EUROPE
mad-c
Europe
Aujourd’hui 8 mai, c’est une occasion rêvée pour vous parler de l’armistice.
Oui mais, je n’ai pas envie de vous faire une leçon d’histoire,
De raconter la guerre et ses déboires,
45 et la victoire alliée
Les décombres d’un monde fou à lier.
Je n’ai envie non plus de vous raconter
Comment le bien a botté le cul du mal,
Comment la France, malgré l’occupation,
A retrouvé son élégance, malgré Maurice Papon.
Non ! Ma préoccupation n’est pas d’être un M.C Maître de Conférence
Même si ma préférence va au savoir.
Donc ! Allez savoir ! Ptet bien qu’à la fin de cette slam-session
Vous poursuivrez la réflexion…
Parlant de flexion, je me suis pas mal penché sur la question de l’Europe.
Et maîtriser le sujet s’est avéré aussi ardu que courir le marathon pour un accro de la clope.
Alors j’ai fait des tris.
Ostrogoths, wisigoths, gaulois, vikings
Tout ça, je l’ai envoyé paître au fin fond du Royaume danois
Et puis le sujet de l’immigration.
Je lui accorde une petite rime rapide
Car c’est comme quand on me voit
Métissé c’est une évidence,
La construction de l’Europe s’est faite sur la différence.
Europe. Si je parlais de toi à un étranger,
Qu’est-ce que je lui dirais ?
Que je n’ai pas besoin de passeport pour parcourir ton corps
Et que sur l’autoroute, je croise des routiers
Nouveaux marins aux femmes dans chaque port
Qui livrent en plein hiver des fraises depuis
L’Andalousie jusqu’aux pays du Nord
Europe. Est-ce que ton nom est synonyme de Liberté ?
Assurément, quand on est du bon côté de la nationalité.
Autrement, pour ceux qui viennent de l’autre côté de la Méditerranée
Tu fais partie de ceux qui donnent du rêve…
Puis le reprennent.
Europe. Si je te dessinais comme une maison,
Il y aurait 27 pièces
Et un salon grand comme Buckingham Palace.
A table, il y aurait 27 couverts
Et de la palabre dans tous les sens
De la pagaille et du non-sens
Personne ne s’entendrait, mais réunion de famille oblige
Tout le monde s’accorderait.
Europe. Parfois je ne te comprends pas.
Tu prônes l’unité des peuples
Toi-même, c’est union de ton prénom
Et par moment la dualité te heurte
Tu flirtes avec la division
Là où l’école m’a appris que ton genre à toi
C’est l’addition.
Europe. Si hier à l’enfant de demain, j’avais dû te décrire,
J’aurais été dans une belle merde.
Les uns te louent, tandis que les autres
Te désavouent
Et malgré tes frontières ouvertes
Je fais parfois ce constat amer :
Berlin n’a pas fait tomber tous les murs
Mais le plus surprenant … !
C’est que j’ai trouvé ta trace dans les endroits les plus inattendus
J’ai dû aller en Martinique
Pour finalement te rencontrer en Amérique
Au gamin de demain je lui expliquerai
Que c’est en allant à Mayotte
Qu’en Afrique, j’ai rencontré l’Europe.
Vu de loin, c’est simple finalement.
En 45 après le drame allemand
Les bouches se sont ouvertes pour dire
« Plus jamais ».
C’est de cet état d’esprit que tu nais.
Esprit de paix mis en forme par ceux qui ont connu la guerre.
Esprit de corps mis en vie par ceux qui ont connu la mort.
Europe, rien que pour ça,
Pour toi, j’ai de l’estime.