Post-Scriptum

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Savoir que c'était insensé. Avoir douté. Au bord de l'abîme. Creusé par le temps. Pas su, passer son chemin, fermer les yeux... Alors faire un pas, dans le vide. Juste pour lui dire. Que je l'ai croisée. Qu'elle m'a bouleversé. Et j'ai cru… ses maux. Et j'ai eu mal. De la sentir, si sombre, parfois. Et j'ai crains… pour elle. Pourquoi ? Alors c'est moi, qui l'ai eu, le moment de faiblesse. Petit passage à vide… Coupable et sans remords. Je la sais, maintenant, si forte.  [2017.01.04]

 

L'avoir fait quand même. Même si c'est indécent. Au risque du mépris. Juste pour cela. Juste pour lui dire. Comme elle a changé les choses. Ce que j'ai emporté. Avec moi. Ce qu'elle m'a donné. Dans cette parenthèse. A enchanté la route. Les mots qu'elle avait écrits. Les choses qu'elle avait faites. Avancer avec ça. Par brèves échappées d'âme. En songes inattendus. Echos accidentels, sur le chemin… [2017.01.15]


Savoir que, peut-être, elle ne voudrait pas entendre. Avoir cru, quand même. Pour lui rendre un peu. Ce que j'ai pris. Au moins lui laisser. Quelque-part. Inventer une chance, qu'elle sache. Ce qu'elle avait créé. M'a porté. En des instants, des lieux, qu'elle n'imagine. Si cela, avait pu, apaiser, un peu, son spleen. Même si pour elle, ce n'était rien. Je n'étais rien. Absurde maintenant. Rien à rejouer. Tout est dénoué. Tout va se dénuer [2017.01.29]


Mais puisque c'est arrivé. Peu importe comment. Lui dire. Si elle veut. Un jour. Ce sera là. Même si elle ne parle plus. Silence pansé. Absence apprise. Aveugle et sans « re-sentiments ». Mais j'ai reçu, infiniment, cette chose. Présente. Qu'elle avait inventée. En moi. Elle ne sait pas, ne sent pas. Le verbe tarira. Pas les échos. Alors si, un jour, elle passait par là... Elle a jeté la clé. Mais il y aura cela. Un mot sur la porte. [2017.02.10]


Voilà... Ce n'était rien. Finalement. Rien qu'une petite réplique. Improbable. Et inaudible. A l'échelle des sentiments. En dérive. Juste de quoi rouvrir. Une petite faille. Où persistait, au fond, ce petit quelque-chose. Des e-fusions révolues. Mais ça se referme. Déjà. Et je repars, écorché. Mais serein. Sur le chemin. Longeant, éternellement, le sien. Parsemé d'échos. Et bercé d'illusions d'elle. En silence, plus présentes. Que ses mots, ciselant l'absence. [2017.03.30]


J'aurais tant aimé. Tellement voulu. Qu'elle parle. Ou qu'elle pique. Qu'elle instille, encore, un peu, le sortilège. Qu'elle avait fiché là. Et que j'avais enfoui. Profond. Il fallait, que ça sorte, un jour. Petit fragment, d'éternité. Que ça saigne, que ça fasse mal, qu'elle s'en délecte. C'est son vœu. Que son vague à l'âme remue dans la plaie. Jamais elle ne saura, maintenant. Comme ce fut pire et plus étincelant. Par où je suis passé. Comme je l'ai vue. Re-sentir le parfum, doux amer, de l'envoûtement. S'en emplir, à la nausée et, enfin, sans fin, s'en é-coeurer. [2017.07.08]


Elle a refermé les yeux. Où j'avais fermé les miens. Sur ses épitaphes. J'ai aimé qu'ils suivent, un instant, mon regard. Qu'ils l'aiment. Et le partagent. Au mépris du silence, observé. Le coeur a parlé.  Alors s'en aller. Maintenant. Défait. De sa présence. Je me souviendrai. Pour deux. Puis j'oublierai. Comme on oublie, un peu, beaucoup, mais jamais, un rêve. [2017.09.20]


Je me souviens de tout, sais-tu. Pas su oublier. Ne plus y penser. Parfois quelques jours. Je me surprenais. Les nuits allaient encore chercher le « reste à rêver ». Parfum de plus en plus léger. Mais il y a des jours qui piquent le rappel. Je n'ai pas su retenir les mots. Ce jour-là. J'avais vu les tiens. Pas su résister à l'insolence. De te dire ma présence. Sans doute rien contre l'absence. Mais j'ai espéré, c'est vrai, qu'un peu d'écho, te laisserait voir qu'il n'y a pas autant de vide. Tout autour. Enfin si, c'est vide (tu m'en as ouvert les vertigineuses perspectives). Mais te dire, que dans mon vide à moi, c'est mieux, tout aura été mieux. Parce que je t'ai croisée. Parce que tu as existé. Je pense à toi (et je t'envie quand même un peu de m'avoir oublié). [2017.12.23]


J'ai l'impression que tu n'as pas fait ça par hasard cette fois. Je n'en suis pas sûr mais je le sens. Je n'aurais pas pris ton sillage sinon. J'ai renoncé à ce que tu me parles. Et je ne ferai plus irruption. Tu m'en as voulu. Je sais. Mais si tu me donnes juste cela, être un peu relié à toi, par ce fil en pointillés... d'impressions furtives qu'on partage parfois, silencieusement, alors c'est déjà énorme. Pour moi en tous cas c'est précieux. Je te raconterais, si je pouvais. Ou si je trouve les mots, qui passeraient, pas ce fil, ténu. [2018.01.04]


Les mots sont devenus inutiles, finalement. Rien de plus éloquent qu'une image. Elle est venue de toi, l'autre jour. Comme un coup de poing dans le ventre, sur le moment. Et puis la délivrance en fait. Je n'aurai plus rien à ajouter après cela. Pour toi cela restera peut-être insignifiant. Après-tout, juste une image. Un arbre au bord d'un lac... quoi de plus anodin. Mais tout est dit, dans cette image. Je ne sais même pas si tu as vu ou si tu verras. Celle que j'ai saisie. Sans doute très peu de temps avant ou après toi. De cet arbre, sous le même angle. Pas tout à fait le même cadrage. La probabilité que cela se produise est nulle. Evidemment si on fréquente parfois les mêmes lieux ça n'a rien d'extraordinaire. Mais que tu sois sensible à cette scène comme je l'ai été, que ton œil soit attiré, que tu captures une image, de cet arbre là, et enfin que je vois cette image… Cela n'aurait jamais dû arriver. Ça n'arrive pas dans un monde rationnel.

Sauf si… sauf si tout ce que j'aurais voulu te dire… Comme tu as « enchanté la route », ces « brèves échappées d'âme", les "songes inattendus » ou ces « échos accidentels"… Et bien c'est cela que tu as photographié. Un écho. Qui pour toi ne fait écho à rien qui me concerne naturellement. Mais cette sensibilité aux choses, moi je la tiens de toi. Ce n'est pas toi bien sûr que je cherche dans mes clichés, non ça, on ne te la fait pas. Mais ce sont des choses qui souvent ont à voir avec toi, que j'ai ressenties ou qui se sont révélées, à ton contact. Dans ton univers, à travers ce que tu écris. Et que j'ai retrouvées aussi dans tes photos. J'ai du mal à le décrire... impressions, troubles... bref comme une dimension inconnue qui donne un peu plus de profondeur à tout. Je sais que tout ça est juste imaginaire, que nous n'avons jamais rien eu de réel ou “physique” à partager. Mais je te dois ça. J'ai comme une sorte de nostalgie, qui ne me quitte pas, de ces sensations, de cette magie du monde à l'époque où tu me parlais tous les jours, avec les mots que j'ai reconnus. Alors je cherche à capturer cela, ces évocations qui me viennent un peu (beaucoup) de toi. 

J'ai pris une petite série d'images de cet arbre. En deux temps, car j'ai été interrompu. Une femme est arrivée, hors-champ, puis elle est entrée dans le cadre. J'étais un peu agacé au début et puis j'ai compris par ses légers déplacements, hésitants mais précis, qu'elle cherchait son point de vue, sans quitter le lac du regard… Elle a sorti de son sac un appareil et saisi deux ou trois clichés, là, juste entre l'arbre et moi. Sans doute encore plus proche du point de vue que tu avais. Pendant un instant, je ne voyais plus la scène de l'arbre sur fond de lac aux reflets verts, mais je te voyais toi, je m'en souviens très distinctement, comme on se souvient d'un rêve. J'ai volé une image de cette "mystérieuse parution", cette promeneuse prenant des photos d'arbres. C'est comme je t'imagine souvent. Comme si je t'avais vue lorsque tu prenais cette photo, qui s'est retrouvée sous mes yeux, l'autre jour. Involontairement. Mais fatalement [2018.01.12]


Il m'est infiniment précieux, ce lien, tu n'as pas idée. Chaque jour je viens voir si tu as laissé un petit instantané. Un peu comme prendre de tes nouvelles, au compte goutte, petits extraits au parfum de toi. Envoûté par les mots ou par les atmosphères. Inquiet, quand il n'y a rien, quand ça dure des jours. Peur que ça s'arrête. Qu'il t'arrive quelque-chose ? Et quand il y a quelque chose, le coeur qui s'accélère. S'arrête sur un oxymore doux-amer, et parfois explose quand tu réagis, à un partage. L'idée que peut-être, on partage un petit truc dans ces apartés. Parfois au même moment, c'est le plus déroutant,  quand je te sais là, présente, quelque part, au bout de la ligne... Un peu (très) addictif tout ça. C'est pas pour ça que je veux que ça s'arrête. Je ne veux pas que ça s'arrête. Je voudrais tellement plus même. Mais je ne demande rien de plus, que ce que tu m'as déjà donné. Il n'y a sans doute pas davantage à espérer. Cette petite dose, de rêve, que tu distilles, en interstices. Que tu sois revenue, ici aussi, avec ces quelques mots "détachés"... je me doute bien, que ce n'est pas pour me parler, mais je me dis, j'espère un peu, que tu sais que je vais les lire. [2018.04.27]


Je pourrais le perdre ce lien. Je sais. Je l'ai peut-être déjà perdu. Je suis prêt à cela, maintenant. Plutôt rien qu'une présence volée.  Invisible peut-être, à toi de "voir", mais pas clandestin. Et je m'en veux de ce message, l'autre jour. C'était stupide. Pardonne-moi... stp, vraiment... Je m'en mords les doigts. Au moins j'aurais dû le signer. Au lieu de faire l'andouille. Puisque tu savais bien. C'était l'intention. Mais voilà... au dernier moment, précipitation, et cette pensée absurde... L'idée que tu pourrais rejeter cela, parce que ça vient de moi, ou parce que je fais irruption, encore... je me l'étais interdit pourtant. Mais cette "coïncidence”, une de plus... Ces infos qui arrivent juste avant de quitter le bureau, pressé de t'envoyer, envie de tu prennes cela juste comme un coup de main, peu importe de qui ça vient... et voilà boum, pas signé... Pas envie de risquer ce lien. C'était absurde. Il ne vaut rien, s'il est dérobé. Dis moi que j'ai le droit. Laisse-toi encore un peu bercer mes illusions... [2018.04.28]


Je ne m'approcherai plus. Pas plus que cela. Je ne sais plus. Comment inventer, une autre manière d'exister pour toi. J'aurais voulu. Pour te renvoyer, un peu, ce que tu évoques, toujours, en moi. Je sais bien, je sens bien, que cela restera irrésolu. Qu'il ne faut pas. Qu'il ne faut plus. Que je m'approche. D'aussi près. C'est comme je perçois, les choses, les mots, "instinctifs", que tu déposes... Mais continue, stp continue, d'exister, un peu, pour moi. Juste comme ça. Pas plus que cela... Puisqu'il faut se résigner à te rêver.  Peut-être que, juste inventer une manière, d'effleurer un rêve... ça se pourrait ? Un rêve en abîme... Avoir une chance, peut-être, de renouer, ce fil, aussi infime. C'est ce qui m'est cher. Si peu de choses, peuvent passer, par ce fil. Mais juste cette manière, d'être présente, cette dimension singulière, qui me rend si spéciale, cette idée de toi. Laisse-moi juste, encore un peu, sentir cela. Me souvenir un peu, du goût que ça a. Stp... encore un peu... [2018.05.03] 


Tout ce que je me retiens de te dire... Tout ce que je désespère de te dire. Et ce que je sais, ne pas devoir dire... Mais là, par exemple, à l'instant. 22h40, Waves. Cette image qu'on partage. J'ai cru qu'elle venait de toi. C'est pour ça que je l'ai aimée, en pensant à toi. Elle est "habitée" comme les tiennes, de tes tourments, de ta lueur, fragile, et de tout ce qui me trouble depuis toi.  [2018.05.28] 


C'était comme un songe... Tellement inattendu, l'instant, le lieu, toi... Loin de tout ce que j'imaginais, parfois. S'il m'était donné de renouer le dialogue. Sans trop oser le rêver. Jongler dans la nuit entre un train d'aéroport et le métro de Moscou pour pas couper le fil, te garder un peu en ligne..  juste irréel. J'allais pas bien, fatigué, abattu… tu m'as fait tout oublier. Ces choses “ordinaires”, échangées. C'était bien, c'était simple. Te savoir là, au moins pendant quelques instants, à l'autre bout… J'avais tellement envie de te dire tout, tout de suite, trop vite...  plein de questions encore…  Et j'aimerais vraiment pouvoir le lire, le voir un jour ce recueil que tu as en tête… J'aime t'écrire moi. Ici. J'osais plus trop. Je n'oserais pas te dire, ou même t'écrire comme l'autre soir, ce que j'écris ici. Inutile, d'encombrer ta vie avec ça... Ici tu liras si tu veux. Je ne saurai jamais. Si tu viens. Si c'est toi. A quoi bon, dois tu penser. Si je savais... Mais parfois je rêve d'un peu plus encore, tu sais.  Qui sait… juste une fois. Tes yeux, ta voix. Et peut-être, si les mots s'invitent, te dire, qui tu es, pour moi. Plus aucune prétention d'être quelqu'un pour toi. Mais toi, par incidence, tu es quelqu'un qui ne m'a plus quitté. Tu as, sans le savoir, il y a longtemps, changé le cours des choses. Sans le savoir tu viens de les changer à nouveau. D'une manière encore plus inattendue. Peu importe pour toi sans doute mais voilà…  Une "écris-vaine" m'avais-tu dit, un jour. Rien n'a été vain pour moi dans tes écris.  [2018.10.15] 


Cela ne devient pas une habitude non ;) Je ne m'habituerai pas. A ces échanges, brefs et silencieux. Ce qu'ils évoquent de toi. A ce qu'ils font vibrer en moi.

C'est juste comme ça. Quelque-chose qui est resté. Le seul jour où je sais un peu de ce qui se passe pour toi. Ce jour-là je pense à toi. 

Alors merci… Merci d'être là, à ta façon. De m'avoir laissé partager, un peu, de ce que tu distilles. Je n'osais pas l'espérer, ce que tu m'as offert, ces derniers temps… Rien à t'offrir, moi… mais toi, tu es un présent pour moi. [2018.12.23] 


Prend soin de toi [2020.03.16] 

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