ELKGROVE AVENUE 18
Jacques Penna
Fidèle à lui-même, Duglandin vint nous rendre visite. Certainement que j'avais du mal m'expliquer en lui signifiant de bien vouloir nous oublier.
Lorsqu'il vit ma nièce Carole, le malandrin flippa ; elle était très en beauté mais n'avait que quatorze ans, il devait être pédophile, ce pignouf.
Il s'arrangea pour que Nicole le la lui confie pendant une journée. Et pendant une journée, tous deux disparurent de la circulation. Le soir, Carole rentra à la maison. Elle nous expliqua que Duglandin avait tenté de la circonvenir en (petit 1) l'obligeant à fumer de la Marijuana et (petit 2) en tentant de la convaincre de se soustraire à la tutelle de ses parents pour venir vivre avec lui.
Là s'en était trop. Je rendis visite à Duglandin et le menaça d'une bonne raclée si je le croisais encore sur mes pas ou sur ceux d'un de mes proches. Il y a des moments où les paroles ne suffisent plus. Le conflit doit devenir armé.
En rentrant j'eu un mal fou à empêcher Gilou de commettre l'irréparable, car le gamin avait fait main basse sur la machette que j'avais ramené de Merida et il voulait s'en servir pour fendre le maroufle en deux parts égales.
Durant les deux semaines qui suivirent, j'emmenais les gosses à Disneyland, Knott's Berry Farm et Magic Mountain, les trois plus grands parcs d'amusement de L.A. Plus jamais je ne revis Duglandin, et c'était très bien ainsi.
Lorsqu'elle apprit la nouvelle, Nicole se mit à rire, comme à sa bonne habitude.
-Te mare pas comme ça ! Imagine que ta fille se soit laissé convaincre par les manigances du butor… Tu rigolerais moins, là ! Lui fis-je remarquer.
Un ange passa…Et soudain Nicole fronça les sourcils.
-Mais c'est vrai ça ! Le salopard …
Avec Kate et Buddy, nous allâmes tous manger la choucroute à « Alpine Village », une communauté germano-Alsacienne de Torrance. Nos deux amis étaient des habitués de ce lieu et ils n'auraient raté pour rien au monde une célébration de « Oktoberfest ».
Bien sûr, la bière coula à flot et très vite les deux jumelles se mirent à chanter « A la Bastille on aime bien Lili Pot de chien », Annie étant même montée sur la table pour danser le French-Cancan. Mais elle avait perdu l'équilibre et s'était heurté le coccyx sur l'angle aigu de la table. Elle marcha comme un crabe pendant plus d'un mois.
Nicole quant à elle, terrassée par le fou rire avait fini, à force de se pencher sur Kate, de lui tomber dessus. Et c'est sous la table qu'on les avait retrouvés, enlacées dans la chute.
Au fil des heures qui passaient, l'ambiance générale (qui est généralement proportionnelle au nombre de litres de bière ingéré par chacun, s'était surchauffé à bloc et à certaines tablées, les convives dansaient la danse de la chaise autour de la table, à cheval sur leur siège, le dossier sur le ventre.
Elément distinctif de ce genre de fête, ils s'époumonaient tous à chanter « Ein prosit » chanson traditionnelle allemande.