Eugénie

Hawk

Ça donnerait quoi si on laissait nos doigts écrire les rêves des gamin ?

Il y a, c'est certain, du café. De ceux qui viennent de jolis pays, qui rappellent le soleil rien que d'entendre leurs noms. Le soleil brésilien sous la neige. C'est une odeur entêtante le café. D'autant quand il s'emmêle dans la poussière des livres.

Il y a aussi une délicieuse odeur de chocolat chaud. Celle qui s'échappe des cuisines de nos grands-mère. Un chocolat mélangé avec des sentiments, doux comme un souvenir d'enfance. Du chocolat râpé et du sucre à la vanille.
Ce genre de chocolat qui ne s'oublie pas.

L'odeur la moins appuyée, c'est celle du thé, dévorée par les senteurs de café et de chocolat. Celle là, plus discrète, donc, relève plus des tons sucrés. Du lychee, un peu de vanille, des fruits rouges, beaucoup de fruits rouges. Des senteurs plus hivernales se nichent dans les coins et se mélangent alors aux cuirs et aux murs de pierre, révélant une odeur lancinante de cannelle.

Si dehors, tout est blanc et froid, le feu, à l'intérieur, est si chaleureux qu'il paraît suffire à lui-même dans cet ensemble dépareillé. Les contes sont rangés près de la cheminé, pour rappeler les enfances passées, et celles qui s'écoulent, le soir, avant de fermer boutique. Les livres sont enfoncés sur les étagères en bois d'encombrantes bibliothèques. Il n'y a aucun sens, ils sont simplement posés là, pour être savourés sans préférence, sans choix du titre. Comme une pioche à histoires. Comme le faisait Liesel.


Hey ! Mr Tambourine Man, play a song for me

Il y a trois fauteuils. Le premier est en cuir brun, abîmé par le temps et le froid, probablement.
Le second est rougeaud, très gros, dans lequel il est simple de se perdre. Non seulement dans son cuirs épais, mais également dans sa lecture.
Le dernier est plus fin, en bois, et en tissu. Dans un bois sombre, un tissu dépassé, rayé, qui bascule à chaque mot parcouru.

In the jingle jangle morning I'll come followin' you.

Et quand il neige, il fait bon vivre à l'intérieur. Le bonheur s'incruste dans les mains du cafetier, sous les fauteuils, sur les tables, et dans les boissons brûlantes. Le feu s'embrase, les joues s'empourprent, les yeux pétillent.

Oh, Angie, oh, Angie, when will those dark clouds disappear

C'est qu'il flotte quelque chose de joyeux. Peut-être cela vient-il des livres, de la poussière, ou du thé qui a voyagé. Peut-être est-ce la musique. Peut-être serais-ce le sourire que les gens accrochent en rentrant. Mais il fait chaud dans les coeurs, quand on rentre chez Eugénie.

But Angie, Angie, ain't it good to be alive.


  • Les cafés comme ça, ça n'existe plus dans les grandes villes, c'est un peu mon rêve d'enfant de tenir ce genre de café là.

    · Il y a plus de 6 ans ·
    Sam 1114 001 convertimage 001

    Hawk

  • Ce cafe semble sorti d'une autre dimension. Le feu évoqué est reel et le mobilier est en Bois. Pas correct pour un sou. De nos jours, Dans tout Starbucks qui se respecte le feu est artificiel est le mobilier en plastique

    · Il y a plus de 6 ans ·
    Default user

    orphe1

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