Etre seulement soi

brioul

                                                        

Je veux être différent à chaque seconde, voila mon problème.

Etre constamment autre et hors de moi, tout en ressentant l’émotion nouvelle et inconnue.

Etre différent à chaque situation, chaque obstacle, de manière à sentir me traversant de pare en pare, toutes les émotions possibles et inimaginables.

Je veux me sentir vivant avec, vibrant tout à l’intérieur de mon cœur, de mon corps et de ma tête,  des milliers de personnes qui crient, qui jouissent, qui s’emballent virevoltant et tapant contre les parois de mon être.

Je veux être partageable.

Je veux que mon âme emprunte toutes les destinations, toutes les voies sans issues et qu’elle trouve une sortie.

Je veux connaitre tous les sentiments, toutes les pensées et toutes les sensations à des moments non données à l’avance ;  à des moments ou ca n’est pas forcément bien vu, judicieux, humains ou intelligent. A des moments ou ca n’est pas explicable.

Je veux être moi.

Je veux emmerder les autres en les mettant dans des situations qu’ils ne pourront comprendre. Je veux qu’ils réalisent que l’humain est un être vivant, pas un Dieu. IL ne sait pas tout. IL ne peut pas tout comprendre. IL n’a pas toutes les clés et ne les aura jamais.

Je veux qu’ils se sentent face à un mur, la gueule s’encastrant périodiquement et éternellement dans celui-ci, comme le ferait un handicapé avec la molette de sa chaise roulante bloqué.

Avec un abruti ca marche aussi, mais sans la chaise ; pas besoin.

Je veux être différent à chaque mot, chaque phrase, chaque ligne, chaque son et son répondant.

Je veux sentir la musique me monter au cerveau et emporter mes neurones dans une danse absurde et effrénée, se bousculant, s’invectivant, s’enculant à perdre haleine, puis redescendre et discuter de l’intérêt des cuites collectives ou individuel aux yeux de l’état, sous lequel le peuple se couche une fois déchiré.

Je veux avoir le choix de basculer dans les méandres de mes pensées.

Je veux prouver que la raison ne tient qu’a un fil et les causes aussi.

Je veux ressentir de l’apaisement au frôlement d’une vieille dame portant le même parfum que ma grand-mère. Je veux pouvoir exprimer ma joie quand viennent se mêler les odeurs de cigares et de cuir qui me rappel les retours exténués du bureau de mon père. Même si c’est devant un mort, lors d’une prise d’otage ou en pissant à côté d’un inconnu notoire.

Je veux vivre mon intérieur en le laissant maître de moi.

Je veux prouver que tout est explicable mais que l’explication est rarement miraculeusement juste. Tout comportement humain ou animal est une somme de facteurs, de contextes, de circonstances sur lequel on n’aura jamais prise.

Tenez, hier, mon chat m’a passé le sel. Est-ce explicable?

Oui, il n’avait pas salé l’eau des pâtes, il savait donc que je le lui demanderai. Ou alors, c ‘est qu’il a malencontreusement fait tomber la salière dans mon assiette en voulant se gratter ? Ou le sel est tombé tout seul? Je n’en sais rien, je ne regardais pas. J’avais la salière dans la main et je ne savais pas pourquoi.

Je voudrai assumer mon état.

Je voudrai être différent, simplement et incroyablement différent. Etre moi et les autres. Tous les autres. Ceux qui sont perdus mais qui sont sauvable, ceux qui n’existe plus mais qui sont vivants. Ceux qui méritent une seconde chance ou une première.

Nous tous.

Evidemment, il faut exclure d’office les représentants d’une quelconque autorité de ce raisonnement. Celui qui compense par le pouvoir est perdue dés sa première note rédigé à son subalterne, dés sa première paye et dés sa première secrétaire. Ils sont sortis de la société et les attraits individualistes auxquels ils ont goutés sont des poisons avec des effets irrémédiables.

Je veux déraper et rattraper mes conneries dans un dernier salto avant d’en coller une à l’immonde bonne femme qui, face à moi, insulte les arabes, les noirs, mais pas les juifs attention. :

«  Je pense qu’on est à égalité, maintenant. Ils sont calmés pour un moment.

Et je n’aimerai pas me faire repérer. Tu peux plus en placé une sans être accusé d’avoir tenté de génocider ses énergumènes, alors qu’avec les autres tu peux te lâcher, il prenne ca pour de l’humour … » dixit la courageuse raciste miséricordieuse. Tout ca n’est juste bon à prouver qu’un génocide n’aide pas à prendre du recul sur soi et à avoir de l’humour, ce que j’aurai deviné tout seul.

Mais bon, le raciste à peur d’être démasqué,  alors il se justifie constamment, tout comme l’hypocrite qui n’est qu’un lâche masqué, d’ailleurs.

Justement, devant eux, cette immonde gros tas comprend et excuse le comportement des jeunes des cités, par des phrases bateau qui salissent mes chaussures dés qu’ils sortent de son port baveux plein à ras bord de méduse et de kérosène.

La métaphore pourrait paraître étrange, mais elle me faisait penser à un bateau.  Grosse, les traits durs et la peau en acier rugueux, on aurait dit un chalutier éventré, perdant son essence, luttant pour s’extraire de l’estuaire et emportant dans son combat une partie de la digue. Un jour, elle cédera. Je parle de la digue, bien sur.  Et cette masse visqueuse qui se revendique femme sera lancé dans la mer, prête à répandre ses idées destructrices, libéré de ses mouvements mais pas de ses chaînes par un Etat qui ne défend pas ses minorités avant la réalité d’un génocide et qui les enferment dans une cage dorée, après.

Je ne veux surtout pas être elle. Je veux être conscient de ma connerie, en être le maitre. Je veux être libre de ma pensée et de mes idéaux. Je ne laisse rien m’influencer au delà de l’idée offerte. J’écoute, j’apprends, je retranscris mais je ne digère que ce qui est capable de me nourrir intellectuellement ou sentimentalement parlant.

J’ai comparé cette sombre femme à un bateau, mais je ne devrai pas. On ne peut pas vraiment dire un bateau, puisque le Titanic en était un. Un paquebot plutôt, comme l’Erika, avec d’innombrables immondices puantes et cancérigènes à l’intérieur. Avec de simples boulettes noirâtres malheureusement  impossible à poursuivre en justice, puisqu’elles ne sont pas responsables du paquebot et le paquebot non plus.

Cette mégère m’a marqué d’une pierre noire, avec son attitude complaisante qui laissait clairement penser que notre peau blanchâtre de soldats prisonniers d’un blockhaus,  avec juste un trait de lumière leur tranchant le visage et les corps qui s’écroulent comme coucher de soleil, nous rapprochait et nous permettait de trainer dans la boue des gens qui en sont déjà recouvert 

Je l’ai donc insulté.

Je suis désolé mais non, j’aime pas les connes. J’ai essayé, je n’ai jamais aimé. J’en ai baisé pourtant (on fait tous des erreurs), faute d’avoir envie de leur faire l’amour, mais ca ne m’a pas laissé un souvenir qui perdure au delà d’une pension.

Je ne l aime pas et je n’aime pas non plus ses propos. On est tous pareil : un noir, un juif, un arabe, un blanc,  une fois exécuté, ne possède aucun privilège dut à son statut et finit toujours dans le même état. En tout cas quand il a été pendue ou abattue, c‘est sur. Toujours. Le tout bien sur étant de le rattraper pour pouvoir vérifier, parce qu’une fois avertit, l’autre con court ; et il arrive souvent premier.

Il a pris l’habitude.

(Ces informations nous sont parvenues des Etats unis, de L’Iran et du mali, par des sources actuellement décédés mais en bonne voie de rétablissement selon les membres de L‘ONU : « Leur situation s’améliore » nous jure-t-il à l’heure du champagne.

Bref, la mort ne possède qu’une seule couleur, c’est indiscutable. Tout le monde est d‘accord. A part l‘armée :

« Sauf quand on les brûle, là, ca revient à la couleur d‘origine. Ben, forcément »

Simple d’esprit, soldat dans l‘armée.

Je n’ai pas retenue son nom alors j’ai pris le prénom le plus répandu au sein des forces de défense offensive.

 « Ca n’a aucune importance : une guerre, c’est une guerre. On se fout de la vie de l’ennemie. Ce qui compte c’est qu’il meurt puis qu’il capitule, ou le contraire. Je ne sais plus. Mais, franchement, quel est l’intérêt de savoir qui pisse sur qui quand il s‘écarte, deux minutes, pour aller se soulager dans un trou d‘obus habité par les restes de l‘adversaire? Si on le savait, on n’irait pas. Soit on aurait peur, soit on irait boire des coups. » Chef de l‘armée précédemment cité.

C’est sans doute pour ca qu’au premier coup de feu, une fois qu’ils se sont aperçu que la guerre au pistolet à eau est belle et bien révolue, ils rentrent de suite chez eux en avion, dans la soute ou en première classe. C’est selon les places disponibles et la dextérité de l’ennemi. Ca dépend aussi du grade du passager, of course.

Ces hommes n’existent pas, mais ils sévissent encore au sein de l’armée, certainement. Dans un cadre ou comme cadre, ca diffère. A vrai dire, ca m’indiffère également. )

Je veux être moi, pas comme ces gens là.

Jamais.

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