Fugues
Pauline Doudelet
Fugues
(extraits du roman - ceci est la version brouillon)
Synopsis :Un homme seul arrive dans un petit village. Il achète une vieille bâtisse inaccessible, tout au bout d’un sentier tortueux. En cash et sans la visiter. Il possède un sac rempli de billets de banque et un autre rempli de vêtements. Il ne possède rien d’autre. Il ne veut rien d’autre. Dans la bâtisse, il y a eu des morts.
A des kilomètres de là, en banlieue parisienne, une adolescente a fugué.
PREMIERE PARTIE
Extrait n°1 – Début du Premier Chapitre
« Le toit est en bon état. Vous verrez, c'est une bonne affaire. »
La femme ne voulait pas pousser jusqu'à la bâtisse. La transaction avait lieu sur le bord de la route, à l'entrée du petit chemin de terre qui serpentait jusque là.
« Il y a bien une chambre ?
- Oui, deux même. Deux chambres, une pièce à vivre, une cuisine. Pas de salle de bains évidemment. Mais une petite étable et un cellier. Le terrain est grand aussi. De quoi faire un potager pour une famille entière. »
L'idée même qu'une famille ait pu vivre dans ce trou à rat lui semblait révoltante. En attendant, le notaire s'appliquait à remplir les papiers sur le capot de sa propre voiture.
« C'est vraiment une bonne affaire, je vous le dis... »
Je savais parfaitement pourquoi. Retrouver un type pendu à un arbre du jardin pouvait sacrément vous descendre le prix de votre maison. Surtout s'il en avait profité pour tuer sa femme à coup de carabine dans le salon juste avant. Un parfait cinglé connu de tous dans le pays. Et personne ne voulait racheter la maison dont leurs enfants tenaient à se débarrasser au plus vite. Mon offre les arrangeait.
« Voilà, vous pouvez signer, tout est prêt. »
Pendant que la fille du psychopathe s'appliquait à parapher chaque page du contrat de vente, j'entrouvris le sac rempli de billets que je portais en bandoulière. J'en sortis 30 billets de 500 euros. Le prix de la transaction. Une vraiment bonne affaire me confirma le notaire. Pour lui également, en argent sonnant et trébuchant, libre d'impôts. C'était presque ridicule de voir qu'une maison pouvait bien tenir dans cette petite poignée de billets. Puis je signais moi-même les papiers. Le notaire y ajouta sa signature et son cachet. Tandis qu'il était à nouveau penché à sa besogne, les billets dépassants encore de sa poche de veste comme une fleur violette, l'héritière me regarda avec une curiosité emplie de dégoût. Sa bouche pincée exprimait parfaitement son sentiment.
Je n'étais pas beau à voir certes. La barbe mal taillée, les cheveux gras et tombant sur le visage, les vêtements vieux de plusieurs jours qui sentaient assez fort. Un étranger en plus. Je n'avais que deux sacs informes, de vieilles baskets à moitié trouées aux pieds. Je devais avoir l'air d'un vagabond. Un vagabond avec un sacré paquet d'argent en liquide. Ce qui me protégeait un minimum de son écœurement. Elle ne m'aurait pas jeté la pièce si elle m'avait croisé dans la rue. Pas même jeté un regard. Seulement, je ne lui faisais pas l'aumône.
« Tout les meubles sont encore là. On a rien touché depuis...
- Parfait. C'est loin d'ici ?
- Par le chemin, vous le suivez jusqu'au bout. Pour un bon marcheur, c'est deux heures. Vous pouvez pas vous tromper, y'a pas d'autre bâtisse à des kilomètres. »
Le notaire me tendit une liasse de paperasse. Ma part du contrat. En remettant une autre à l'ex-propriétaire et rangeant soigneusement le troisième exemplaire dans sa sacoche de cuir.
« Et bien voilà, vous êtes l'heureux propriétaire désormais... »
Il hésitait, dansant d'un pied sur l'autre, ne sachant exactement ce qu'il devait faire. C'était tellement plus facile de congédier des clients dans un bureau que sur le bord d'une route.
« Vous faites une vraiment bonne affaire.
- Oh je vous crois. »
Je quittais le charmant couple et m'engageait sur le chemin. J'entendis alors les portes de la voiture claquer et le bruit du moteur s'éloigner sur la départementale. Sans me retourner, je continuai. Deux heures pour un bon marcheur, j'arriverais peut-être avant le coucher du soleil.
Le chemin était sec, très sec. Il n'avait pas plu dans la région depuis des semaines et ça se voyait. La voie se rétrécit rapidement, encaissée entre deux hauts monticules de terre et de pierre arides.
Une bonne affaire. J'espérais avoir eu raison de la conclure cette affaire. A deux heures de marche de la route la plus proche, sans doute à trois de la première maison du village, qui aurait eu envie d'aller vivre dans ce trou paumé. Qui aurait poussé le vice jusqu'à venir me trouver là, perdu au milieu de ce pays, désert agricole parfait.
Après une bonne heure, je décidais de faire une pause. Mes sacs n'étaient pas très lourds, mais je commençais à sentir la fatigue monter dans mes jambes. Assis sur mon tas de billets, je bu une gorgée d'eau de la petite bouteille que j'avais pensé à emporter. J'avais également quelques provisions. D'après la fille du taré à la carabine, il y avait sur place de quoi faire à manger, quand on aimait vivre dans le passé. Une vieille cuisinière à bois et un assortiment de casseroles en cuivre. De la vaisselle aussi. C'est simple, elle et ses frères n'avaient rien touchés dans la maison depuis qu'on les avait retrouvés l'une baignant dans son sang, l'autre tout bleu en haut du poirier.
J'économisais l'eau. Il y avait un puits m'avait-elle dit, mais vu l'état du chemin, je doutais qu'il puisse fournir de l'eau en quantité. Il devait être aussi sec que la poussière qui irritait mes yeux. Mais un petit ruisseau courrait plus bas et selon elle, elle ne l'avait jamais vu asséché. Car évidemment, la maison n'avait ni eau, ni électricité. Une vraiment très très bonne affaire.
Je repris ma course, plus lentement cette fois afin d'économiser mes forces. Je me voyais mal dormir sur le chemin. Après presque une semaine à parcourir la moitié de la France pour me retrouver ici, dormant dans des hôtels aux matelas inexistants ou tout simplement dans des fourrés, j'avais besoin d'un véritable lit. De draps, de couvertures. Peu m'importait s'ils appartenaient à un tueur psychopathe qui avait zigouillé sa femme dans un accès de désespoir.
Plus j'approchais, plus le paysage me sembla désertique, les herbes n'avaient pas encore bien repoussé après l'hiver, sans doute à cause de la sécheresse. Quelques arbres ici et là ponctuaient le passage qui parfois était si étroit qu'un homme portant deux sacs de sport peu volumineux avait du mal à passer. Aucune chance qu'une voiture puisse arriver jusqu'à la bâtisse. Un hélicoptère sans doute, mais qui déplacerait un tel engin pour ma petite personne. Finalement, je parvins, bien après le crépuscule, à la clairière qui était désormais la mienne. La lune était déjà haute et ma vision s'était habituée à l'obscurité. Je n'avais pas vraiment eu le choix, si je voulais cesser de me ramasser sur le moindre morceau de racine qui dépassait du sol.
J'observais à peine la maison. J'aurai tout le loisir de le faire plus tard. Je me précipitais vers la porte d'entrée, la clef sous le pot de géranium mort à droite. Le loquet cliqueta, la porte grinça. Je posais les sacs sur la table de chêne et me dirigeais vers la porte de la chambre. Je tombais sur le lit sans même l'ouvrir. Moelleux, profond. Tout comme mon sommeil.
[…]
Extrait n°2 : Chapitre 2 – Visite au Village
[…]
« Vous avez vu la tête de ce type ! On dirait un gentil petit employé de bureau... »
Le patron était en train de déplier les affiches des unes qu'il avait reçu avec son lot de magazine le matin même. Le visage d'un homme imberbe, peigné de près et qui ne souriait pas, selon les directives du ministère pour les photos d'identité officielles, s'y étalait en grand format.
« Qu'est-ce qu'il a bien pu faire pour qu'on le recherche comme ça ?
- Ils ne le disent pas ?
- Non. Juste que la police le recherche. Avec une tête pareille, il doit avoir arnaqué la banque qui l'employait ou détourné des fonds d'une grande entreprise. Remarquez, il a une tête de psychopathe sur cette photo. S'il était dangereux, ils le diraient non ?
- D'un autre côté, n'importe qui aurait une tête de psychopathe en faisant des photos d'identité dernièrement.
- Je vous le fait pas dire ! J'ai du faire des photos pour la carte d'identité de mon fils. Il a quatre ans. Et ben, j'ai du en refaire trois fois parce qu'il souriait ! Du grand n'importe quoi, comment vous voulez qu'un gosse de quatre ans comprenne qu'il faut faire la gueule alors que depuis qu'il est petit, on lui dit de sourire quand on prend une photo ! Tout ça à cause des américains... »
Un client entra alors et la conversation se détourna vers une diatribe anti-américaine. J'observais longuement le portrait en format A3 qui s'étalait désormais sur les pages de garde de la presse nationale. Ils m'avaient pas loupé. Ils auraient pu prendre une des photos de mes dernières vacances à la mer, j'avais une meilleure mine. J'en avais un plein tiroir chez moi. Mais ils avaient préféré la photo de mon ancienne carte d'identité sur laquelle j'avais vraiment une tête à faire peur.
[…]
Extrait n°3 : Chapitre 5 : Un Invité Surprise
[…]
Le cri de terreur qui me réveilla en sursaut aurait paralysé plus d'un brave. J'eus soudain peur pour Julia et me précipitai vers la ferme en courant, oubliant ma bassine de vaisselle au bord du ruisseau. Je la trouvais tremblante à l'extérieur de la maison, devant la porte de la pièce de vie. Ses mains devant la bouche, elle regardait fixement l'intérieur de la sombre pièce.
« Julia ? Ça va ? Qu'est-ce qu'il y a ? »
Elle leva un doigt lentement vers le salon, conservant des yeux égarés et un visage horrifié. Je pénétrais avec appréhension dans la pièce. Je m'attendais à voir le fantôme de l'ancien propriétaire ou à trouver un cadavre sur le sol. Je fus parfaitement surpris par ce que je découvris en réalité.
Comment l'animal avait pu entrer était un mystère. Mais il était bloqué entre la table et le buffet. Ne pouvant ni avancer, ni reculer. Il brayait dans ses tentatives pour s'extraire du piège mobilier qui s'était refermé sur lui. Il avait une sacrée taille, je compris que Julia pu avoir eu peur en voyant entrer un tel monstre dans la pièce. Un âne surgissant de nulle part dans ce trou paumé, il y avait de quoi s'enfuir en courant.
Contournant la table, afin d'éviter une ruade, je m'approchai de l'animal effrayé. Les meubles tremblaient autour de lui, mais ils ne bougeaient pas d'un poil. Il avait réussi à se coincer, réellement bloqué. Il tentait d'avancer plus loin encore sans doute en vue de dégager son corps. En vain. Son ventre était cisaillé par le rebord de la table et une chaise, renversée, lui bloquait les pattes. Impossible de le sortir de là tant qu'il ne se calmerait pas. Impossible de le calmer tant qu'il ne serait pas sorti de là. Un véritable casse tête.
Je lui caressais la tête un instant pour l'apaiser, mais s'il arrêta de se débattre, il continua à braire. Je ne pouvais pas y arriver tout seul. Dehors Julia n'avait pas bougé, mais elle était sortie de sa torpeur.
« Oh mon Dieu ! C'est quoi ce truc ! Oh, fait-le sortir ! S'il te plaît !
- Calme-toi. Ce n'est qu'un âne, c'est inoffensif. Mais je vais avoir besoin de toi pour l'aider à sortir.
- Quoi ? Je rentre pas là-dedans tant qu'il y est ! Non, pas moyen !
- Julia, ce n'est qu'un âne ! Il ne te fera pas de mal, voyons ! Allez viens m'aider.
- Pas moyen... Tu le fais sortir, après je rentre...
- Alors tu risques de passer la nuit dehors, parce que tout seul, je n'y arriverai pas... »
Il me fallut négocier longuement. La phobie que semblait créer chez elle l'animal était insensée, mais je ne pouvais pas y faire grand chose. Une phobie ne s'explique pas. Je parvins néanmoins à la convaincre de m'aider.
« Il ne te fera pas mal, je t'assure. C'est uniquement moi qui prendrai tous les risques, d'accord. Tu n'auras qu'à lui caresser la tête pour le calmer, c'est tout.
- Lui caresser la tête ? Tu veux dire, près de sa bouche... Parce que ces bêtes-là, ça a de sacrées dents. Je veux pas qu'il m'arrache la main... »
Un soupir. Je poussai Julia jusqu'à la tête de l'animal, lui montrant comment l'apaiser tout en conservant sa main à distance de ses terribles armes tranchantes. Puis je me faufilai sous la table. Si j'avais pu déplacer les meubles, je ne me serais pas privé et tout cela n'aurait été qu'une partie de rigolade. Mais c'était le genre de mobilier construit sur place et sur mesure. Le genre robuste et soudé à la maison. J'essayais donc de libérer dans un premier temps les pattes de l'animal, tout en évitant de me prendre un coup de sabot. Mourir le crâne défoncé dans une mare de sang, sous les yeux déjà paniqués de Julia. Mmm... Très mauvaise idée. Je tirais tant bien que mal la chaise sous la table et parvint finalement à dégager les membres inférieurs de leur étau. Il ne restait plus que le corps.
« Julia, tu peux le faire reculer s'il te plait ?
- Quoi ?
- Tu lui pousse gentiment la tête pour qu'il comprenne qu'il va dans le mauvais sens... »
Un sursaut de l'animal la fit crier de plus belle. Je sortis de dessous la table et vint en aide à la pauvre bête en la repoussant de toutes mes forces. Elle finit par céder et sortit à reculons du salon.
[…]
DEUXIÈME PARTIE
Extrait n°4 – Chapitre 2 : L'Inconnu
[…]
Il ne se présenta pas, entra sans même y être invité et vint s'asseoir à mes côtés, sur le second fauteuil. Comme si nous nous connaissions, comme s'il était attendu. Il n'avait en tout et pour tout qu'un petit sac de sport visiblement plein. Il le jeta sans ménagement à côté du siège et s'affala un peu plus en soupirant longuement.
« Et ben, c'est vraiment paumé ici. Et le chemin, c'est vraiment un piège à con ! Je me suis ramassé au moins une bonne dizaine de fois ! »
Je regardais fixement désormais ce fin analyste. Ses traits étaient marqués, presque taillés à la serpe, et je n'arrivais pas à déterminer s'il s'agissait là d'un effet de la lumière dansante ou d'une existence qui l'avait fait vieillir un peu trop vite. Il se tourna vers moi sans plus de manière.
« Y'a pas un truc à boire ici ? Je meurs de soif.
- Il y a de l'eau chaude dans la cuisine. Les tasses et les infusions sont sur l'étagère juste à côté. »
Il fit une moue hésitante et dégoûtée, ayant sans doute préféré une toute autre boisson.
« Il y a aussi de l'eau de vie dans le buffet à droite. Mais je ne sais pas ce que ça donne... C'était aux anciens propriétaires, j'ai préféré ne pas y toucher. Ils n'étaient pas très nets. »
Il me répondit par un sourire immense en entendant cette nouvelle et s'en alla quérir la-dite bouteille ainsi qu'un des verres à cognac qui se trouvaient à côté.
« Un alcool, ça reste de l'alcool n'est-ce pas ? Qu'il ait appartenu à un vieux fou ou pas ! Vous en voulez ? »
Je lui fis signe que non de la main. Il revint s'asseoir avec tout son attirail. La bouteille contenait ce qui devait être un reste fossilisé de poire – ou était-ce une figue ? – qui flottait dans une eau transparente. Il faut se méfier de l'eau qui dort et celle-là sommeillait depuis trop longtemps dans la pénombre du buffet pour qu'elle m'inspirât réellement confiance. Il se versa un verre et goûta une gorgée du bout des lèvres. Puis se les léchant, avec un dodelinement interrogateur de la tête, il décida qu'elle pouvait convenir à sa soif et reposa la bouteille à terre après avoir complètement rempli son verre.
« Julia est pas là ?
- Elle dort. Elle était fatiguée. »
Il but une longue goulée comme s'il s'était s'agit d'une eau fraîche qu'on lui servait en plein été.
« Je vais d'ailleurs aller me coucher moi-même. Vous veillerez à éteindre le feu derrière vous, s'il vous plaît. »
Il me regarda un instant comme si je lui demandais la lune.
« Euh, ouais, si vous voulez... Comment on fait ?
- On ne fait rien. On attend qu'il s'éteigne tout seul. Dès qu'il n'y aura plus de flammes et que des braises, vous pourrez aller vous coucher aussi. »
Il continua à me regarder d'un air gêné. Il y avait de quoi, après tout, il s'était invité chez moi sans même se présenter et je le plantais là, sans plus d'intérêt pour lui.
« Euh... Vous dites aller me coucher, justement...
- Vous avez un lit dans la petite chambre du fond, là. Il est un peu poussiéreux, je n'en ai pas eu besoin jusqu'ici. A moins que vous ne préfériez le fauteuil. C'est comme vous voulez. »
Et cela dépendrait sans doute de son état après avoir fini la bouteille d'alcool de poire – ou de figue ? Je le quittai sans attendre sa réponse. Julia dormait déjà profondément.
[…]
Extrait n°5 – Chapitre 5 : Malaise
[…]
L'air froid m'enveloppait comme un linceul. Chaque inspiration était douloureuse et anesthésiante à la fois. Comme si la mort entrait un peu plus en moi à chaque souffle. Sur le sol, une mare de bile brillait entre mes mains. J'arrivais difficilement à me maintenir à quatre pattes, tous mes membres semblaient s'engourdir sans que je puisse bouger. L'odeur de vomissure me revenait en plein figure avec chaque souffle de vent. Encore plus mal à l'aise.
J'étais malade. Physiquement, c'était une évidence. Mais j'étais malade moralement. Le monde entier se mettait à tourner autour de moi, à une vitesse qui aurait affligé n'importe qui. Seulement, j'étais le seul à le ressentir. La douceur et l'inquiétude dans les yeux de Julia n'y faisaient rien, les mots réconfortants et ironiques à la fois de Yann n'y pouvaient rien. Mon esprit se sentait bien plus douloureux que n'importe quel mal que mon physique puisse m'imposer. Ils ne pouvaient pas comprendre. Les larmes gelées glissaient sur mon visage, traçant comme elles pouvaient leur chemin à travers les cavités et les obstacles qu'elles pouvaient y trouver. Tout comme l'air qui m'entourait et me pénétrait, elles me glaçaient le sang par leur simple présence.
Je ne sais combien de temps je restais ainsi. Suffisamment pour perdre presque conscience. Mourir de froid n'était pas une si mauvaise chose, c'était presque indolore, anesthésique. Comme si j'avais abusé des sédatifs et m'endormait petit à petit. J'étais désormais allongé sur le sol, recroquevillé comme un nourrisson. Je ne sentais plus que la morsure du froid qui peu à peu m'engourdissaient de plus en plus profondément. Ce serait bientôt fini.
[…]
***
Ce texte est mis gracieusement
à votre disposition par l'auteur.
Il est cependant soumis au droit d'auteur
français et international.
Tous les droits restent la possession de l'auteur.
Vous avez aimé ce texte ?
Sachez qu'il est désormais disponible en intégralité (et en version corrigée) sur Amazon.fr et sur mon propre site
Fugues (roman)
© Pauline Doudelet, Octobre 2010
Ces extraits du roman ont été pour la première fois publiés sur le site paumadou.com en Octobre 2010
Plus d'informations :
www.paumadou.com
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que se soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.