ENFERME

sistaj

Je suis prisonnier d'un corps qui ne m'appartient plus.
Je suffoque, je hurle, j'invoque le Dieu Suprême,
Pour qu'il me prenne et m'emmène
Dans un monde où "JE" signifie "ETRE".
Le mot conscience prend sens.
Sans sensibilité aucune, je suis sens dessus dessous.
Derrière cette apparence sans vie, mon esprit s'affole.
Je suis épris de l'envie de mettre fin à cette existence
Qui n'a de sens que pour ceux qui m'aiment.
Même s'ils savent que rien ne me ramènera à eux,
Ils conservent mon enveloppe corporelle,
Ignorent l'existence de ce monde parallèle
Où erre mon âme écartelé entre la Vie et la Mort.
Ils s'octroient le droit de décider de mon sort,
Une sorte d'ajournement indéterminé qui mine mon moral.
Leur moralité est doûteuse.
Ils veulent me préserver d'une fin
Qu'eux seuls appréhendent.

Et moi... Et moi...

J'ai mal et je ne peux pas crier,
Je pleure et aucune larme ne témoigne ma douleur.
J'ai peur et je ne tremble pas.
Je suis ou plutôt je ne suis plus
Car de corps je ne possède plus.
J'me dis tout bas
- Alors que je pourrais le dire tout haut,
Ma bouche n'émettant aucun son,
Frontière de tous ces mots
Qui tentent de fuir un cerveau embrumé
Par des pensées morbides qui devraient me donner mal au bide
Mais je ne ressens plus rien -
J'me dis tout bas
"Libérez moi!"

Je suis enfermé dans ce corps qui telle une camisole
M'isole du reste du monde
Je m'agite, bouscule cette prison organique.
Mon état léthargique est éternel.
J'aimerais en finir
Mais je ne peux que subir.

Cinq syllabes,
Cinq syllabes nous séparent :

TE-TRA-PLE-GI-QUE

Nique cette vie qui m'enchaîne dans ce lit!
Nique cette société qui refuse l'euthanasie!
Mon sort est entre les mains de la Mort qui se cache
Et qui ne sort que lorsque je dors.
Si je me réveille, je l'aperçois qui m'observe
Et qui veille à ce que mon état ne s'améliore pas.
Elle s'approche parfois et sa faux me frôle.
Elle rigole car elle sait que j'aimerais lui arracher des mains.
J'ai tenté maintes fois.
La Mort se joue de moi.
Est ce une partie de Poker entre Elle et Lui?
Dieu! Laissez là gagner,
Laissez moi quitter ce corps orphelin
De son âme, laissez moi décider de la fin de mon existence
Qui n'a plus aucun sens.

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