Effet de vent 

De son bras gauche, la Vierge soutient l'Enfant-Jésus, potelé, couché nu sur un drap blanc ; la jambe droite du petit est fléchie, le bout du pied pris dans le drap 

Penchée, de sa main droite, elle présente un rameau de chêne  

La Vierge et l'Enfant-Jésus regardent le spectateur avec intensité 

Voile jaune. Haut du vêtement de la Vierge orange pâle. Longue draperie enveloppante bleue 

Franche, la lumière vient du côté gauche du tableau ; l'ombre joue sur les plis des étoffes, mates ou brillantes. Fond noir 

 
 
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D'après l'article du journal "Les Échos". 3 et 4 février 2023. Mécénat. Journaliste M. R.  

Simon Vouet 1590-1649 

La Vierge Hesselin / La Madone Hesselin / La Vierge au rameau de chêne 

1640 / 1645 (second quart du XVIIe siècle) 

Hauteur 97 cm. Largeur 77 cm 

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1904. Tableau exposé dans une galerie, à Londres 

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2003. Acheté à Marc de Chambure (Monaco) pour le musée du Louvre, par le CCF (groupe bancaire britannique HSBC). 800 000 euros 

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1640. Le tableau est peint pour Louis Hesselin 1602-1662. Sieur de Condé, conseiller du roi Louis XIII -roi de France 1610-1643. Surintendant des plaisirs de sa majesté 

Louis Hesselin entretient avec Simon Vouet des relations amicales 

1638. Parrain du premier fils du peintre 

1648. Témoin au mariage de sa fille 

Simon Vouet a plusieurs fois traité le thème de la Vierge et l'enfant  

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1651. Après la mort de Simon Vouet en 1649, le tableau est gravé par Michel Dorigny 1616-1665. Élève et gendre de Simon Vouet 

"Simon Vouet a peint ce tableau dans la maison du très illustre et très noble seigneur Louis Hesselin, conseiller secrétaire du roi, maître de la chambre aux deniers du palais" 

La Vierge tient un rameau de chêne ; symbole de la force que la Vierge octroie aux affligés 

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La radiographie de la Vierge Hesselin fait apparaître plusieurs repentirs, dans le visage de la Vierge et dans l'attitude de l'Enfant Jésus 

Le décolleté de la robe était complet, avant l'ajout du drapé jaune qui en dissimule la partie droite 

La Vierge était plus inclinée 

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Deux autres versions du tableau du Louvre sont connues 

États-Unis, Virginie. Norfolk. Chrysler Museum of Art. Huile sur toile. 82,5 × 64,8 cm  

Royaume-Uni, Londres. Whitfield Fine Art Old Master Paintings. Huile sur toile. 74 × 62,5 cm 

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Septembre 2003. Le tableau est classé "trésor national"  

29 juillet 2004. Appel au mécénat d'entreprise 

Statut exceptionnel accordé aux biens culturels à l'importance majeure du point de vue de l'histoire, de l'art ou de l'archéologie. Ils justifient une protection particulière en matière d'exportation (décret du 29 janvier 1993) 

La puissance publique peut réserver une telle œuvre ; elle dispose d'un délai de trente mois, pour réunir la somme nécessaire à son achat. Dans ce délai, la sortie du territoire est interdite  

La mesure fiscale est attractive ; l'entreprise mécène qui permet l'acquisition de l'œuvre, bénéficie d'une défiscalisation de 90 % de son don -plafonnée à 50 % de son impôt société 

Le musée est gagnant. L'action du mécène est médiatisée 

Au final, la charge incombe aux finances publiques, en raison de la moins-value fiscale 

1993-2023. En trente ans, deux tiers des 266 mesures de protection prises au titre des trésors nationaux ont permis d'enrichir le patrimoine français - soit six œuvres par an 

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1994. Saint Jean-Baptiste dans le désert (1650-1652). Georges de la Tour Vic-sur-Seille (Moselle) 1593-1652. Musée de Vic-sur-Seille 

1998. Berthe Morisot au bouquet de violettes (1872). Édouard Manet. Musée d'Orsay 

2007. La Fuite en Égypte (1657-1658). Nicolas Poussin. Musée des Beaux-Arts de Lyon. Thème religieux classique. Mobilisation de plusieurs mécènes 

2011. Bureau de Marie-Antoinette (1783). Jean-Henri Riesener 1734-1806. Château de Versailles. Mécénat LVMH 

2018. Livre d'heures de François Ier 1532-1538. Musée du Louvre. Atelier de Noël Bellemare. Mécénat LVMH 

2023. La Partie de bateau 1877-1878. Gustave Caillebotte 1848-1894. Musée d'Orsay. Œuvre conservée par la famille de l'artiste. Estimé à 43 millions d'euros. Mécénat LVMH (propriétaire du journal "Les Échos") 

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Simon Vouet Paris, 1590-Paris, 1649 

Famille de la bourgeoisie parisienne. Le père, le maître peintre Laurent Vouet 1634-1682, apprend à Simon les rudiments de l'art. Simon se consacre aux portraits  

Aubin Vouet (1595-1641), son frère cadet, sera également peintre 

1604-1606. Voyage en Angleterre 

1611 à 1612. Constantinople. Simon Vouet fait partie de la suite du baron de Sancy et de la Mole, ambassadeur de France  

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1612 à 1627. Quinze années (22 à 37 ans). Italie  

Vif succès. Décoration d'églises (basilique San Lorenzo in Lucina). Basilique Saint-Pierre 

Simon Vouet travaille pour le cardinal Maffeo Barberini, futur pape Urbain VIII 1623-1644 

Pour des institutions religieuses. Des particuliers 

Rome, Gênes, Naples, Parme, Venise, Modène, Florence, Milan, Bologne  

L'un des meilleurs représentants du baroque romain. Son art s'inspire du Caravage -clair-obscur. D'autres écoles de peinture -Bologne (fin XVIe-XVIIe siècle, promoteurs de la peinture baroque. Le Guerchin, voisin de Simon Vouet à Rome, via Paolina) 

1624. Nommé (34 ans) à la direction de l' Accademia de i Pittori e Scultori di Roma 

Dès 1617, son talent est reconnu en France. Le roi Louis XIII augmente la pension qui lui est allouée  

1626. 36 ans. Il épouse Virginia Vezzi Velletri Italie, 1600 - Paris, 1638, artiste peintre ; il s'inspire des traits de son visage, lorsqu'il représente la Vierge 

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1627. sur l'ordre du duc Philippe de Béthune, ambassadeur de France, il revient en France. Il fait connaître en France le style baroque italien 

Au fait des dernières innovations italiennes, notamment dans le domaine du décor, il les adapte au goût français  

Il introduit la mythologie et les figures allégoriques, dans le décor des châteaux et des hôtels particuliers  

Les compositions amples, les perspectives théâtrales, les attitudes déclamatoires, les poses recherchées, les couleurs brillantes. Le mouvement, l'expression 

Louis XIII nomme Simon Vouet (37 ans) premier peintre du roi (1627). Portraits, cartons de tapisserie, peintures. Pour les palais du Louvre et du Luxembourg, le château de Saint-Germain-en-Laye 

1632. Simon Vouet œuvre sur les chantiers du cardinal de Richelieu. Le Palais-Cardinal (actuel Palais-Royal). Le château du Val de Ruel (Rueil-Malmaison) 

Afin de le seconder dans ses travaux, il met en place un important atelier -il forme les peintres de la génération suivante. Valentin de Boulogne 1591-1632. Pierre Mignard 1612-1695. Eustache Le Sueur 1617-1655. Charles Le Brun 1619-1690 ...  

17 octobre 1638. Son épouse Virginia décède à Paris. Cinq enfants à élever -l'aînée a onze ans. Le dernier-né, quelques mois  

Juin 1640. 50 ans. Remariage avec Radegonde Bérenger (1615-1675). Trois enfants naissent 

1640-1642. Pression de Louis XIII et Richelieu. Formé à Paris, installé à Rome (1624), Nicolas Poussin 1594-1665 séjourne à Paris -le classicisme français à son apogée 

Il est alors nommé premier peintre du roi et se voit confier d'immenses chantiers de décors, dont celui de la Grande Galerie du Louvre. Il préférera repartir à Rome, où il résidera jusqu'à sa mort  

Renommée de Nicolas Poussin. L'étoile de Simon Vouet (50 ans) pâlit  

30 juin 1649. Simon Vouet (59 ans) décède à Paris. Il est inhumé dans l'église Saint-Jean-en-Grève, aujourd'hui disparue (4e. Près de l'Hôtel de ville) 

Denis Lavalle, inspecteur en chef des monuments historiques. « Charles Le Brun 1619-1690, Jacques-Louis David 1748-1825. Dans une certaine mesure, Eugène Delacroix 1798-1863. Simon Vouet leur ouvre la voie » 

 
 
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Paris, Musée du Louvre 

Le musée possède une douzaine de toiles de Simon Vouet  

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Louis XIII entre deux figures de femmes symbolisant la France et la Navarre (1636-1638) 

Louis XIII est entouré des allégories de la France, à gauche, et de la Navarre, à droite. Elles tiennent des écus aux armes de chacun des deux royaumes 

De la main gauche, le souverain tient le bâton de commandement. Il est ceint de l'écharpe blanche du commandant d'armée. Il porte une demi-armure, presque identique à celle exécutée vers 1620-1630 -musée de l'Armée, Hôtel national des Invalides 

Le roi de guerre. En relation avec le siège de Corbie (Picardie. 15 km, à l'est d'Amiens), tenue par les Espagnols ? 14 novembre 1636. Dirigé par le roi en personne 

1697. Le tableau était en magasin à Saint- Germain-en-Laye ; œuvre réalisée pour le château-vieux ou le château-neuf de Saint-Germain-en-Laye ?  

Conservée au musée national du château de Versailles, il existe une seconde version de la peinture  

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Allégorie de la Foi et du Mépris des Richesses (1638-1640) 

La Foi chrétienne se détournant des richesses et des plaisirs terrestres 

Peint pour le décor du Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye, vers 1638-1640 

La figure principale pose le pied sur une pierre quadrangulaire, à côté d'un livre -les attributs de la « Foi chrétienne ». Dans le Nouveau Testament, la pierre angulaire est un symbole du Christ 

La Foi protège un jeune enfant (l'Amour céleste), qui désigne le ciel du doigt 

Un autre enfant (l'Amour terrestre) tend à la Foi, des colliers précieux. La Foi ne lui accorde pas d'attention 

Un relief orne le vase d'argent, à gauche. Apollon poursuit Daphné -vanité des biens et des plaisirs terrestres 

Futur pape Urbain VIII (1623-1644), le cardinal Maffeo Barberini a composé un distique latin, pour orner le cartouche d'Apollon et Daphné, sculpté par Bernin entre 1622 et 1625 -Rome, galerie Borghèse  

« Tout amant qui poursuit les joies d'une beauté fugace 

Se remplit les mains de feuilles ou cueille des fruits amers » 

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La Présentation au Temple (1640-1641) 

Structurée en profondeur, selon une diagonale 

Figures au premier plan, impression d'éloignement. Principe d'interposition, les personnages les plus proches masquent partiellement les plus lointains 

Le mouvement tournant se prolonge dans l'architecture du temple de Jérusalem, la position inclinée des deux anges 

Gigantisme de l'architecture, une infime partie est visible. Point de vue placé bas. Les marches du temple sont représentées de bas en haut -"da sotto in sù” ou “di sotto in sù" 

 
 
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XVIIe et XVIIIe siècle. La peinture baroque, mouvement culturel européen 

L'Italie. Caravage 1571-1610  

Les Pays-Bas. Pierre Paul Rubens 1577-1640. Rembrandt 1606-1669. Vermeer de Delft 1632-1675 

L'Espagne. Diego Vélasquez 1599-1660 ... 

Les origines du mot « baroque » sont incertaines. Il proviendrait du portugais barrocco, « perle de forme irrégulière » 

Dès la fin du XVIIIe siècle, le terme « baroque » entre dans la terminologie des critiques d'art. Les formes brisées s'opposent  

à la proportionnalité de la Renaissance 

aux normes antiques reprises par la tendance « classique » de la fin du XVIIe siècle -proportion, harmonie, équilibre, symétrie 

1545-1563. Concile de Trente. L'Église catholique romaine répond à des questions de réforme interne, soulevées par les protestants et par ses propres membres  

La création artistique, dévotion et enseignement. Les œuvres illustrent la doctrine -les représentations sont utiles pour l'édification des fidèles 

Les saints, la Vierge Marie, les principaux épisodes de la Bible 

1560-1660. Effervescence artistique. Rome, la moitié des églises sont restaurées, modifiées, décorées  

« Contre-Réforme » (contre la Réforme protestante). La liturgie, théâtralité solennelle. Effets d'illusion 

L'art baroque se diffuse en Europe, notamment dans les villes. Les familles princières affichent le faste lié à leur rang. Le pouvoir religieux et politique se traduit dans les arts visuels  

Les artistes baroques représentent le moment où l'action se noue. Couleurs chaudes. Contrastes. Lumière et ombre 

Les visages expriment les émotions  

Action principale décentrée ; lignes de force obliques, courbes  

Les thèmes artistiques sont issus des légendes, des récits bibliques, mythologiques 

Peinture religieuse, d'histoire, allégories, portraits, sont des sujets nobles ; le paysage, les scènes de genre, sont appréciés 

Pierre Charpentrat 1922-1977, sociologue. L'art baroque (1967). Le mouvement est suite ininterrompue d'attitudes ... Les œuvres baroques se différencient par leur intérêt pour le changement, le mouvement, l'instabilité de la réalité