Faux départ

Anne Kuhn

Le wagon est surchauffé. Je tente de me rafraîchir en collant mon front sur la vitre, fixe un vieux chêne au loin, ignorant devant moi le torrent de paysages imprécis.
Ai-je bien compris ses mots ? Il doute ?...  
Le chien de la dame à quelques sièges du mien s’est posté devant mon pain Suédois.
Je l’ignore.
Il se dresse sur ses pates arrière, posant les deux autres sur mon accoudoir. Je pousse un cri, sa maîtresse le rappelle enfin.
A quoi pensais-je ? Je veux rentrer chez moi, le serrer dans mes bras, il finira par croire à notre amour.
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