Gaîa

k-lame

Petite j ai oublié le visage de ma mère, ses traits.

Il ne me reste d 'elle que ses étreintes.

J ai même perdu son prénom,se nommait elle Muriel, Eve ou Gaïa?

Je ne sais plus.

A croire que je suis la fille d'un mythe,

narration sans fin,d'une figure constante aux portraits multiples,

qui porte toujours sur sa tête, l' anathème comme une couronne d'épine.

Suis je de cette lignée, suis je d' entre elles,

femmes et mères maudites ?

Des miens entrainerai-je la chute, et ce chagrin vais-je le trainer inexorablement ?

En guise d'anacrouse à une partition tragique,

ma terre a tremblée, et de cette plaie béante

j 'enfantais dans la douleur.

Pourtant à l' acte un mon premier acte fut d'aimer.

Devenue féconde, mes contrées avaient repoussées leurs frontières.

Je franchissais les monts et merveilles du monde

et chaque jour mon étendue devenait plus vaste.

A mon tour j' étais mère et partais à la rencontre de ce nouvel espace-temps,

Inconditionnel et sans limite: je te présente l amour.

Il est grand ce royaume, tu sais.


Pour l' acte deux, sans doute, je me suis égarée.

Chacun de tes gestes annonçaient une escapade,

un troupeau de chevaux sauvages,galopant sous le sol de ces pays étrangers

que mes pieds n avaient jamais osé fouler.

Tu étais ce possible miracle que je n'ai pas su être.

Alors, dans le silence je m associais à chacune de tes conquêtes, de tes victoires.

Au point, parfois, de ne plus savoir qui de nous deux essuyait les défaites.

Il était grand notre royaume, car tu étais ma terre promise

et je te l avais promis...toi, tu ne faillirais pas.

Voici ta première blessure, tu n'oublieras jamais,

que les cœurs mentent jusqu’à l'écoeurement.

J 'attendais pour tes beaux yeux la clémence du sort,

malheur, trésor, sous sa plume l' acte trois aura été pluvieux.

Ramassis d'évènements sordides, ton quotidien est aussi lourd que le ciel.

Toi, l'orfèvre précieux, tu t'oxydes sous ces pluies torrentielles.

Sous la rouille toxique, les détails disparaissent, et ton récit se perd.

Avec lui doucement ton image d'Epinal s'efface, sur la route des tourments.

Celui qui vacille est ce toujours to?

Qui est la mère de cet enfant?

Hier quelqu'un s'est introduit dans la maison.

L'étranger dort dans ton lit.

Il a bien vingt kilos de plus que toi et il me fait peur.

Malgré cela je voudrais lui soigner ses plaies d'écorché vif.Mais la douleur est devenu la clé de voute qui le maintient.Son édifice est grandiose, seulement mon fils est entre ses mains.Il parle la colère et je ne le comprend pas.L'etranger est dangereux et tu partages sa couche.S'il te touche je le tue, qu'il soit malade ou pas!Comme une bête en cage il hurle pour sa liberté,sans perspective il cherche sa ligne de fuite,sa ligne de fuite, c'est toi.Tour à tour il te saigne et tu le saignes.Chaque bataille est une nouvelle césure à l' avant bras,Une croix marquée décompte morbide à l'issue de vos combats.Suis je de cette lignée, suis je d' entre elles, femmes et mères maudites.Des miens entrainerais-je la chute, et ce chagrin vais-je le trainer encore et encore?A croire que je suis la fille d'un mythe, qui porte toujours sur sa tête, l'anathème.Je ressens la honte.Les bras d'une femme sont le berceau de l'humanité,les miens ne savent plus comment t'aimer.Transgression suprême, j' ai violé la loi, ce lien sacréentre la mère et son protégé.Je me présente je suis cette femme indigne et névrosée,je vous confie l'enfant, je l abandonne...Et entre nousje ne sais plus qui je met à l'abri de son étrangeté.HDT, ton cri résonne encore:«_tu ne veux pas entendre mes mots, ils te font mal, mal, mal!Tu veux juste voir le sourire sur le visage de ton fils qui a mal, mal, mal!J'suis maladivement malade maman, ton malheur est grand, mais le mien c'est mon enfermement. c'est ton enfer maman!»L'HDT signa le quatrième acte ou la grande trahison...Il parait qu'il y a des névroses aussi funestes que certaines psychoses.Je te retrouve à l'acte 5, sans souffle, la langue pendante comme ces chiens qui ont soif.Tu étais mon amour...ma plus belle révolution! On raconte qu'elle fit de toi son martyr.Trois fois j ai fait ton deuil,quand l'enfant prodigue est mort, quand l' étranger a tué le jeune homme et quand il est mort enfermé.Tu es mort devant mes yeux trois fois. Aucun être ne peut supporter cela.Et mon corps sur ta chair étendue cherche encore le silence amer de ces chimères perdues.

Malgré cela je voudrais lui soigner ses plaies d'écorché vif.

Mais la douleur est devenu la clé de voute qui le maintient.

Son édifice est grandiose, seulement mon fils est entre ses mains.

Il parle la colère et je ne le comprend pas.

L'etranger est dangereux et tu partages sa couche.

S'il te touche je le tue, qu'il soit malade ou pas!

Comme une bête en cage il hurle pour sa liberté,

sans perspective il cherche sa ligne de fuite,

et sa ligne de fuite, c'est toi !

Tour à tour il te saigne et tu le saignes.

Chaque bataille est une nouvelle césure à l' avant bras.

Une croix marquée décompte morbide à l'issue de vos combats.

Suis je de cette lignée, suis je d' entre elles, femmes et mères maudites ?

Des miens entrainerais-je la chute, et ce chagrin vais-je le trainer encore et encore?

A croire que je suis la fille d'un mythe,

qui porte toujours sur sa tête, l'anathème.J

e ressens la honte.

Les bras d'une femme sont le berceau de l'humanité,

les miens ne savent plus comment t'aimer.

Transgression suprême, j' ai violé la loi, ce lien sacré

entre la mère et son protégé.

Je me présente je suis cette femme indigne et névrosée,

je vous confie l'enfant, je l abandonne...

Et entre nous, je ne sais plus qui je mets à l'abri de son étrangeté.

HDT, ton cri résonne encore:

«Tu ne veux pas entendre mes mots, ils te font mal, mal, mal!

Tu veux juste voir le sourire sur le visage de ton fils qui a mal, mal, mal!

J'suis maladivement malade maman, ton malheur est grand, 

mais le mien c'est mon enfermement. c'est ton enfer maman!»

L'HDT signa le quatrième acte ou la grande trahison...

Il parait qu'il y a des névroses aussi funestes que certaines psychoses.

Je te retrouve à l'acte 5, sans souffle, la langue pendante comme ces chiens qui ont soif.

Tu étais mon amour...ma plus belle révolution!

On raconte qu'elle fit de toi son martyr.

Trois fois j ai fait ton deuil,

quand l'enfant prodigue est mort,

 quand l' étranger a tué le jeune homme et quand il est mort enfermé.

Tu es mort devant mes yeux trois fois.

Aucun être ne peut supporter cela.


Et mon corps sur ta chair étendue cherche encore le silence amer de ces chimères perdues.

Gaïa, mère.

K-lâme aka Junajah

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