EXIT l'excitée.

« Les étudiants discourent sur tout mais n'ont d'idées sur rien. Ils sont vides comme des urnes et ils veulent donner à boire à tout le monde. »
Ouais on n'est que des petits étudiants, même pas, juste des petits ex-lycéens de merde, on croit connaître tout sur tout et avoir besoin des conseils de personne mais on ne connaît rien du monde. La morve nous coule encore au nez.

Cependant, comment tu peux en ayant de l'expérience, en étant adulte avec un bon job stable et une belle petite famille aux ambitions futiles, tourner la tête en voyant un homme crasseux sur les pavés, quémandant un peu de charité métallique pour manger? C'est ringard et même honteux!...De prêter seulement attention à ce genre de choses. Surtout à l'âge ingrat de 18ans.

« On est pas des bon samaritains non plus non mais! Que veux-tu qu'on y fasse c'est pas notre faute s'ils sont à la rue! Et ces gens là se plaisent parfois bien où ils sont, ils profitent du système! »
Vous m'en direz tant. Le clochard aurait un troisième œil et les pieds palmés qu'il ne paraîtrait pas plus étranger, incompréhensible et répugnant à l'homme intégré.

Le système a des failles exploitables? Change-le, au lieu de râler contre lui à pourtant 50ans passé avec tes potes dans le bistrot du coin quand t'as un peu bu. Il n'y a pas de nature humaine, pas de fatalité. Nous ne sommes que ce qu'on accepte d'être pour s'intégrer dans le groupe.

C'est pour cela qu'il faut que tout le groupe change de façon de penser, ainsi plus de libertaires, d'écolos ou de nationalistes bizarres, ridicules, dangereux ou différents.

On arrive à un niveau politique où on a tellement peur de faire des erreurs qu'on ne fait rien du tout. Ça n'avance pas. Mais la stabilité sociale ne peut pas exister, soit on progresse, soit on régresse. C'est tout. Nation paralysée = démocratie muette.

Que dis le peuple? Où est le peuple? On est où là merde, en dictature de la Rome antique? "Du pain et des jeux", c'est ce qui vous occupe le crâne? Achète-jette-achète? Collectionne? Succombe à la tentation? Mais dépense le quart de ton salaire pour cette merde qui te servira à rien, c'est soldé et c'est fashion putain! PROFITE!

« Oh ça va l'ado survoltée y a plein de pays qui sont en guerre civile ou des gens qui crèvent de faim dans le monde, on est très bien lotis à côté d'eux! » Et les chiens esclaves ont bien plus à manger que les loups maigres des zoos, c'est sûr. Et alors? La Liberté commence quand on comprend qu'elle ne s'arrête pas là!

On m'a dit un jour pour me "rassurer" que ces idées butées me passeraient dans quelques années. Ça m'a horrifié au début, mais je crois que la personne la plus effrayée ce jour là était la personne qui m'a dit ça. Faut arrêter d'avoir peur.

Au fond, vous avez peur des représailles ou de ce que les gens peuvent penser de vous? Nous ne descendons pas de meutes de loups où la cohésion est basée sur la crainte, le force et la hiérarchie, nous sommes des animaux sociaux d'origine primate. On a besoin les uns des autres, et pas seulement pour des raisons de survie physique.

Il y a les Indignés, et il y a ceux qui agissent, ceux qui ont agi pour parfaire leur monde ou réveiller leurs frères. Certains en sont morts, mais les idées sont à l’épreuve des balles, et survivent aux corps qui les ont hurlé. Les révolutionnaires, même morts ont marqué le monde. Si l'on a cherché à te nuire c'est la preuve que tu dérange et que tes idées portent, faut pas lâcher.

Tu l'entends le murmure assourdissant et permanent qui espère te mettre à terre en te criant « n'essaie pas de refaire l'histoire! T'y arriveras jamais! C'est trop tard! C'est baisé! Imprimé dans les mémoires! Et tu l'accepte? Tu le laisse rentrer? » Tu vois pas qu'on a besoin de toi?

Tu vois pas que si tu fais rien, tu sers à rien? Ça va durer encore combien de temps cette connerie? Tu va rester à côté des rails, comme une vache, qui regarde le train? Jusqu'à ce que t'en puisse plus ou bien, qu'on te mette dans une boite en bois?