Etats d'âmes, Lettre 12

scribleruss

Soliloques épistolaires

Mardi 20 Octobre 2015     13.05.

        Il y a quelques années j'observais sur les mains d'un proche d'âge avancé ces taches qui sont les signes précurseurs de la mort, oui de la mort, ben oui on atteint un âge, l'on sait que l'on n'est pas éternel, et puis les maux qui s'accumulent, les curiosités qui s'émoussent, les lassitudes qui se précisent, il faut bien dire la chose, le mot, la mort  ...

     Et je me disais contemplant ces taches, mon vieux, tu es bien vieux, tu es sur la pente, dans ton couloir de la mort ... Moi je savourais, je regardais mes mains, j'étais jeune encore ...

    Las ! mon tour est venu, je regarde le dos de mes mains comme un vin nouveau, subrepticement, mine de rien, elles sont arrivées, se sont posées éparses, encore discrètes ... le sceau irréfutable ...

   Pouah et  au cinquante septième jour après l'opération si je vais mieux, si je vaque assez bien ce n'est pas pour autant et non plus dans un confort premium, j'évolue dans un confort bas de gamme, mais c'est comme ça, j'évalue, j'analyse, j'essaie de trouver les  parades, les substituts qui atténuent, adoucissent ...

    Donc je cumule, bah je sens que je pourrai courir un peu, j'espère encore apprécier les couleurs de l'automne, j'aimerais voir la neige tomber même si je réside pas loin de l'Atlantique, et puis l'été, tiens et pourquoi pas quelques années encore, altérées certes, un peu abîmées soit, mes neurones fonctionnent, j'articule et mes doigts dansent la gigue sur le clavier ...

    A moins que l'analyse de sang de novembre ne révèle encore l'existence de quelques cellules rétives, mais à chaque jour suffit sa peine..

    Ah mon amie, merci .. j'étais mieux hier vous contant mes sentiments sur Rondouilleau notre président ...

   - Mais merci de quoi Alceste, vous savez en outre que je ne suis que par la grâce de votre bon vouloir, vous êtes donc je suis, et si vous vous penchez sur moi vous percevez que mes lèvres ne sont qu'une brise légère, je ne suis que ce que vous fantasmez, mais si cela vous fais du mien, je veux bien ...

                                                  µµµ


    


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