fievre

clarissepetiteamoureuse

Grippe exutoire

Bonne (nuit) de Marseille,

Oui il est 3h du matin, la ville vibre encore, un fond sonore, des ventilateurs de clim' ? des moteurs des machines à laver les trottoirs (d'ailleurs quel nom porte ces machines... Un nom entre crotte de chien et machine à laver non..?!)

Une semaine passée à dormir, un trop plein de sommeil et pourtant je sens encore un poids sur mes épaules, je me sens dérêglée, décalée, voilà deux nuits que je me réveille... le dernier cycle de sommeil perturbé avait commencé au moment de ma séparation et s'était résolu par une consultation chez une amie kiné qui pratique la médecine douce et un massage qui libère des pressions intérieures et antérieures... 

Que m'arrive t'il? Moi qui n'était tombée malade comme çà qu'étant étudiante ? Certes depuis quelques jours je reprenais une "hygiène" de vie proche de cette période... entre sorties, cigarettes, cigarettes +... un retour à un rythme si nourrissant, exaltant... Oui je suis de nouveau animée par la passion amoureuse, la passion charnelle, la passion des amis, de mes filles, de mon travail... la fièvre (que je n'ai pas eu en terme de température malgré cette grippe) oui mon corps était shooté, achevé... obligée de poser les armes de quoi et contre qui ? 

Tellement en tension, en protection...

C'est très dur d'être cette maîtresse des sentiments. Je suis jugée en bien ou en mal. Au moindre faux pas, je me rend coupable, au moindre élément de bonheur, je me rend discutable... certes un certain entourage me montre du doigt comme la diablesse de la liberté individuelle, irresponsable, casseuse de fratrie... et lorsque ma grande fille de 8 ans sort de l'école si triste de ne plus avoir son papa et sa maman réunis, je serai tentée de me punir... une tension au quotidien, un combat contre des réflexes judéo-chrétiens auxquels je ne prêchais aucune valeur avant de devenir la compagne de mon ex, avant de devenir maman... je m'étais rangée... ordonnée, organisée... effacée... oubliée, jusqu'à me réveiller la nuit, en spasmes, en transe de vivre pleinement mais surtout clairement...

Cette semaine, j'ai bien cru que mes courbatures étaient issues des coups violents reçus ces derniers jours, les coups bas de ma seule (grande) soeur... le choc d'une tentative de suicide d'un cousin venant d'être quitté... la difficulté d'être responsable pédagogique et n'avoir plus cette énergie, cette passion qui mène les étudiants à leur diplôme professionnel...

Je me met surement trop de pression et d'enjeux...

Et puis je tombe amoureuse... quel verbe affreux, quand on tombe on se fait mal... comme peut on tomber et se faire mal d'amour... bien sûr c'est dangereux car on s'ouvre, on se livre, on se met à nu... mais ce sont des états de liberté, de confiance et de fusions tellement vibrantes... oui nous tombons après l'amour quand on se met à (être) désaimer...

Ce qui est troublant c'est que j'ai rencontré cet homme sur un site de rencontre d'adultère, de rencontres au final pas si légère... je suis passée plusieurs fois devant son profil sans attrait particulier et puis une pulsion, un désir de faire autrement puis quelques échanges de mail, puis des photos (palpitations du coeur au premier regard sur ces indices en 2d) une première nuit à ne plus se quitter... et puis le temps de s'ouvrir... de se lire.

Tu me demanderas peut être pourquoi je t'écris ces mots? Je ne sais pas... il est vrai que c'est curieux de livrer, de faire voeux d'amour... je pense que tu es dans un environnement propice à l'euphorie du desir des hommes... 

J'ai envie de partager des petits bouts de reflexion sur la nature des hommes...

Je t'embrasse,

Il faut que je me rendorme

Signaler ce texte