Etre libre...
Simba Lioness
Le temps passe, les pages se tournent, nos vies s'écoulent. Des périodes se succèdent dont on ignore ce qu'elles nous réservent, chacune faite d'expériences et d'apprentissage, traversant les joies comme les peines.
Nous sommes conditionnés à croire à des schémas de vie, à des modèles de l'homme et de la femme, à des voies de la réussite et de l'échec, basés sur un système économique et monétaire qu'on croit inéluctable et indispensable.
Ce système se contente de mesurer la valeur d'une personne à l'argent que possède la famille dont elle est issue, à son ambition professionnelle, aux biens de luxe qu'elle pourra acquérir ; plutôt qu'aux bonnes actions réalisées, aux sacrifices effectués, aux voyages ou aux découvertes vécus. Il nous parle de gens « haut placés » mais ne regarde pas leur âme. Il nous dit qu'avoir une bonne étoile, c'est être né dans la richesse, que ce qui compte c'est d'avoir et de vouloir de l'argent, de rechercher le pouvoir.
Il nous apprend la crainte, la méfiance, la jalousie, qu'on est tous des vautours et par là même, il nous apprend le vice. Il nous divise pour mieux régner. Il nous entretient dans la culture de l'ego, nourrit notre individualisme.
On ne nous parle plus de spiritualité, on ne nous parle plus de principes et de valeurs, on ne nous parle plus de respect. On les ignore. Babylone sait que sans eux, l'être humain se perd dans les directions. On laisse les gens s'entretuer, éliminer ceux considérés comme faibles, ceux qui ne marchent pas dans son sens. Nous ne remercions plus pour ce que l'on nous donne, nous exigeons juste toujours plus. Nous ne remercions plus d'être vivant, nous jouons à des jeux et nous croyons au hasard. On ne nous apprend plus à prier, mais à courir après la gloire, où tous les moyens sont dits bons pour y arriver.
On vendrait son âme si elle nous offrait un parachute doré.
Nous fermons les yeux sur le reste du monde, sur les vies tuées et les terres dévastées, pourvu de garantir notre petite sécurité. Nous pensons ne rien pouvoir y faire, mais des frontières ont été tracées, des hommes se sont nommés dirigeants…
Chacun se croit le centre de son monde, chacun se sent blessé par des impressions, des réactions. Nous surveillons nos voisins pour savoir ce qu'ils font, s'ils ont la vie que nous voudrions, plutôt que de réaliser la nôtre et de leur souhaiter simplement tout le bonheur du monde. Nous nous condamnons au moindre faux pas, nous attendons des gens qu'ils soient irréprochables mais à chaque infime erreur, ils nous déçoivent. Nous oublions l'indulgence et le pardon, mais nous les voulons en retour. Nous n'aimons pas les gens juste pour ce qu'ils sont, nous les comparons, nous les classons, nous en admirons et en ignorons, sur des critères induits. Nous doutons de tout le monde et nous nous croyons mieux que chacun. Souvent quand nous punissons les autres, nous nous punissons nous-mêmes. Les gens ne nous appartiennent pas, nous ne pouvons nous y accrocher et faire valoir nos existences auprès d'eux. Nous ne choisissons pas la place que nous avons dans leur vie, ni même celle qu'ils ont dans la nôtre. Rien ne nous est dû, on ne doit rien à personne, juste être ensemble et partager. Même s'il nous est difficile de comprendre les choix d'autrui, ceux-ci méritent d'être respectés. Chacun est libre de mener sa vie comme il l'entend. Nous avons la vie que nous nous créons.
Dans ce monde-là, il semble plus approprié de propager un amour universel, que d'aimer une seule personne. Nous voyons plus de couples malheureux, que de gens qui ont décidé de se donner leur confiance, d'avancer et de combattre l'adversité ensemble. Nous ne savons plus le sens de l'amour ni même à quoi ça ressemble. Nous ne savons plus le donner, nous ne savons plus le faire. Nous nous occupons de baiser plus que d'aimer. Nous fuyons ceux qui nous aiment, nous suivons ceux que nous aimons. Nous jouons à nous rendre jaloux, à nous tester, à nous mentir, à nous faire du mal. Nous croyons avoir un droit sur ce que fait, ce que pense, la personne qui est à nos côtés. Nous ne savons plus nous engager, nous oublions les promesses que nous avions formulées, nous tirons un trait sur une partie de nos vies sur simple demande. Nous sommes prêts à tout pour être admirés. Nous sommes matraqués d'images où les femmes se font valoir par leur beauté, se doivent d'user de leurs « atouts » et où les hommes les considèrent en fonction de cela. Dans Babylone, c'est la garce et le salaud qui règnent en maître. Nous ne nous soucions plus de la sincérité des mots et de la pureté des intentions.
Dans ce monde-là, nous nous devons de cacher ce que l'on ressent, d'apprendre à accepter et à prendre sur soi. Les limites de ce qui est normal, de ce que l'on attend de nous, sont ancrées dans des codes culturels et sociaux. Nous constatons que ce n'est pas parce que les gens se disent ouverts qu'ils sont prêts à tout entendre. Nous sommes obnubilés par le désir de satisfaction personnelle plutôt que par le bonheur commun. On tente de nous faire perdre nos valeurs et nos principes face à d'autres qui ne les respectent pas. On nous pousse à ne penser qu'à soi : à ne plus tendre la main, parce que le jour où nous avions besoin d'une main tendue il n'y en avait pas ; à ignorer celui qui va mal, parce que lorsque nous allions mal, il n'y avait personne ; à ne pas proposer notre aide, parce que quelqu'un d'autre le fera bien ; ni même d'aimer aussi ceux qui ne nous aiment pas.
7 milliards d'êtres humains sur Terre : Tous semblables, Tous différents ! Et il y en a encore qui souffrent de solitude…
Malgré tout, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Chaque blessure acceptée, c'est un peu de liberté dégagée. Nous avons la vie et les possibilités. Nous avons la volonté et les capacités. Simplement se soucier de répandre de l'amour autour de soi avec sincérité. Nous pouvons nous mentir à nous-mêmes, aux autres, au monde entier qui nous entoure, mais nous n'échapperons pas à notre conscience, ni ne pourrons tromper Dieu. Il est seul juge. A l'écouter, il nous guide dans la bonne direction, vers ce qui est juste. Il laisse entrevoir la liberté…