Ils l'avaient dit

raphelle

Penser à jouer l'Amour...

Ils te l'avaient dit, tu ne les as pas cru. Sans pouvoir t'en empêcher, l'Amour t'attire dans ses filets. Tu rêves de lui comme dans les contes de fée. Tu apprécies sa chaleur la plus frivole. Tu n'attends plus qu'un autre pour vivre dans la superbe imagerie d'Amour.

Sans pouvoir t'empêcher de rêver. Tu tires les ficelles de ta première rencontre. Et tu commences à jouer. Comme une marionnette fidèle. Tu reproduis ce que les livres t'ont appris. Ces récits qui décrivent cette maladie. Amour ne te trompe pas est une maladie. Que l'on cherche parfois sans fin. Une putain d'extase que tu pourchasses. Cette drogue qui te promet le trip de ta vie. Cette chose qui te tourne la tête, te rend aveugle, muette et sourde. Tu cherches le plus grand des bonheurs. Sans même comprendre que c'est un leurre. Dommage pour toi. Ils te l'avaient dit. Tu as quand même agi.

Tu regardes cet autre. Ta nouvelle marionnette. Celle qui te regarde avec appréhension. Et le jeu commence. Les regards pleins de promesse tu les lances. Tes gestes, tes morts, ces frôlements qui sonnent comme une sentence. Tu te crois amoureuse. Tu le souhaites plus que tu ne l'ai. Alors tu joues le jeu de l'Amour. Tu le manipules pour connaitre cette chose qui te rends si vulnérable. Ce rêve qui peuple tes nuits. Sans pouvoir penser ni réfléchir., tu jouis de ta domination envers cet autre. Celui qui commence à t'aimer. Tu vois alors dans ses yeux un regard sans pareil. Une sorte de lueur qui ne t'habite pas. Tu veux la posséder. Tu reproduis des gestes, des paroles comme on joue une pièce. Celle d'un théâtre maudis.

Tu commences à connaître la haine. Sans t'en empêcher tu regardes cet autre avec mépris. Celui qui connait ce que tu ne peux avoir. Être amoureux. De dépit tu deviens lentement folle. L'avenir deviens une appréhension certaine, une vision si lointaine. Il est à tes pieds c'est un fait. Tu as superbement bien joué. Beaucoup sont jalouses et veulent ta place. Celle que tu donnerai volontiers. Tu le regarde avec colère. Tu ne veux pas de son putain d'Amour. Pas comme cela. Par procuration. Tu déteste ces yeux qui t'admirent comme la huitième merveille. Tu ne supporte plus les gestes tendre à ton égard.

Il te l'a pris. Fatale ironie. Cette liberté d'aimer. Ce putain d'Amour tant voulut. Sans pouvoir faire un geste. Devenue statue de pierre. Tu regarde de l'extérieur cette dévotion qu'il te voue. Une vague de jalousie te prend aux tripes. Face à cette évidence. Les rôles sont inversés. Cela ne devais pas se passer de cette manière. Tu ne comprend pas ce qui c'est passée. Comme cela est arrivée ? Pourquoi lui ? Pourquoi ce connard connait cette sensation ? Tu le hais. Celui qui expérimente cette drogue rare. Celle que tu as tant sollicité. Sans pouvoir faire un geste, la détresse te crache son venin.

Ils te l'avaient dit. Tu ne les as pas écouté. A force de chercher l'Amour. Ce monde dit pleins d'extase et de merveille, tu le feras fuir. Il se vengera et t'enculera. Il possèdera cet autre. La personne qui partage tes nuits. Amour te regarde avec cet air pervers. Tu voie son sourire s'agrandir en même temps que ta souffrance. Toi qui voulais l'attraper, l'emprisonner, te voilà condamné à le voir en face de toi. Dans les yeux de cet autre. Celui qui partage ta vie. Sans pouvoir y toucher. Sans pouvoir l'expérimenter.

Ils te l'avaient dit... Amour gâchera ta vie à trop le provoquer.

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