Force est de flirter
Dame Gabrielle
Tu trouves ta place, gagnes tes tunes et prends positions. Ne te fie à aucun dicton théologien, politicien ou coquin. T’arrives à te lever, parfois à t’informer, peine à voter, force est de flirter. Tu t’entraînes poliment à formuler ta révolte devant leur bureau ou au barreau. Pour qu’ils te disent que t’es mignonne quand tu t’énerves. Bah merde. Qu’ils se taisent, te paient et s’excusent. Personne n’est dupe ni en laisse ; et laisse ma jupe. T’es sous tension et pour quel service rendu ? combien d’invendus ? Sans pouvoir épargner ni profiter d’épaules parfumées. Reste à se plaindre quand ça empire. Tu cherches surtout à les punir, te divertir, voler un baisé, écouter Casey et on va se gêner. T’es à cran et vite accro, dosée du mépris sponsorisé de ces gens. Des représentants ! Chargés redistribuer les biens et ta richesse en circuit fermé. Ça ne t’a pas échappé surtout quand les digues ont cédé. Ouvrir les vannes et tenir. A bout de force quand en plus tu passes après The Wire et les platines. Coquine ! Tu t’affranchis du mur du son, ramasse la caillasse et tu prêtes ta caisse. T’as plus à y gagner pour vu qu’ils y perdent et ouai les hommes mariés t’as arrêté. Tu regrettes pas, relis ton droit et dénombres leurs lois. Autant aller droit au but quand et contre qui l’usage des matraques sévit comme une amnistie. Quand par contre tu comptes plus sur un guide survie en GAV. Mais tu t’es bien marré ! Parce qu’il s’y voyait t’embrasser le flingue de service sous l’oreiller. Tu bandes très cher ! Mais pour quoi faire ? Personne ne se calme et tous veulent se faire entendre. Faut bien comprendre. Et faut bien dire aussi que tu t’emballes pour un rien, pour les Contis, pour Colette Magny et pour ces patrons détenus. Bien vu ! Et bien entendu, ça veut confirmer l’essai 3 ans après la bouche en cœur et tu deviens hardcoeur. Ou ça tente le coup à l’usure et tu les vois le doigt sur la couture, tricoter un petit accord sans effort puis le défaire. La bonne affaire ! Et c’est du plus bel effet ! Monsieur Le Préfet. Comme une paix pré-électorale. Que dale ! Tu te freines dans leur élan démocratique, motive une rupture symptomatique et fuis la partisanerie de leur appel aux urnes jusqu’à courser les afficheurs nocturnes. Ton pas ralentit dans le doute quand la grève te coûte mais sauve tes indemnités quand il hésite à la quitter. Ça aussi tu l’as deviné. Sans chercher à l’épingler. Sans même que tu détaches ton chignon. Mon mignon. De loin, tu repères le taux de testostérones et ceux qui cognent. Monsieur se permet et recommence. Tu penses ! Tu te soignes avec le taf. Tu seras freelance. Libérée des ordres, du cadre mais pas du poids de trouver un client, charmant. Tu parles d’être indé. Ouai à l’américaine, dans la pure tradition amérindienne. C’est pour leur gueule et à ton compte. Même plus cap des bons réflexes. Ni capote ni complexe. Pour pas que ça se répète, tu choisis l’abstinence et tu te contentes de la France. Tu relis les philosophes et les autres qui t’apostrophent. Une vrai leçon de bonheur quand ils te prient de réussir au moins ta vie sexuelle, ma belle.