« Espèce de fuckée »

Frédérike Clermont

Pour toi que j'ai aimé à la folie... tu m'as tant inspiré.

Qui aurais cru que ça serait aussi plaisant ? Certainement pas moi.  Je flotte, je vole.  Mes poumons se gonfles et mes pieds se soulèvent.  J'ai des étourdissements et je m'accroche à sa main, je m'y retiens, je cris et ris.  NON ! Je ne veux pas tomber.  Tous mes muscles se contractent, je deviens rock mais ma tête est une fleur. Petite lavande, petite fille innocente.  Je suis hilare, j'ai mal au ventre à force de rire.  Ah comme je l'aime lui !  Oui oui mets encore tes mains sur mon visage,encore oui encore.  Donne-moi tes lèvres je t'en prie ! Ah ma musique oui oui je t'aime toi aussi ne t'inquiètes pas.  Vous deux êtes mes muses.  Est-ce mon hit ou mon cœur grossit? Si je le tord comme une petite guenille est-ce que mon sang va dégouliner ou tout l'amour du monde ?  Je suis tellement perdue, mon dieu ! Le sofa m'avale, il devient gouffre et moi je m'y engouffre.  Il m'aspire, devient une bouche géante et il me prend toute entière.  Il fait tellement noir, tellement froid. Brrr ! Collé collé comme on est bien ! J'aime quand il me sourit, j'aime quand il me regarde et me traite de fuckée.  J'aime ça parce que je sais qu'il m'aime comme ça.  Et je l'aime.  Toi aussi t'es fucké, mais on s'aime pareil,pas vrai ?  Je sais, oui... je sais qu'il m'aime... Oh allons dormir ! Oui je veux étendre mon corps contre le tien.  Je veux que tu me tiennes entre tes bras avant que les vapeurs quittent ma tête, que j'oublis c'est quoi ne plus faire partie du monde.  Je ris à rien, je ris.  Chatouille-moi et je te chatouille en retour ! C'est un combat.  Hop sa main contre ma cuisse, il connait mon point faible mais je connais le sien.  Ha ha ! On se contorsionne, on pleure, on s'essouffle de rire et nos bras, nos jambes sont mélangées. Comme je l'aime lui !  « Prenez-vous une chambre », j'entend marmonné.  Il est juste jaloux, jaloux de notre petit bonheur. Jaloux jaloux jaloux ! Je suis étourdie, la pièce est un tourbillon de fumée.  Ils ont la vape rentrée dans la gorge et la vapeur me rappelle les trains.  Ils sont des trains.  Trois trains à vapeur. On se retrouve au 19e siècle et j'entend le sifflement enflé de la gare.  Et je suis en première classe, je suis dans le sofa grotte ténébreuse et contre moi j'ai une asperge bleaché et oh comme je l'aime !  J'aime mes samedis soir comme j'aime les trains comme j'aime les asperges bleachés comme j'aime être ta fuckée.


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