Frissons sportifs

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Edito #28 d'un lendemain de victoire frissonnante

Devant son petit écran, on dit souvent que les sensations ne sont pas les mêmes. On ne s'imagine pas que l'on puisse ressentir les choses qui se passent dans une salle qui est à 800 km d'où l'on est.

Pourtant, il suffit de quelques notes de musique qui ne changent pas depuis des années pour avoir l'ambiance en tête. Il suffit de s'imaginer vêtu de blanc au côté d'inconnus qui pourtant deviennent vos meilleurs amis pendant les 40 minutes de la rencontre. Cette règle, de la bulle de confort dans laquelle il ne faut pénétrer pour gêner son proche, est bien mise à mal dans ces moments-là.

Pourtant, il suffit de respirer cette odeur si spécifique au Palais quand on le découvre presque à vide. Et cette odeur qui va changer au fil de l'échauffement des joueurs et de l'arrivée des spectateurs.

Pourtant, il suffit d'être assis devant son poste ou dans les gradins et de voir que les premiers shoots pris en riant avec ses coéquipiers se transforment petit à petit en moment d'intense concentration où les gouttes de sueur qui perlent le long des yeux ne sont mêmes plus des éléments perturbateurs.

Et puis, l'imminence du début de la rencontre qui approche. On sent que l'ambiance monte. Les maintes deviennent moites et on a le ventre qui grimace de bonheur car on sait que l'enceinte va devenir un chaudron en ébullition.

Les joueurs se tapent dans les mains, dans des chorégraphies plus ou moins travaillées, plus ou moins improvisées. Les spectateurs se lèvent et tapent aussi dans leurs mains, scandent le nom de leurs favoris lors de la présentation des équipes.

Et puis, les 40 minutes de sport se jouent devant nos yeux et que l'on soit à quelques mètres ou à des centaines de kilomètres, on tente toutes les incantations qu'un gourou africain ne renierait pas pour faire déjouer l'adversaire. On sert le point quand une flèche lancée à 9 mètres vient percer le filet et fait se lever la foule. On conspue les hommes en gris car ils n'ont pas accordé ce panier pourtant absolument pas valables de nos favoris. Ben oui, chez nous dans notre chaudron, ce panier-là, ils doivent l'accorder.

Pour réduire la distance que me sépare de mon équipe, de ses odeurs, de ses couleurs, de ses chants, de sa forteresse, le meilleur moyen que j'ai trouvé c'est de vivre le match comme si j'y étais. Et quand j'ai des frissons qui me parcourent l'échine à la vitesse des contre attaques de nos feu-follet, je sais que je suis avec eux.

Même si ce n'est pas encore terminé et que mardi prochain, il faudra être immense pour aller chercher une finale dans la plus belle salle de France, je voulais remercier cette équipe, ce coach, ces joueurs, cette salle et ces supporters, dont on ne parle pas assez, de me faire vivre à des centaines de kilomètres ce que les Skeeter, Dédé Riddick, Jonas Larson, Billy Goodwin et autres m'ont fait vivre gamin.

Allez la Jeanne, encore un effort ce mardi pour prolonger ce rêve…

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