Et pourtant…

naya

Réflexion contemporaine (ou coup de gueule, appelez ça comme bon vous sembles) liée à notre impact sur le monde

La vérité, c'est que je déteste l'Humain, son égoïsme, son auto-centrisme, sa capacité à tout détruite et tout gâcher, sans jamais se remettre en question et, surtout, oh oui surtout, son incapacité à apprendre de ses erreurs et à tirer des leçons du passé. Je hais l'Humain pour ce qu'il a choisit de faire du monde dans lequel il « évolue », si tant est qu'on puisse croire qu'il évolue encore. Je ne le pense pas. -une évolution étant sensée être bénéfique-. 

Le monde dans lequel nous évoluons n'est que surfait, et, pire encore, pourriture. Nous nous attardons sur notre propre personne, nous ne voyons pas plus loin que ce qui nous touches, et encore, même pour ce qui devrait nous impliquer personnellement, nous sommes incapables de nous battre ou de changer la donne. Et pourquoi ? Parce que nous vivons dans un monde où seule une poignée d'abrutis, à l'âme absolument abjecte et irrattrapable, ont le contrôle ainsi que le pouvoir de laisser les choses inchangées et soumises à leur propre volonté; et ce pour la simple raison que ce sont ceux-là même qui détiennent la seule et unique chose qui compte réellement dans notre monde aujourd'hui…. Certains diront que la détention de pouvoir compte davantage que la capacité financière, mais je ne suis pas de cet avis.… Sérieusement, a-t-on, ne serait-ce qu'une seule fois, déjà vu une personne de pouvoir qui n'était pas pleine au as ? Sans surprise, non. Ce sont donc ces mêmes abrutis qui chaque jour détruisent un peu plus de la grandeur de l'Humanité ; à toujours vouloir posséder davantage, étendre leur influence, et j'en passes, jusqu'à oublier ce qui compte  (devrait compter en tout cas) réellement. 

Alors oui, nous vivons dans un monde pourris jusqu'à sa racine. Un monde où l'individualisme, la malhonnêteté et le profit guident chacun de nous, des plus « puissants » (aka lesdits abrutis), aux plus petits et insignifiants individus ; cette dernière catégorie étant celle à laquelle nous pouvons nous identifier, nous, individus lambda qui passeront notre existence entière à vivre une vie dénuée de sens profond et incapables de changer le cours du monde. Parce que oui, pour ceux qui en douteraient encore, nous en sommes tout bonnement incapables ; non pas tant par manque de moyens en soit, mais véritablement par une stupidité qui dépasse tout entendement. Si les « puissants » de ce monde ne peuvent en résoudre les problèmes majeurs, comment un simple petit, tout petit, individu, le pourrait-il ? C'est ici que la plupart des personnes ayant poussée leur réflexion jusqu'alors, et peu nombreux le sont j'en ai bien peur, s'arrêteront, concluant sur un fatalisme sans issue. Mais ne vous méprenez pas, vous êtes tout aussi abjects que le gang des abrutis précités. Et oui, vous vous pensiez à l'abris de toute responsabilité dans l'absurdité et le non-sens du monde actuel ? Sans nul doute que oui, vous le pensiez. Alors même que vous ne vous intéressez qu'à ce qui vous concernes, vous ne voyez au-delà que si vous y êtes amenés dans votre parcours individuel. Vous vous battez pour de petites causes sans importance, vous vous placez au milieu de débat qui n'ont pas lieu d'être, et vous vous déculpabiliser en prônant haut et fort que vous n'y pouvez rien… Vous refusez tout bonnement de voir la réalité telle qu'elle est aujourd'hui. 

Notre monde actuel, si tant est que l'on y réfléchit objectivement, n'a jamais été aussi pathétique et absurde qu'il l'est aujourd'hui, et ce après des siècles et des siècles d'évolution et d'Histoire, reflétant le bon petit bout de chemin qu'a parcouru notre race humaine. A une époque où l'on est capable de beaucoup, tant en termes scientifiques que technologiques, on reste pourtant bien incapable d'encore trop de choses, si rudimentaires soit-elles. Parce que oui, effectivement, on fabrique aujourd'hui des intelligences artificielles aux prouesses remarquables, des gadgets aux technologies et mécanismes époustouflants dont on n'osait même pas rêver il y a à peine une dizaine d'année (ce qui en dit long sur la manière dont ils vont encore se développer), des armes nucléaires ou chimiques d'une monstruosité sans nom, des robots toujours plus performants -allant aujourd'hui jusqu'à prétendre à une utilisation sexuelle, rappelons le-, on expérimente toujours plus, on développe des vaccins et  on imprime même des organes en 3D. C'est vrai, on organise également des sommets mondiaux sur les grandes questions internationales, on crée d'ailleurs des organisations à charge de se concentrer sur ces questions ou même de les « résoudre », on regroupe les peuples et les pays, on signe des traités et on prononce de beaux discours de paix, de solidarité et, surtout, de foi en l'avenir et à l'amélioration. Pourtant… Et oui, pourtant, en dépit de tout ce dont on est capable aujourd'hui, on ignore tout de même qu'une (trop) grosse partie de notre planète meurt de faim, de maladies diverses, de conflits sans importance -n'ayant pour seul mérite que de flatter l'égo des abrutis qui l'ont lancé aux couverts de faux mais beaux idéaux ou valeurs destinés uniquement à s'assurer la tenue du troupeau qu'ils dirigent-, de divergences politiques ou religieuses, et d'encore beaucoup d'autres choses qui pourraient pourtant être réglées. Cela soulève, à mon sens tout du moins, une question des plus importante et complexe : comment, sincèrement, pouvons-nous nous épanouir pleinement et continuer à mener notre petit existence sans importance, en s'insurgeant toujours plus de débats et prétentions futiles, tout en ignorant que des millions d'individus sont en encore détresse, privés des bases élémentaires auxquelles tout être humain devrait pouvoir prétendre ? Mais ça ne touche pas;  en vérité ça ne nous concernes tout simplement pas, parce que nous avons déjà acquis tout ça, donc nous préférons nous battre pour l'égalité des sexes, la consolidation de nos petits privilèges, l'augmentation des salaires -qui, exprimons le clairement, ne nous serviras qu'à nous enfoncer toujours plus dans ce gouffre qu'est la société de consommation, pour des produits ou objets dont nous pouvons tout à fait nous passer-. 

Plus grave encore, on ignore l'impact de nos activités, le poids de nos vies sur l'habitacle même qui pourtant nous accueilles : on saccage notre propre planète, on souille ses réserves, on épuise ses terres et ses eaux, on détruit ses trésors et ses ressources, on élimine les espèces inférieures, on va même jusqu'à polluer notre propre air. Les ignorants, quoi que plus imbéciles qu'ignorants à mon sens, se persuaderons que les responsables sont ailleurs, plus haut placés et bien plus importants en termes d'impact. Parce que ce sont les Etats enrichis, les grandes entreprises multimilliardaires implantées ci et là, les  énormes usines de diverses productions, les pesticides de masses et les « puissants » qui mènent le monde et en sont donc responsables. Et ils le sont en effet, mais ne le sommes nous pas tous ? Notre style de vie, la manière dont nous menons notre petite existence insignifiante (et elle l'est, il n'y a là aucune prétention ou supériorité de ma part, je m'inclue également dans l'utilisation de ce possessif, ne me blâmez pas) est tout bonnement destructrice et hypocrite. Et le pire là dedans reste bel et bien que nous n'en avons pas (ou pas suffisamment) conscience : il est vrai que certains d'entre nous se battent pour une prise de conscience généralisée, pour un changement véritablement constructif, pour un avenir réel, accessible à tous et non uniquement aux chanceux tombés du bon côté de notre monde. Mais est-ce réellement utile ? Ne reproduisons-nous pas, en termes d'unité collective, encore et encore les mêmes stupidités ? L'Histoire de l'Humanité, tout comme ses expériences, ne devrait-elle pas lui avoir permis de comprendre que les conflits, les guerres et les massacres sont vains, que l'être humain est précieux et qu'il faut, quelque soit son origine ou ses autres caractéristiques, lui permettre à tout prix de s'élever, et que la terre n'est pas inépuisable et qu'il faut la préserver si l'on veut se préserver soi-même ? Manifestement non. L'Humain est incapable de s'améliorer.  N'est-ce pas décevant, pour un être doté d'une intelligence si importante et de capacité d'adaptation si prometteuse ?

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