Faisons des vers antiques

Et pourquoi faudrait-il, qu'en ce siècle nouveau,

Si justement dépeint comme un temps de "fracture",

En faits dûment acquis, dans la littérature,

Des formes révérées soient jetées au caveau? 

Coulé dans ses quatrains, ses tercets, mince et beau,

Le sonnet, nous chantant ou l'or ou bien l'ordure,

Le bonheur d'un instant, ou le malheur qui dure

Est-il donc condamné à la nuit du tombeau?

Nos pères vénérés, de Ronsard à Verlaine

Et aussi à Rimbaud, que Paul blessa, vers l'aine,

Tous ont su l'illustrer, le hausser, le servir.

Loin de leur majesté, mais avec ma ferveur,

En de modestes vers, bien loin d'être à ravir,

Je  ne veux rien de plus qu'écrire en sa faveur.