En un souffle...

elyna

Mélancolie est source d'inspiration.

Je suis l'entité, demeurante instable du monde qui m'empoisonne.

Tu es là, esprit venimeux qui me consume par ta simple présence. Je succombe à ton attrait péremptoire.

Frôle mon âme de la délicatesse de ton songe sous ton souffle chaud qui m'apaise. Subit la douceur de ma peau qui côtoie ta chaleur douce par le contact de nos corps.

Il en va d'une frénésie éphémère qui agite la folie de nos sens en un émoi vertigineux. Saupoudre ma peau du venin de tes lèvres.


-   Chut … soupire – tu.

-   Attends, m'écris – je en attrapant ton épaule.

- Doucement, effleure – tu mon oreille de la douce mélodie de ta voix.

-   Si seulement, conclus – je en fermant les yeux.

Il offre ma mort sur un plateau d'argent couvert d'un linceul pourpre aux bordures ocres. J'éprouve cette souffrance quitter peu à peu mon corps souffreteux qui ne cesse de quémander une libération proche. Je ne ressens qu'une parfaite transparence à ma solitude envahissante, elle est ma conseillère, ma compagne face à ce dernière instant d'oubliance éternelle.


-   Chut … soupire – tu à nouveau.

-   Je … réussis – je à extraire de ma gorge.

-  Il est l'heure pour toi, murmure – tu au creux de mon cou.


Tu passe une main caressante sur mes paupières pour leur demander de s'octroyer un droit à la noirceur de l'infini. Tu es ma souffrance, tu me fond dans ta candeur douloureuse par ton venin. Je quitte mon ergastule fastidieux pour la nuit. Je relâche la pression, sens ce souffle parcourir mon âme fétide en proie à l'apothéose de sa déchéance morbide.


-  Souffre assez pour vivre cet instant et peu pour partir aisément, souffle – tu caressant mon visage fermé d'émotions passées.


Plus aucun mouvement n'habite ma prison, je suis au seuil de ma propre pendaison funèbre, il est temps pour l'être que je suis de tirer ma révérence à ce monde qui m'entoure.


-  A l'épilogue de ta vie, tu n'es point un corps, une simple décadence de l'humanité constituée de souffrances intimes et fragmentaires qui te souillent par leurs lâchetés aveuglantes et leurs abominables insouciances du monde, tu n'es plus, tu n'es rien, tu demeure l'oubli de ta propre fin, conclus – tu.



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