Ephialtès, brides de vie

guegueette

Confection de la sanquette.

- Ce matin, un lapin... -

Le lapin.

Mes membres s'engourdissent, je ne comprend pas ce qu'il se passe. Une sensation de froid me parcoure les veines. Que ce passe-t-il? Je respire doucement, mon oreille droite fait du froid elle aussi tout à coup. Je me sens dans un instant de pleinithude. Est-ce... est-ce donc ça que la mort? Pourquoi le brun est-il à l'envers... je... je... mais, mais ce sale mioche il vomit! Mais c'est ignoble. Oh... il fait froid, si froid tout d'un coup. Ma tête se met à tourner, et mes pattes me font mal. Le brun me les a attachée. Il pleut sur ma fourrure comme à la clairière. Je la voyais, depuis ma cage. Suis-je enfin libéré? Est-ce la pluie que je sens bien sur moi et qui glisse? Je.. il... me regarde. Mes yeux vrillent au plafond. Une tache de rouge y coule. Il pleut du sang?

Je me vide, tout simplement.


Le gamin.

Bouarrrrrrk, que c'est dégueulasse. Eh, dis, moi j'voulais pas le regarder faire! J'avais d'ja vu mon papi le faire, mais c'est lui qui m'a forcé! Non pas le papi, enfin pas papi quand il... mais je voulais pas l'attacher moi Brindille! Par ce que bah Brindille on l'a trouvé dans une cage au vieux chnok de la rue derrière l'Eglise. Et même qu'on l'a adopté. C'est la faut d'Ephi, si il couine. En plus il l'a pendu par les pattes. Ce sont des étirements, qu'il a dit.
Ehhhhhh Briiin... dillle!
Mon coeur se fend, mes larmes se mettent à couler à flot d'un seul coup. Je touche et je regarde mes mains, elles sont pourpres. Je redresse la tête, de peur, et regarde Ephi. Il est étrange et Brindille bah. Ouiiiiiiiiin! Il est égorgé, et son sang et sur mon visage je... des hauts le coeur me prennent je crois que je vais... hic hic. Hic. B...bouu.....a....rghhhhhh.
Le sol est retapissé.


Ephialtès.

Ahhh, quel bel air frais me parcoure la chevelure. M'voilà avec le pot à sanquette dans les mains. J'vais pouvoir l'attacher, je le fais. Et maintenant je vais le saigner. J'me retourne vers l'gamin discrètement. Il a l'air tout content. Comme c'est mignon! Ah, p'tain de sale gosse j'vais te faire devenir un homme moi tiens. Je dégaine mon coutelat et regarde la bestiole. Aller, hop je la saigne. Bon dieu d'mes couilles que j'aime la sensation de cet enfoncement de chair fraîche. Je jubile intérieurement, les battements sous ma poitrine sont de plus en plus fort. Et j'y vais d'un coup sec. Ahhhh, une giclée, c'est parfait. J'espère que ça va l'traumatiser. Et je regarde le concerné. Diantre, il est en sang. Wahou, j'suis fière de moi, et du lapinou aussi qui à tout envoyé. Un éclat de mon rire résonne dans la cave. Merde, le gamin il vomit. Oh bordel mes gaudasses...

- Vous connaissez à présent les secrets de fabrication de la sanquette!

C'est c'que m'avez dit mon grand père, le jour de mon initiation. Et j'étais fier du p'tit. Même si moi, je n'avais pas vomis.



Signaler ce texte