Gentleman fermier

Hervé Lénervé

Vous aimez attendre, vous ?

-         Attendez cinq minutes, monsieur, s'il vous plait.

Bien sûr, que je peux attendre cinq minutes. Moi du temps, à ne rien foutre, j'en ai plus qu'il n'en faut pas. J'pourrais même attendre une bonne heure, que ce ne serait pas une grosse perte pour la France... Mais c'est pour l'PINCIPE... MERDE !

-         NON ! J'attends pas ! Vous avez un client devant-vous, moi en l'occurrence, donc, vous finissez de servir votre client, toujours devant vous, toujours moi en toujours l'occurrence.

Là, j'ai vu, que dans les yeux, de Marcel, René ou Philippe-Marcel-René ou autres, que l'on nommera « l'autre abruti » pour simplifier, ça ne captait plus la lumière.

 

 

-         Mais suivez un peu, merde, ou prenez des notes, encore merde ! Putain vous n'avez pas inventé l'eau froide salée, vous ! Avant de vous occuper du client suivant. Qui, au demeurant, n'est pas le vôtre en ré-ré-l'occurrence. C'est clair ?

-         Non ! Pas très, en fait, j'ai décroché après votre « NON »

-         Mais c'est tout au début, ça ? Alors, je me suis trompé sur mon premier diagnostique. Ce n'ai pas, imbécile, au sens psychiatrique du terme, que vous êtes, c'est débile profond qui creuse encore, au sens du bon sens populaire du terme.

-         Vous pourriez répéter votre subjection, monsieur ?

-         Oui ! Je vais tout refaire en langage sémaphorique avec mon poing sur la gueule, pour l'intonation !

-         Attendez une minute, monsieur, j'appelle l'accueil pour qu'ils me ramènent mon matériel auditif.

C'est toujours ça ! J'ai gagné quatre minutes en discutant juste un petit peu de rien du tout.

Il n'y a pas à dire la courtoisie, ça ne nuit pas.

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