Eight (épisode 2)

R.G Crow

La suite est arrivée, je m'excuse d'ailleurs pour l'attente entre les deux épisodes, étant maintenant à l'université j'ai un peu moins de temps pour moi et l'écriture, je vais néanmoins essayer de publier mes nouvelles plus rapidement ! Dites moi ce que vous en pensez ! (La lecture des épisodes précédents est conseillée).

Nouveau Départ

Miller ouvrit la porte du bureau du commissaire :

- En Europe ? Vous m'envoyez en Europe ?

- Tout à fait Franck. Dit le commissaire sans lever le nez du rapport qu'il feuilletait.

-S i c'est une façon de me dire que je suis viré, ayez au moins le courage de me le dire en face !

Le commissaire se frotta le visage avec ses mains et fixa Miller :

- Vous êtes un prétentieux doublé d'un toxico qui ne peut s'empêcher de faire des conneries. Quitter New-York pendant quelques temps vous fera le plus grand bien et ça m'évitera pas mal de paperasse!

Ceci dit le commissaire plongea sa main dans un des tiroirs de son bureau et sortit une pochette.

- Demain à quatre heures ! Dit-il.

Miller prit la pochette et l'ouvrit. A l'intérieur, une bible et un billet d'avion.

- Pourquoi les phénomènes inexpliqués ?

- Avez-vous déjà remarqué le nombre d'émissions sur les phénomènes inexpliqués qui sont tournées en Amérique ? Entre les O.V.N.I, Big Foot et les fantômes nous sommes devenus une référence.

- Mais c'est des conneries ! C'est comme la légende disant que les blacks sont mieux bâtis que les blancs... sans vous vexer chef.

- Sachez Miller que certaines légendes sont souvent des moyens déguisés pour mieux faire passer des vérités parfois blessantes pour autrui.

Miller esquissa un léger sourire.

- On verra bien.

Il prit la pochette sous le bras et sortit du bureau.

Ghostbusters ou Casper ?

Miller ouvrit difficilement les yeux et sortit de son lit. Il tituba, son pied alla heurter une bouteille de vin vide. Le chemin de sa chambre à sa salle de bain ne lui a jamais paru aussi long.

Une fois prêt, il se servit un verre de whisky. Au moment où il porta le verre à ses lèvres, le bruit strident de l'interphone sonna. Miller soupira et alla répondre:

- Ouais ?

- C'est Avi. Il est l'heure Fran... heu.. j'veux dire Miller.

- Tu sais que tu arrives toujours au mauvais moment le Juif ? Monte je t'attends...

Avi montait les marches trois par trois quand soudain il vit Miller dans l'ascenseur central, Franck lui fit signe a travers la grille et lui dit : « On s'rejoint en bas ! »

Avi soupira et fît demi tour.

La voiture roulait vers l'aéroport. Miller avait la tête collée contre la vitre.

-Ca va Miller ? Pas trop stressé ?

- Stressé de quoi ? D'aller rencontrer Casper ou de ne plus entendre tes questions débiles ?

- Ben je sais pas, c'est un peu flippant quand même nan ?

- Contente-toi de regarder où tu roules.

Une fois dans l'aéroport Avi accompagna Miller jusqu'à la porte d'embarquement.

- Bonne chance Miller.

- Ouais on lui dira.

Miller se retourna et leva la main pour dire au revoir tout en marchant.

C'est pas un peu tôt ?

Miller n'aimait pas les avions, ces longs tubes qui ressemblaient plus a des suppositoires ailés qu'à un moyen de transport. Il n'était pas à l'aise, en plus de ça, des enfants quelque peu turbulents jouaient bruyamment sur les sièges de derrière et visiblement les parents n'en avaient rien à faire.

Miller fît signe à l'hôtesse:

- Je peux vous aider Monsieur ? Dit-elle en dévoilant un sourire Colgate aussi faux que la paire de roberts de Pamela Anderson.

- Un verre de Scotch s'il-vous-plaît.

- Oh Monsieur ! Il est cinq heure du matin, il est peut-être un peu tôt non ?

Ce genre de réponse agaçait Miller, il croyait entendre sa mère. « Une vieille gourde » qu'il n'a jamais pu encadrer.

- Oui et plus vous parlez plus j'ai soif alors on va trouver un compromis: Vous me donner mon verre de whisky et en récompense vous pourrez me ramener deux verres d'eau supplémentaires ok ?

L'hôtesse grimaça et alla chercher à contre-cœur le verre de Miller.

- Merci ! Dit-il avec un énorme sourire.

Il farfouilla dans ses poches et sortit une boîte de somnifères, pour lui, impossible de dormir dans un avion sans ces précieuses pilules. Il en sortit trois et en dilua une dans chaque verre d'eau.

- Teneeeez les marmots, ça doit donner soif de jouer comme ça ! Dit-il en arborant un sourire angélique.

- Merci monsieur ! Répondirent-ils en cœur.

Miller se retourna et avala la sienne. Le goût et la chaleur du scotch envahirent sa bouche. Il soupira et s'endormit.

Bienvenue en France !

L'avion amorça sa descente. L'hôtesse saisit le bras de Miller pour le prévenir et « l'inviter à attacher sa ceinture et à relever sa tablette ».

Miller sursauta:

- Quoi ?

Il passa ses mains sur ses yeux et fixa l'hôtesse:

-Je peux avoir un café s'il...

-Désolé Monsieur, comme je vous l'ai dit l'avion commence sa descente, vous pouvez en trouver directement à l'aéroport.

Miller soupira et fît un léger signe de tête, puis il se retourna et vit les deux enfants encore sous les effets des somnifères, il ricana et attacha sa ceinture.

Une fois descendu de l'avion, Miller chercha une machine à café, aucun flic digne de ce nom ne pouvait commencer sa journée sans un bon café ! Une fois le fameux café servi, il alla attendre sa valise et retrouva les mêmes enfants, gonflés à bloc entrain de chahuter. Pour une fois, il avait de la chance, sa valise sortit de la soute dans les premières. Il sortit la poignée et se mit en route.

Une immense foule attendait dans le hall de l'aéroport, chacun les bras levés tentant désespérément de faire signe à quelqu'un, mais une paire de mains se détachait du lot, elles tenaient une ardoise sur laquelle était écrit « FRANCIS MILLER ».

Cette fille est un vrai glaçon...

Franck se fraya difficilement un chemin à travers la masse mouvante, les odeurs de parfums et de sueur lui piquait le nez et les yeux. Finalement il arriva en face de la jeune femme qui tenait l'ardoise.

- Bonj...

- Oui bonjour, Sophie Bahl, experte en phénomènes inexpliqués, je connais votre réputation et croyez bien que je déplore le fait que nous devons faire équipe mais voilà, j'ai des ordres qui viennent d'en haut.

- Oui enchanté aussi.

- Suivez-moi, ma voiture est par là.

- Oui chef ! Dit ironiquement Miller.

Miller s'installa dans la voiture, Sophie resta dehors pour passer un coup de téléphone:

- Allô ? Oui, c'est Sophie Bahl, vous pouvez me redire pourquoi je dois bosser avec un idiot pareil ?

Sophie se retourna vers la voiture et vit Miller lui adresser un signe de la main.

- On ne me prend déjà pas au sérieux alors comment je dois faire avec cet abruti ?

Pendant ce temps Miller fouilla dans ses poches et sortit du papier cigarette, une boulette de papier alu' et du tabac. Il observait Bahl en train de s'énerver et faire de grands gestes.

Une fois la conversation finie, Bahl rangea son téléphone portable dans sa poche et entra dans sa voiture :

- Une petite taf ? Dit Miller en lui mettant un joint sous le nez.

Bahl le dévisagea écœurée.

Rencontre

Le voyage semblait très long, un silence pesant avait pris place dans la voiture. Miller osait à peine parler.

- Madame Bahl c'est ça ?

- Mademoiselle Bahl ! Répliqua-t-elle immédiatement.

- C'est le genre de métier qui refroidit les prétendants ? Demanda timidement Miller.

- Disons que ça n'aide pas.

- Je sais ce que c'est.

- Oui j'ai c'est ce que j'ai cru comprendre en voyant l'alliance à votre main.

- Nan divorcé ! Dit-il en penchant la tête.

- Ho désolée !

- Pas de soucis, vous en faites pas.

Bahl lança un regard timide à Miller et le surprit en train de faire tourner son alliance autour de son annulaire. Elle essaya de changer de sujet :

- Nous avons une mission aujourd'hui ! Une femme croit sa maison hantée, nous allons voir ça de plus près et ça vous donnera peut-être l'occasion de voir ce que tout le monde a du mal à croire !

La détermination de cette jeune femme laissa Miller sans voix, il se contenta d'un léger signe de tête et fixa la route. Malgré le fait qu'il ne croyait pas au fantôme, il sentit '' une boule '' se former dans son ventre, il n'était pas à l'aise.

Vous avez un nouveau message ( Partie 1 )

La voiture de Bahl s'arrêta devant une grande maison de couleur blanche, la peinture écaillée de la maison laissait entrevoir le gris des fondations. Miller et Bahl sortirent de la voiture et avancèrent vers la vieille porte en bois. Bahl toqua. Une femme d'environ la cinquantaine ouvrit la porte, ses mains tremblaient et le rouge de ses yeux montrait qu'elle avait pleuré et qu'elle était à bout de nerf.

- Bonjour Madame Gille, je suis Sophie Bahl et voici Francis Miller, nous sommes là pour vous délivrer de ce qui vous terrifie.

- Je vais vous montrer... Dit la femme d'une voix tremblante.

Miller fît signe a Bahl pour qu'elle s'engage en première. Elle le dévisagea et dit d'un ton moqueur :

- C'est par peur ou par courtoisie ?

Miller ne dit rien et se contenta d'une grimace puérile. Mais au fond de lui il était encore plus mal à l'aise que lors des dîners forcés qu'il devait supporter aux cotés de sa mère une fois par mois.

- Vous n'avez ni parfumé ni aéré la pièce comme je vous l'ai demandé ? Demanda Bahl.

La femme acquiesça d'un léger signe de tête.

- Bien.

Bahl poussa les grandes portes de la salle à manger. Une immense photo du défunt mari était posée au mur. Miller ne pu s'empêcher de penser : « Ben voyons... ».

- Vous sentez ? Dit Bahl en désignant son nez de l'index.

- Ça sent la lessive ? Répondit Miller.

- La rose ! La pièce a une odeur de rose ! Rectifia Bahl.

- Ce qui veut dire '' miss ghost '' ? Dit ironiquement Miller.

La quinquagénaire se rapprocha aussi, curieuse de ce qu'allait répondre Bahl.

Bahl se retourna, un sourire illuminait son visage :

- C'est une excellente nouvelle ! Dit-elle.

Miller et la veuve échangèrent un regard interrogateur.

A suivre...

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