Et si on s’était dit rendez-vous dans 10 ans…
Saladedefruit
(Attention, j’annonce, il va y avoir de la nostalgie ici. Peut être même un peu de mièvrerie. Mais il en faut parfois. Ca adoucit les p’tits cœurs de pierres que nous devenons tous à force de vivre dans ce monde cruel, égoïste et impitoyable.)
L’approche –très proche- de la trentaine a une petite tendance à me rendre un tant soit peu niaise quant il s’agit de regarder les années écoulées. Alors, de la même façon que je suis pleine de mélancolie quand je vois désormais que je n’arrive plus à perdre quelques kilos d’excès dus aux vacances ou autres périodes d’abus -de type fêtes de fin d’année ou année tout court d’ailleurs (cherchez l’erreur)-, je suis assez nostalgique de l’époque (c’est fou comme ce mot me rend vieille, dépassée, voir un peu réac) de mes 20 ans. De nos 20 ans. Celles de mes potes et moi. Celle où notre préoccupation majeure se situait autour de l’heure à laquelle nous allions prendre l’apéro, dénuée de tout questionnement relou qui alimentent désormais nos soirées à base de sujets « appart, bébé, prêt –t’es à quel taux toi ?- carrière professionnelle ». (Soupir).
Et pourtant, derrière cette nostalgie d’adulte qui ne veut pas vieillir (faut l’avouer, je suis quand même légèrement atteinte du syndrome de Peter Pan), il y a aussi celle de toutes ces années passées ensemble, à traverser la vie, les victoire de chacun, les échecs aussi. Ouais, nos vacances, nos anniv bien fêtés, nos exam (bien fêtés aussi), nos rien (bien fêtés aussi) (hum). Puis plus tard, les fiançailles, les mariages et autre fiestas liées à la procréation des uns et des autres (on est étrange nous êtres humains). A presque 30 ans, il y a aujourd’hui 10 ans (et plus pour tout avouer) d’amitié, de franche rigolade (non je n’ai pas parié que je placerai cette expression dans mon billet du jour), de discussions interminables autour d’un verre (comment ça plusieurs ?!) de pif (comment ça de vodka ?!), de débats enflammés, j’en passe et des meilleurs. Jj’vous ai dit qu’on allait tombé à la limite de la mièvrerie).
Et j’me dis. Ben ouais. Ecoulées les 10 piges. Les doigts dans le nez en plus. Avec ce qu’il faut de légères embrouilles, mais jamais de grands froids. Ecoulées sans qu’on les aient vu passées les jeunettes. Alors qu’on s’est souvent imaginé, à 20 ans et avant, ce que seraient nos vies dans 10 ans. Des plans sur la comète à foison, s’imaginant qu’on serait probablement tous bien fini à 30 ans. Ahah. C’était sans compter sur le Y de la génération que nous sommes. Indécis. Instable même (mais j’y reviendrais).
Certes, il y a tout de même ce petit pourcentage de lancés, bien lancés. Qui ont, tout joliment, tout bien fait : mariage, bébé, boulot, toit et scénic (je caricature pour les besoins du récit, of course) et il y a nous, les autres. Ceux pour qui rien n’est aussi évident. Ceux qui rament, un peu plus que les autres. Je rectifie : ceux qui mettent un peu plus de temps à trouver la voie de la stabilité. Je rectifie encore: ceux qui prennent un peu plus de temps à s’asseoir dans la stabilité imposée par notre société. Et toc.
Alors j’me dis. Si on avait parié ? Si on avait misé, sur l’avenir des uns et des autres ? Si on s’était bêtement dit « RDV dans 10 ans »… , comme gage d’un futur bilan.
Pfoua (oui pfoua), il y aurait probablement eu de belles plantâtes. Et c’est ça qui est bon, d’ailleurs. Rien n’était écrit. Rien n’était prévu. Les outsiders nous ont éblouis, les rebelles se sont assagis.