Et l'amour et la mort ont l'amer pour partage

Henry


L'on cherche, sans arrêts, toujours, pourquoi vit-on, pourquoi cette vie ? Qui l'a voulu ? Elle, ma mère, c'est elle qui l'a voulu, elle m'a donné la vie, pour me reprendre la sienne, elle m'a volé sa vie,sa voix, son odeur, sa peau, elle m'a tout prit, elle, mais qui était elle au fond ?

Un être perdu, désespéré, que personne n'a su écouter, entendre, je ne t'ai pas écouté maman, je n'ai pas su être là pour toi, tu m'as mise au monde, pour une raison, pour toi, ne plus être seule, plus jamais seule, et je n'ai pas su faire ce pour quoi tu m'as faite, je n'ai pas été à la hauteur, je n'étais pas présente pour toi, et que toi, monstre d'égoïsme, m'en veux-tu ? Savais tu comme je t'aimais ? Est ce moi qui t'ai tuée ? Où es tu ,que fais tu ? Avec qui es tu ?


La vie est injuste, je ne le sais que trop, pourquoi te prendre à moi ? Une confirmation ?

Ma vie, mon semblant de vie prend forme, tu n'es pas là pour le voir, me voir, je ne peux te le montrer, et tout ça, ce n'est pas assez, je veux mourir à mon tour, te rejoindre, voudrais-tu seulement de moi ? En avais tu assez de nous, d'eux oui ,mais moi, tu savais ô combien j'avais besoin de toi.

Je parle de toi, je ne cesse de parler de toi, de crier ô combien tu manques à ma vie, ô combien tu me manques, ô combien tu étais importante à mes yeux.

Oh oui, je ne cesse de crier à qui veut l'entendre combien je t'aimais. Je ne fais que t'idéaliser, la vérité Maman, la vérité est que tu m'a abandonné, à nouveau.

Comment peux tu ? Comment as tu pu ?

Moi, ton enfant, rien ne servait de me mettre au monde, de me porter à terme. Tu aurais du me tuer, me tuer avant que je ne pense, ressente, pleure. Pleure combien tu ne m'a jamais aimé.

Aujourd'hui, tu n'es plus là pour l'entendre, tu as fuis encore. Tu me laisse seule, encore.


Que faire, tu n'es plus là et je ne t'en aime que davantage. Je t'aime davantage, parce qu'en manque continuel de ton Amour. J'ai tout fait pour que tu m'aime, rien n'a suffit. Je ne sais si tu étais profondément blessée, et encore, ne s'agit il pas d'excuses ? Me mettre au monde signifiait renier, accepter tes douleurs passées, et m'aimer, n'aimer que moi, que moi.


Je ne saurais jamais, même cela tu m'en prive. Tu n'avais pas à partir. Je te hais, tu n'avais pas le droit, non , pas à moi, pas encore.

Je veux te voir, que tu m'entende. Je ne vais pas bien, jamais. Il est dit, que la première phase du deuil est le choc, choquée, voilà ce que je suis, choquée que tu ais eu le culot de m'abandonner encore, encore Maman. Maman, ce mot a t il un sens ? Ce mot est censé refléter l'amour. Ne m'a tu jamais aimée ?

Je ne réagis pas, je suis comme omniprésente, sans l'être, je ne suis plu. Ton non amour m'a tué, une première fois, ta disparition me tue une seconde fois. Ne m'as tu pas assez fait de mal. Je suis absente, inerte, Maman, et grand dieu tu peux remercier le ciel, ce putain de ciel, où tu es ou non. Le jour ou je me réveillerai, ciel , ce jour là, je détruirai tout.


Je suis née d'un viol, un pervers, mon père, fréquentant les bars à pute, contant salement ses plans baise à sa femme, ma mère, l'a un jour traîné, oh ce n'était pas la première fois. Mais cette fois là, après l'avoir traîné par les cheveux, en ce long couloir, que je connais si bien, en cet appartement, leur nid d'amour, cette fois là, sa verge salissant ma mère, l'engrossa.

Cet engrossement, j'en suis le fruit. Acte désespéré d'un homme malade d'amour ? Malade tout court.

«  tu étais le fruit d'un viol, je ne t'ai jamais voulu, tu as gâché ma vie ».

Voilà ce qu'une enfant, moi s'est entendue dire, et répété ô combien, elle n'était pas désirée. Mais je ne le désirais pas non plus Maman, oh ça non.

Ma Maman, femme perdue, inconnue à elle-même, bafouée, sans attaches, repères, un être désespéré à la recherche constante d'amour. Une enfant abandonnée, trahie. En quête constante d'une famille, d'attention, une femme demeurée enfant. Une enfant pleines de questions sans réponses, en colère. Une enfant non une mère. Elle n'a jamais été prête, et ne s'est sans doute pas poser la question. Une famille, un caprice, un jouet.

Un cri de haine, « je veux une famille, j'en fus privée, j'en créerai une ! ».

Deux ans Maman, j'aimerai te toucher, te sentir, juste entendre ta voix, la vie « continue », du moins elle suit son court, et mon âme est blessée.

Aujourd'hui, j'ai vingt trois ans, célébration d'une mise au monde, bien que mon antre ne sois plus.

Que chacun, s'estime au moins heureux, d'avoir la chance de pouvoir enlacer tel être. 


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