des conséquences économiques que cela allaient engendrer.

Techniquement, les britanniques ayant un parent ou un grand parent Irlandais peuvent demander un passeport irlandais. Les gens ne s'en sont pas privés et il y a eu explosion de demandes de passeports Irlandais, aussi bien en Irlande-du-Nord que dans le reste de la Grande Bretagne.

Certains demandent le rattachement du nord à la République. Est-ce faisable ???

Gibraltar

Voici un résultat électoral à faire pâlir de jalousie quelques dictateurs. Et pourtant, avec 95.8% des votes en faveur du maintien, Gibraltar est clairement du mauvais côté du rocher. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, comme on dit. Mais cette fois-ci, il faut se tourner vers l'Espagne, car ce sont les politiciens espagnols qui se frottent les mains. A l'annonce des résultats, ils en ont remis une couche en demandant le rattachement du rocher à l'Espagne. Rêver est très bon pour la santé !

Comme vous le savez peut-être, l'Espagne revendique Gibraltar qui est aux mains des britanniques depuis 1704. Il y a deux ou trois ans, la tension entre l'Espagne et le Royaume-Uni est montée d'un cran. En effet, l'un ou l'autre, ou les deux, (je ne me souviens plus) s'est amusé à franchir, sans autorisation, le territoire maritime de l'autre… Et bien sûr, l'autre est monté aux créneaux. Quelles bandes de gamins !

Cela dit, les Espagnols ont un petit problème : En 2016, les habitants de Gibraltar sont en grande majorité contre leur rattachement à la péninsule ibérique.

Et maintenant, que va faire Gibraltar ? Eh Bien, selon les dernières nouvelles, il se serait rapproché de l'Ecosse afin d'essayer de négocier un je-ne-sais-quoi avec l'Union Européenne… Il paraîtrait même que les deux veulent rallier l'Irlande du Nord à leur cause…

Londres

La capitale britannique a vu Boris JOHNSON à sa tête pendant deux mandats… Avec près de 60% des suffrages en faveur du maintien, beaucoup de Londoniens n'ont pas pardonné leur ancien Maire de les avoir, je cite, "trahis".

Economiquement parlant, Londres est un cas à part dans le paysage britannique. J'ai lu quelque part que Londres était un paradis fiscal. Beaucoup de grosses sociétés se sont installées à la City (le quartier financier) tout en ayant les avantages du marché européen. La bourse de Londres a fusionné avec la bourse de Francfort, devenant ainsi la première place financière mondiale. Londres est riche, très riche, et qu'on le veuille ou non, le Royaume-Uni et l'Europe en profitent largement…

Humainement parlant, Londres est un melting-pot de toutes les nations du monde. Cette ville a, depuis l'empire romain, jusqu'à nos jours, accueilli des vagues d'immigrations et grandi avec ses minorités. J'ai vu dans un reportage que le Royaume-Uni, serait le pays le plus métissé au monde. Uni ans la diversité… C'est marrant, ce leitmotiv revient toujours… Et pourtant, depuis le 23 juin dernier, il ne leur appartient plus.

Certains petits malins ont demandé à refaire un nouveau referendum, d'autres veulent un statut spécial de la capitale avec l'Union Européenne. Et d'autres encore, ont carrément demandé l'indépendance de la capitale britannique. L'espoir fait vivre… Regardez Singapour.

Le Royaume-Désuni

Vu de l'intérieur, le Royaume-Uni est totalement méconnaissable. Le Premier Ministre s'en va… Même si Michael GOVE a le vent en poupe, les candidats à la succession sont légions, dont Theresa MAY, proche de David CAMERON, qui pourrait rafler la mise… Surprise, Boris JOHNSON refuse le poste… Mais bon… Il est inoxydable et il reviendra au moment opportun.

Nigel FARAGE et Boris, encore lui, ont quasiment disparu du devant de la scène médiatique… Tous les deux, omniprésent pendant la campagne, ont accepté qu'ils ne pouvaient pas tenir leurs promesses sur le système de santé et l'immigration.

Le Labour est moribond. En effet, 172 députés ont désavoué leur leader, Jeremy CORBYN, qu'ils accusent d'avoir été plutôt discret pendant la campagne. Celui-ci refuse de démissionner car il a le soutien des électeurs. Ces derniers accusent les 172 députés d'un coup contre Jeremy CORBYN et d'être déconnectés des réalités du pays. Statu quo !

Ces derniers jours, les autorités ont noté une explosion de demandes de passeports… belge. Est-ce que cela à un lien avec les fonctionnaires européens qui veulent garder leur emploi à Bruxelles ? Ce serait tout à fait possible.

Il a été noté une hausse des agressions racistes envers certaines communautés.

Bref le Royaume-Uni n'a plus de Premier Ministre, et plus d'opposition. Part dessus le marché, l'Union Européenne demande d'activer l'article 50 du traité de Lisbonne, pour que le Royaume-Uni se retire de l'Europe le plus vite possible. De son côté l'Ecosse n'a jamais été aussi proche de l'indépendance. Pourra-t-on aussi voir la naissance d'une grande Irlande unifiée ?

Si c'était le cas, le Royaume-Uni deviendrait un binôme Angleterre-Pays de Galles, isolée de l'Europe, et loin des Etats-Unis… Nigel FARAGE est un visionnaire…

La Famille Royale

Et la famille royale, dans tout ce chaos ?… Le 24 juin, on les a aperçus lors d'un défilé militaire, quelque part en Angleterre. Ah oui… Les enfants de la Reine ont acheté un chien. Les petits enfants vont enfin pouvoir jouer avec le chien.

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