EROTIC NIGHTMARE
r-one
Il est communément ce que l'on peut nommer un Sex Symbol. En tout cas, c'est comme ça qu'il se voit. Il faut avouer, il émane de lui une certaine classe, une aisance naturelle, du charme et surtout aucun complexe, aucune timidité. Alors pour lui il est facile de conquérir, et quand une femme n'est pas dans son lit le soir c'est vraiment qu'il a eu un empêchement ou il est malade. D'ailleurs, le vendredi ou samedi soir, il s'offre, deux ou même des fois trois femmes dans son lit. C'est un collectionneur.
Il n'a pas toujours été comme ça, au début il avait du mal à conclure, mais avec le succès grandissant, il s'est laissé aller à une sorte de suffisance sexuelle. Le plus important, son propre plaisir, celui des femmes avec qui il couche, passe après, bien après.
C'est vendredi, après le travail, il est allé faire son petit tour des terrains de chasse habituels. Et quand vers 21 h il repéra les deux femmes attablées un peu loin, il lança l'opération charme. Il sait y faire en plus, son regard, son sourire, sa gentillesse, un savant mélange qui lui permet de gagner la confiance de sa proie. Mais c'est un prédateur et tout cela n'est que façade. Ses pensées ne sont tournées que vers ce qu'il va obtenir d'elles. Et quand il regarde les lèvres pulpeuses de l'une et le décolleté plongeant de l'autre, il ne voit que lui affalé dans son canapé pendant qu'elles lui donneront la gâterie qu'il cherche à obtenir.
Comme à son habitude, il obtient gain de cause, son appartement est assez spacieux, le canapé devient le lieu privilégié de ses ébats sexuels, son bar est toujours plein et souvent la marijuana se fume à volonté.
Une nouvelle soirée ou seulement son plaisir est pris en compte, sa gentillesse, feinte, fit que les deux femmes lui gratifièrent d'une fellation » hors norme » et lui assura que le strict minimum concernant leurs désirs, du moment que lui prenait son pied. Il pourra dire à ses potes « qu'il s'est bien vidé ». Vers trois du matin, il commande un taxi, qu'il ne paye pas bien sûr.
Il peut enfin s'allonger sur son canapé et finir le pétard qui traine dans le cendrier et s'endormir heureux de lui.
Une sensation de chute, un tourbillon s'ouvrant sous lui qui l'emporte sans pouvoir y résister. Le décor change. Il est toujours dans un fauteuil qu'il ne connait pas, la pièce est aussi différente. Les lumières sont tamisées, un léger parfum embaume les lieux. Il n'arrive pas à cerner le décor et les couleurs de la pièce, l'éclairage ne lui permet que de voir ses alentours. Mais il se sent bien.
Autre chose, il est totalement nu.
Un bruit vient vers lui, celui d'escarpins claquant avec une certaine légèreté sur le sol. Et d'après le bruit et le rythme, il y a au moins deux femmes venant vers lui.
Et puis quelles femmes, trois, pour être plus exacte. Jamais, il n'en avait vu d'aussi belle. Grandes, fines, sensuelles, tout ce que ses rêves lui ont donné sans le combler. Elles s'arrêtent devant lui, une attitude coquine et espiègle émane d'elles. Cela lui laisse le temps de les détailler, jambes longilignes, seins lourds et fermes, ventres plats et lèvres pulpeuses. Tout ce dont il rêve, tout ce qui le fait bander. Une musique vient de nulle part, il reconnait la voix sensuelle de Marvin Gaye… Sexual Healing
Baby I'm hot just like an ovenI need some lovin'
And baby, I can't hold it much longer
It's getting stronger and stronger
And when I get that feeling
La tension monte, au moment ou elles commencent à se déhancher en douceur sur le rythme, elles s'approchent de lui le frôlent, le repousse délicatement dés qu'il souhaite les toucher. Il est aux anges, elles semblent prêtes à assouvir le moindre de ses désirs. Deux devants, qui effleure son corps, » à la limite de l'érection", une derrière qui lui caresse les épaules et la nuque en douceur. Tout n'est que volupté et douceur pour lui. Tout ce qu'il aime, être le centre d'attention.
L'excitation sexuelle atteint les sommets quand deux se mettent à genou en ses jambes qu'elles écartent comme pour se frayer un chemin vers son sexe.
Longues caresses qui cascadent sur ses jambes, décision de faire durer le plaisir au maximum.
Pendant ce temps, la troisième effleure ses bras
Et sans prévenir, il se retrouve pieds et poings liés à son fauteuil.
Changement d'ambiance, la sensualité de la pièce n'est plus, le confort du fauteuil s'envole.
Sensation de froid, la température chute, son siège se métallise. Celles qui étaient trois femmes superbes, vieillissent, s'assèchent, se fripent.
Trois voix dans sa tête le pénètrent sans prévenir. Elles sont rauques et sourdes, ou stridentes et fortes. Il a l'impression qu'elle fouille ses entrailles à coup de pioche qu'elle compresse son cerveau.
Elles lui expliquent, elles sont la vengeance de toutes ces femmes qui lui ont donné leur corps sans hésitation pour ne recevoir que le néant.
La mort l’attend, sauf s'il réussit l'épreuve : celle de leur donner du plaisir à toutes les trois. Mais attention, à chaque fois que l'orgasme fuira l'une d'entre elles, ses supplices seront tellement terribles qu'il les suppliera de les tuer.
Et comme pour donner un avant-gout, d'une main décharnée et griffue, l'une de harpie entaille son biceps gauche jusqu'à l'os. La douleur est tellement intense qu'il hurle à s'en déchirer la mâchoire.
Comme à son habitude, Melissa arrive à l'appartement pour faire le ménage le samedi matin. Elle sait qu'elle va encore ramasser les restes de la soirée de la veille et les cadavres d'alcool. Mais c'est un tas de chair humaine sanguinolente qui traîne dans le salon. Grâce aux dents, le médecin légiste peut confirmer que c'est bien le propriétaire, et son rapport est simple : le cadavre a été totalement découpé en lambeau petit bout par petit bout, mais le plus étrange est les quelques bouts d'ongles trouvés au milieu des tripes.