FRIMAS
auguste-ombre
Trois cent soixante cinq passés, par sept milliards, et bientôt cinq milliards d'années. Tant de fulgurances blanches, qui narrent en hyperboles les survivances humaines, à une goutte au poignet.
Misérables sont les absents de second rang, lorsque sont heureux ceux qui se targuent des segments mortifères, vautrés en bases arrières. C'est ici, à l'endroit d'un instant, celui où vibrent nos frimas en paroles troubles, nos blizzards muets de raisonnements d'éclopés. C'est en moi. Je crois en toi, mon frère.
Je dois. Tu vois...Sous ces longues crinières noires, des consciences carrées, en six faces dépareillées. Les altérations nécrosées de ce que l'homme aura eu de bon, ne sont plus désormais que l'apanage de pages noircies d'idées roses, vomies en un marché, et non plus une prose. Je, « l'Enfant », soit la torsion dévergondée de mains agitées sur un sexe turgescent, ne conçoit plus les amours naissantes qu'en ces blizzards, et les sentiments vieillissants qu'en ces calmes frimas. Le miroir de celui-présent, prends désormais bien moins de plaisir à plonger son visage, le matin, dans le béton humain, qu'à siroter le soir un whisky-sang, les mains bandées de pansements rouges, dans une pièce noire.
En nourrissons mangent-la-terre, qui se veulent encore verts...En coiffeurs de poupées de porcelaine, leurs visages creusés au laser...En vents d'hiver décadents. Il pleut, il pleut, berger. Encore quelques lames de rasoir, je t'en prie, dans mon biberon de lait, agrémenté du pus suintant de mamelles mécanisées.
Mon père-glacier, guideras-tu tes moutons, aux plaintes égarées, aux vaines opinions ? Ma mère la terre, trois cent soixante cinq fois soumise, par politique de l'interruption, tétine aux six cent soixante six acides, que multiplient quatre saisons. Réponse du père : « Je suis berger, pardon. Au temps des semailles j'octroie, les bras en croix, quelques lumières sur de troubles voies »
Celle de la mère : « Aux moutons et bergers, lisez votre poignet, froid et cerclé de fer. Lisez votre poignet. La pluie, et très bientôt, la terre »