Fait d'hivers

8 janvier 2015

Un couple de retraités rentre chez eux, passant devant un groupe de jeunes filles en pause-déjeuner.

"Vous n'avez rien à faire ici, c'est pas un lieu public. Y a une place et un parc juste à côté. Je vais demander au maire de la ville de vous virer moi !"

Le genre de message souvent délivré aux jeunes gens qui viennent déjeuner dans ces quartiers le midi.

Un peu plus tard, le groupe en question poursuit son repas en plein air jusqu'à être interrompu par un acte : un seau d'eau. De qui ? De quel étage ? Aucune idée.

En réponse ces jeunes demoiselles crient. Elles cherchent mais ne voient que des fenêtres fermées. Des insultes entrecoupés de "Il a foutu en l'air mes cours !" et de "Y sont tous comme ça dans cet immeuble." avec en petit plus des cailloux lancés sur la porte vitrée de l'entrée.

Elles parlent entre elles, passent des appels à la police sur portable, dévisageant les fenêtres d'où avait pu provenir l'eau. Les plus touchées ne retournent pas en cours.

Un voisin demande quel est le problème "Oh eh, qu'est-ce vous avez à crier là ?", était visiblement dérangé par la réaction de ces jeunes dames. Elles lui répondent de ne pas les importuner. "Fait pas chier toi !"

Deux agents de police arrivent, ainsi qu'une dame habitant le quartier venue vider ses poubelles. Après de longs dialogues la dame précise que le coin est bien privé. La police invite les demoiselles à porter plainte si elles le désirent avant de s'en aller interroger les voisins.

Les seuls à s'être amusés aujourd'hui furent les pigeons qui profitèrent de restes de sandwiches mouillés sur le bord du trottoir.

Qui a tord ? Qui a raison ? Selon moi, là n'est pas la question.

Je me demande seulement : Sommes-nous systématiquement obligés d'entrer dans de tels conflits ?

Ps : Pendant ce temps les réseaux sociaux sont remplis de "Je suis Charlie" et les ticket TCL de la ville de Lyon son montés à 1€18 dans les métros.