Effusion.
lotus-duet
J’habite une douleur. Le troglodyte en moi habite un gouffre sombre, profond, sec et humide parfois. Des Ifs et des cyprès y poussent par moment , mais Les ifs restent toujours les plus difficiles à déraciner.
Elle est inextinguible, indicible, incoercible et se racornie au fil du temps. Elle s’affaisse entre deux frissons, se feint en deux larmes et se redresse sur un sourire. Elle mue dans le souvenir de l’aigre-doux de ta chair, collisionne avec son encens, se lie à son allure, se mêle à son aura et devient réminiscence. Cette même réminiscence qui se réveille la nuit suintant l’écume des jours, de nos jours d’antan.
J’habite une douleur avec laquelle je n’ai jamais connu de claustrophobie. J’habite une douleur avec laquelle je n’ai jamais connu d’inappétence. J’habite une douleur transhumée, une excavation aussi insondable et enfoncée que cette effusion elle-même.
Je l’habite pendant tellement longtemps qu’une collusion irréprochable s’est imposée entre nous. Je l’habite pendant tellement longtemps que je crains subir le collapsus de son départ,que je crains subir le collapsus de mon départ.