Existence d'une seringue

jezzabel

 Être une seringue

 Je serai une seringue, vie d'un objet à la destinée par tout homme fantasmé. Entourée d'infirmières courtement vêtues, aux décolletés insolemment plongeants et dans leurs fines mains gantées, je m'abandonnerai.

 Alors elles me prendraient, me toucheraient, me caresseraient.

Elles m'enfonceraient...profondément dans des lieux chaudement moites et serais violemment poussé au cul pour jouir d'une substance-remède.

 Une fois qu'elles auraient eu de moi ce qu'elles désiraient, une fois qu'elles en auraient terminé avec moi, elles me jetteraient : fin du moyen indispensable pour pénétrer les autoroutes du corps, d'y injecter du bonheur ou d'y pomper un trésor.

 Alors, je ne serai pas glorieuse, seulement un peu déroutée avec au bout de la queue une origine vermeille : choisir d'être un réconfort ou un objet de douleur.

Au fond peu importe le statut ou le ressentit lorsque l'on est si trivialement utilisé.

 Je serai une seringue et lécher le creux d'un bras n'aurait été que mon métier.

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