Être rempli de vide

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Dépourvue de toutes sensations, de sentiments et de chaleur. Je vous présente brièvement une partie de mon être...

J’ai un trou là. Juste là, tu le sens ? Parce qu’on ne peut pas le voir, je le cache bien. Je ne voudrais pas que l’on me demande ce que c’est et surtout, comment est-ce arrivé. Je ne sais même plus si j’ai une raison valable ou si c’est simplement un aléa de la vie. Et souvent, il me fait mal. Il ne se remplit jamais, il ne cicatrice jamais. Il reste sans cesse à vif. Par moment, quand je suis trop heureuse, il revient à la charge. Comme pour me rappeler que je n’ai pas le droit de trop sourire. Comme pour me rappeler cette fille méprisable et déprimée que j’ai été. Et parfois, il s’agrandit. Quand je donne ma confiance à ceux qu’il ne faut pas. Ou quand je me plais encore à espérer quelque chose de la vie. Cela me creuse, encore un petit peu. Comme si ce n’était pas déjà assez le néant. Puis, il y a des moments, je l’aime bien. Il me rassure. Je me dis que tout cela, ce n’était pas en vain. Maintenant, je suis plus forte. Mais.. Plus forte pour quoi ? Pour quand même m’écraser le cœur au final.. Il ne battra plus jamais comme avant. Bat-il seulement ? A part pour me permettre d’encore vivre. Me réveiller, c’est ce que j’aimerais. Je vis dans une sorte de torpeur. Je vis sans vivre. Un sourire, c’est éphémère. Et tellement facile à donner quand on y pense. Mais sourire sans voir mal à crever à l’intérieur de soi, est-ce envisageable ? J’ai ce creux, juste là. Et quand je pleure de trop, il me rappelle que toutes les larmes de mon corps ne changeront rien au passé. Oui, il est parfois cruel. Il ne ressent rien. Il n’aspire qu’à être méchant, parce que c’est tellement plus facile. Il n’aime rien, seulement son propre malheur et voir les autres souffrir tout en se faisant du mal. C’est une souffrance délicate. Une souffrance tellement silencieuse que personne ne l’entend.. A part moi. Etant donné, qu’elle est en moi. Qu’il est en moi. Le vide, à jamais.

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