Et l'aurore gazouille...

Et l'aurore gazouille...

Fraîcheur matinale, qui peuple tout lever,

En ta beauté noble je me suis éveillé.

La douce mélopée de l'oiseau matinal,

Berce inlassablement l'ave Matutinal.

Verdure luxuriante aux fleurs épanouies,

Tes arbres semblent se froisser sous le soupir

D'Eole. Ce souffle agile et doux fait frémir

Ma chair, et ce qui m'encercle en paraît réjouis.

La leste caresse de l'eau sur les galets

Enjôle les méandres enchanteurs de mes sens.

Un velouté nectar imprègne l'azur dense.

Cette élégance m’envoûte, habile et posée.

Tandis que se closent les pupilles, âme biaise

Par de sauvages et volages sentiers. Exquise

Aurore du soleil naissant, embrase en moi

De ton ardeur, la vénusté d'un tel émoi.

En l'auguste voyage, angoisse est frivole, haine

Est vaine ainsi que la peur et, c'est par centaines

Que folâtres plaisirs vont mon âme assaillir,

Dans un festif banquet d'euphorie et de rire.

Chez mon être choyé se balade une grappe

De lutins délicieux. Par leur esprit follet,

Leur ivresse exhalée, une jouissance échappe,

Onctueuse écume submergeant mes pensées.

Puis les prunelles s'écarquillent, fort béates,

Comblées ! d'aspirer au charme et à la beauté,

Ouvertes ou bien fermées. Nature est bien adroite !