Girly
Dame Gabrielle
Elle, elle se paie ses études de gestion
Et rêve un jour d’une paye de patron
Elle a lu aussi sur Monster qu’elle gagnerait deux mois
Avec un Master sur les six de recherche du 1er emploi.
Pour tenir jusqu’ici avec sa vie d’économe et boursière,
Pour tout pécule
Elle est prête à travailler sauf comme caissière,
C’est un bon calcul !
On lui a parlé d’un 20h en télémarketing
A condition de se faire appeler Christine.
Et elle s’entend dire comme motif
Que c’est pas eux mais le client qui est fautif.
L’essentiel est, sans rire,
De faire de son mieux pour les servir.
Elle s’emploie à ne pas cracher sur leur mère
Préférant filmer leur argument publicitaire.
Elle en guest star au générique
Punit ces connards télégéniques.
L’autre, elle s’éclate au séminaire d’intégration
Offert pour le bien de tous par la maison.
Elle est d’accord pour fédérer avec le staff autour d’un joint
Ça aide entre deux taffs à apprécier ces conférences pour rien.
Mais pour l’heure, il faut mesurer ses performances
Par un saut en parachute
De quoi valoriser ses compétences
Ou d’en faire une mauvaise chute.
Car ça tombe bien comme autre défit
Elle aurait des questions sur les goldens stock-options et profits.
Dans la masse des réactions attendues
Les plus crasses sont entendues
Il y a les regards qu’attendent pardon
Et elle s’égare Doudou Dit Dont !
De quoi décomplexer ses supérieurs les plus vexés
Qui sans rancœur reluquent ses seins, ses fesses à la drôlesse.
Mais on ne va pas gâcher la journée,
La fête n’est pas terminée,
Et l’envie de se venger, d’aller au bal masqué. Ohé Ohé…
Celle-ci enfin, elle se fatigue à chercher sa voie et rêve d’une jolie voix.
Sourde aux insultes pour avoir oublié un salut en passant.
Elle n’entend que le bon son et les sirènes de l’argent
Qui lui rappellent de trouver un taf ou de faire un tube
Tout en s’évitant qu’on ne l’entube.
Parce qu’en plus d’une belle carrière
Elle veut bénéficier de l’égalité des salaires.
Quelques entretiens assassins plus tard et la réplique consolatrice
Lui recommande de profiter du pouvoir d’entre ses cuisses.
De quoi lui donner la fibre commerciale
Et se sentir ivre de ce don du ciel.
Le tapin à l’occasion comme rémunération de secours
Rend les plus taquins plein de compassion pour son parcours.
C’est ça ou le mépris de se vendre au meilleur prix.
Et ces messieurs, dames prient les cieux pour son âme
Assurés de s’y connaître en solution respectable.
Mais ce n’est ni drôle ni un drame d’être baisable.
Aux chialeuses et au brailleurs.
Elle promet même de finir chanteuse ou chez les hardeurs.