Formée (I)

la-musique-de-l-ame

13/05/2016

[Jour 1] Je sors du train et me dirige vers le bâtiment dans lequel se déroulera ma formation d'une semaine, à deux pas de la gare. HTML5/CSS3, du charabia informatique pour deux langages web qui ont le vent en poupe. Premier contact : l'interphone. Une voix féminine me répond, douce et agréable. La porte s'ouvre. Je prends l'ascenseur jusqu'au deuxième étage et me présente à l'accueil. Un accueil des plus charmants, tout comme l'espace d'attente, si propre et si soigné qu'on y patienterait volontiers toute la journée. Je suis conduite à la salle de formation qui n'attend plus que moi. Thé, café et viennoiseries disposés sur une petite table à l'entrée ; bouteille d'eau, verre, tasse et bloc-notes vierge à côté de chaque ordinateur portable. Décidément, l'accueil dans ce centre est parfait !

En cours de matinée, une employée se présente à nous pour prendre la commande des repas du midi, dans une sélection de menus et de restaurants aux alentours. Encore un bon point pour le centre, mais c'est surtout elle qui retient mon attention : grande, diablement grande, les cheveux châtains soigneusement noués, des lunettes qui lui donnent un air automatiquement sérieux et un vêtement style poncho ouvert sur les épaules, comme si le froid extérieur l'étreignait encore un peu. Elle m'intimide par sa taille, sa voix douce et assurée, son allure professionnelle. Je ne sais encore rien d'elle mais elle me plaît. Perdue dans mes pensées de coton je ne remarque pas tout de suite qu'elle finit elle aussi par poser les yeux sur moi. Lorsque je m'en rends compte, mon regard fuit, embarrassé, mais trahi par un léger sourire. La journée se passe sans que je ne la revoie, mais elle reste là, irrémédiablement présente.

[Jour 2] Le lendemain midi je l'aperçois de dos, attendant l'ascenseur avec une de ses collègues. Sa coiffure est différente mais sa taille ne peut pas me tromper. Elle porte une sublime robe noire courte à reflets évasée à partir des hanches. Une première lecture qui me foudroie sur place ! Sa silhouette est divine, ses membres idéalement proportionnés, loin des allumettes qui enlaidissent beaucoup des jeunes femmes de sa taille. Je fonds littéralement les yeux rivés sur sa nuque, puis sur l'aube de cette fermeture éclair qui parcourt son dos, épouse éhontément son échine. Je résiste tout juste à l'envie de m'approcher pour la saisir et la descendre lentement, écoutant son bruit si particulier et laissant mes yeux découvrir cette peau blanche aussi appétissante qu'une pèche pelée, comme si plus rien d'autre autour de nous n'existait. J'imagine ses fesses sous la robe et me perds le long de ses jambes irréelles, enveloppées de noir, lèche l'arrière de ses cuisses et le galbe de ses mollets jusque cette paire de bottines à talons hauts et larges que je lui déroberais sans hésiter. Je sens mon corps m'échapper, presque défaillir alors que je la dépasse pour rejoindre la salle de formation. Je détache mon regard d'elle au moment où le sien se pose sur moi, pour la seconde fois. J'ai toutes les peines du monde à garder le cap et l'allure tant je ressens une chaleur du Diable sous son regard fixe, implacable, oppressant. Mes joues s'empourprent aussi vivement et rapidement qu'un feu de forêt. Elle m'attire, déraisonnablement et infiniment. Ma personne toute entière respire et transpire ce désir d'elle. Maintenant elle le sait, sans doute aucun.

Pas une minute de l'après-midi ne passe sans que mon être boue de pensées interdites, de caresses qu'elle prodigue sur mon corps et moi sur le sien. La pause venue, ne pas succomber à l'envie de m'éclipser pour me soulager, libérer ce désir accumulé tient du supplice. La fin de journée sonne comme une délivrance. Je fais un détour par les toilettes avant de partir, encore fébrile de mes errances. Je m'apprête à fermer la porte derrière moi lorsque quelqu'un la repousse et entre, m'obligeant à m'asseoir sur la lunette : c'est elle ! Elle referme la porte derrière elle et se retourne, majestueuse. Elle ne dit pas un mot, elle n'en a pas besoin. Je reste bouche bée devant sa beauté et maintenant sa proximité, l'implorant de mille choses en silence. Elle entend ma supplique et m'embrasse avec une tendresse à faire fondre la pierre, délicieusement penchée sur moi. Je fonds, m'abandonne et me perds aussitôt en elle. Mes mains demandent son corps mais mon esprit s'y refuse, comme pour éviter un blasphème, une offense. Elle sourit et s'amuse de mes soubresauts avant de déboutonner mon jeans et d'en descendre la fermeture éclair. Je frissonne en entendant son bruit et repense à celle de sa robe. Mes poils se dressent sous sa main qu'elle glisse de ma joue vers ma nuque. Son autre main s'aventure par-dessus ma culotte et c'est seulement alors que je réalise ce qu'elle va y trouver. Mon corps se fige, partagé entre l'envie furieuse de fuir à toutes jambes et l'attraction presque magnétique qu'elle exerce sur moi. Elle se fige à son tour lorsqu'elle devine le sexe d'homme fraîchement ajouté entre mes cuisses de femme. Je voudrais disparaître, m'évaporer dans l'air tant j'ai peur qu'elle ne parte, éprise de dégoût et moi couverte de honte, mais mes joues s'empourprent. Ses lèvres expulsent un simple "Oh !" qui suffit à me rassurer et me libère de cet état de suspension atroce durant lequel ma respiration s'était arrêtée et mon cœur frappait de toutes ses forces contre ma poitrine. Je crois reprendre vie lorsqu'elle s'introduit sous ma culotte et prend l'organe en main. Mon esprit vacille sous ses baisers moelleux comme la flamme d'une bougie fouettée par le vent. Je ne réponds plus de rien et mon corps vidé de toutes ses tensions se remplit d'un désir fou et déferlent. Mon pénis se dresse rapidement sous le joug de ses va-et-vient, les premiers prodigués par une autre personne que moi. Elle joue avec mes testicules, décalotte mon gland, s'approprie chaque partie de mon sexe qui bande par sa seule présence. Elle extirpe de ma gorge des souffles chauds entrecoupés de soupirs, ma respiration de plus en plus haletante. Elle se saisit de mon jeans par la taille et le tire d'un coup sec avec la force d'un homme, mon bassin l'y aidant en se soulevant malgré lui, sa domination sur moi définitivement assise. Mes fesses et mon entrejambe libérées, elle reprend de plus belle et m'arrache des gémissements incontrôlés. Ma bouche ne parvient plus à suivre ses attentions langoureuses tant je suis dans un autre monde. Une main glisse sous mes vêtements et extrait un de mes seins de son logement. Elle arrête de m'embrasser et me regarde intensément, l'ordre à peine voilé. Je suis déjà au bord de la jouissance lorsqu'elle accélère le mouvement le long de mon pénis qu'elle maintient incliné. Mes tétons sont durs comme le roc et sentir ses doigts sur l'un d'eux me fait l'effet d'une décharge électrique. Je ne résiste pas à ses yeux, à elle, alors qu'elle n'a fait que jouer de ses mains et de ses lèvres. J'ai l'impression de m'évanouir tant le plaisir me submerge. Ma sève monte d'un coup et gicle contre le mur des toilettes tandis qu'elle sourit, satisfaite, et moi aussi vidée que lourde sous mon poids mort. D'un mouvement de langue elle lèche le sperme échoué sur sa main, me faisant encore miroiter mille délices du regard, puis termine avec quelques feuilles qu'elle jette entre mes cuisses ouvertes avant de tourner les talons et de disparaître avec la réserve de papier. Je reste là, seule, comblée et béate de bien-être, avec la tâche ingrate de nettoyer mes excès par mes propres moyens, une fois mes esprits retrouvés.

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