Facebook, la cigarette d’après l’amour

Saladedefruit

Il y a 40 ans, on fumait partout : dans les gares, les bars, sur les bancs de la fac, au restaurant et dans son plumard. Quelques décennies, plus tard,  et plusieurs sombres lois promulguées, on ne fume plus nul part. Le gouvernement s’est rendu compte qu’il pouvait s’en mettre plein les fouilles et la médecine a avancée : le tabac tue, pas faute de le répéter, faut être aveugle ou analphabète pour pas le savoir.

Au 21eme siècle, on sent juste la friture après avoir mangé au resto et juste la transpi et l’alcool après une session de guinche enflammée en boite. Finis ces doux mélanges, fine alchimie entre odeurs quelque peu nauséabondes. Et finalement, c’est plutôt une bonne chose. Même si on a râlé, si on s’est révolté, indigné même (et mon libre arbitre et ma liberté et MON cancer !), c’est finalement pas plus mal de sentir le goût des aliments quand on mange et de ne pas être un cendrier humain en permanence. Bonheur donc.

L’antifuminite aigue s’est alors étendue, assez logiquement, un peu partout: chez les potes, on se retrouve à la fenêtre, pneumonies collectives en prime. Et en terrasse, le voisin nous toise et souffle en battant la main (signe de gêne évident).

Bon tout ça, passe encore.

Mais attention, nous allons aborder un point essentiel: doit-on accepter la mort de la symbolique cigarette post-galipettes ? Plus encore, peut-on décemment cautionner le remplacement de cette  doucette, non par une bière ou un hamburger (j’vois pas de quoi j’parle) mais par un appareil à drôle de boutons (dixit ma grand-mère) qui affiche fièrement une page bleue et blanche, désormais connue mondialement ?

J’en viens au fait : Est-ce que Facebook peut supplanter cette jolie enfumée en tout impunité ? Ben là, je n’en suis pas convaincue. Elle, la clope, elle était partage, debrief, silence éloquent, ou pas. Elle était trêve, répit, bilan. Désormais, le petit remplaçant peut être éventuellement partage, debrief aussi, mais pas avec la personne directement concernée. Ce qui rend l’opération vachement moins sympa. Facebook a pris la place de cette blonde, brune, roulée ou « qui fait rire », sans même qu’on se retourne sur elle. Alors je le crie haut et fort, A VOS CLOPES, combattez celui qui tue les bases, les symboles, les fondamentaux ! Tuez Facebook après l’amour!

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