Endless summer.

La Roumègue

L'accélérateur enfoncé, marche rapide enclenchée, voilà le rythme de l'été.

« Qu'il est long le chemin… » en attendant le début des festivités, la heste, les férias. Chaque année, elles se font désirer, en place, prêtes à raviver la flamme, le feu, la passion qui sommeille en nous. Elles nous offrent à l'intérieur de peñas, sous des chapiteaux ou aux comptoirs des bars, le breuvage nécessaire à notre épanouissement. Entouré de gens vêtus de rouge et de blanc, tout est possible. Désinhibé de tout complexe ou d'une oppressante timidité on s'élance vers l'inconnu, les autres. C'est à ce moment-là de l'année que le portable devient une interface nécessaire mais pas obligatoire. Utile pour se retrouver ou prendre quelques clichés inoubliables, l'échange à nouveau redevient franc. Que ce soit avec la famille, des personnes qui étaient avec nous à l'école, au collège ou au lycée, des coéquipiers rencontrés dans le sport, la musique ou la danse ou encore d'anciens collègues, c'est toujours un temps de partage. On se retrouve pour quelques minutes voire toute la nuit, histoire de refaire le monde là où on l'avait arrêté.

Ces soirées ce sont des sourires en éclats de rire, les yeux grands ouverts et le cœur un peu plus léger. Armé de sa plus belle équipe d'acolytes, le départ est lancé… « et je conduis mon troupeau, vers les hauts pâturages, et je trouve un amour nouveau, en traversant chaque village ». Comme si le temps s'était arrêté, on s'accorde un moment pour profiter des personnes qui nous entourent. Les conversations s'enchaînent et se déchaînent, il est temps de rattraper tous les épisodes manqués durant l'année. Une fois la mise à jour terminée, la machine à souvenirs redémarre avec un nouvel été pour de nouvelles histoires. L'apéritif entamé, il est temps d'aller se mêler à la foule. Sur un air de fête la musique résonne dans nos oreilles, on verra plus tard pour les acouphènes. Sur place, plusieurs choix s'offrent à nous. Certains se découvrent un talent caché pour la danse, d'autres plus extravertis iront discuter avec le premier venu, d'autres encore davantage réservés, en braves piliers de bars, feront en sorte que le comptoir ne nous tombe pas sur les pieds. Les verres pleuvent, l'ambiance se détend et des relations naissent ou renaissent. Les confidences, que l'on n'aurait jamais pu faire à la lumière du jour, font leur entrée discrètement entre deux chansons. Envahi par la musique, comme dans un premier sommeil, le corps se détend et reprend sa liberté. C'est à cet instant précis que la pression contenue tout au long de l'année redescend et nous laisse enfin profiter de ce que la vie a à nous apporter.

La fermeture arrive toujours trop tôt. Et lorsque la musique et les lumières s'éteignent on n'entend plus que des voix qui résonnent, des discussions qui finissent sur le tas. Au revoir, au plaisir de se retrouver ailleurs, peut-être. Les baraques à frites nous éclairent le chemin pour rentrer. Un sandwich pour mieux partir et la suite au prochain épisode. Chaque fin de soirée appelle la suivante. Vivement que l'on se retrouve, vivement les prochains sourires et les nouvelles rencontres.

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